Hôtel Lutetia - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

Hôtel Lutetia la nuit

L’hôtel Lutetia est un hôtel de luxe parisien de la rive gauche, situé au 45 boulevard Raspail, à l’angle de la rue de Sèvres et au cœur du quartier de Saint-Germain-des-Prés.

Histoire

Construit en 1910 à l'initiative de Mme Boucicaut, propriétaire du grand magasin le Bon Marché « afin que ses importants clients de province fussent logés dans un établissement tout proche et correspondant à leur train de vie, quand ils venaient faire leurs courses à Paris », l'hôtel Lutetia est un hôtel Art Nouveau avec un des premiers bar au style Art déco à Paris. Il est conçu par les architectes Louis-Charles Boileau et Henri Tauzin. Situé au cœur de Saint-Germain-des-Prés, il est témoin du renouveau artistique de l'entre-deux-guerres, accueillant de nombreux peintres et écrivains (Picasso, Matisse, André Gide, James Joyce, Samuel Beckett, Saint-Exupéry et André Malraux, en 1920…). Albert Cohen y écrit son chef-d’œuvre, Belle du Seigneur. Y vivent également Alexandra David-Néel de retour de ses voyages en Extrême-Orient, la chanteuse Joséphine Baker accompagnée de ses nombreux enfants, ou encore le général de Gaulle à l'occasion de sa nuit de noces.

Le 14 juin 1940, l'armée allemande entre dans Paris ; le lendemain, l'hôtel est occupé par l'Abwehr, le service de renseignement et de contre-espionnage de l'état-major allemand, qui y installe son QG.

À la Libération, le propriétaire de l'hôtel doit, pour prouver son engagement envers la Résistance, mettre à sa disposition le Lutetia. L'hôtel accueille les déportés à leur retour des camps de concentration. C'est Sabine Zlatin, surnommée la « dame d'Izieu », qui assure la mise sur pied du centre d'accueil, vers lequel convergent les familles à la recherche d'information sur d’éventuels proches déportés. Aujourd'hui, une plaque posée à l'extérieur de l'hôtel rappelle cet épisode.

De 1955 à 2005, l'hôtel Lutetia a été la propriété de la famille Taittinger. En 1973, l'ensemble des hôtels du groupe, tels l'hôtel de Crillon, l'hôtel du Louvre ou l'hôtel Lutetia, ont été réunis au sein du groupe des Hôtels Concorde. Aujourd'hui rebaptisé Concorde Hotels & Resorts, celui-ci compte 43 établissements répartis à travers le monde. Le groupe a été vendu en 2005 par la famille Taittinger au groupe américain Starwood Capital Group. Le Lutetia est cédé par Starwood en Juin 2010 au groupe israélien Alrov, société du milliardaire Alfred Akirov spécialisée dans l'immobilier, pour 150 millions d'euros. Un symbole pour le lieu qui abrita de nombreux juifs français rescapés des camps après guerre.

Caractéristiques

  • 230 chambres dont 60 suites et junior suites
  • Un restaurant gastronomique : le Paris
  • La brasserie Lutetia (spécialisée dans les fruits de mer)
  • Le bar du Lutetia avec ses soirées jazz et son piano bar
  • 12 salons de réception climatisés

L'hôtel actuel

Hôtel du groupe Concorde Hotels & Resorts, l'hôtel Lutetia possède 230 chambres dont 60 suites d'inspiration Art déco, parmi lesquelles les suites thématiques « Eiffel », « Littéraire », « Polaire » ou encore la suite « Arman » décorée par l'artiste lui-même, ainsi que deux restaurants et un bar. L'hôtel accueille aussi l'exposition permanente de sculptures de Philippe Hiquily, d'Arman, de César et de Chemiakin, ainsi que des peintures de Thierry Bisch. En 1985, l'hôtel a été redécoré par la couturière et designer Sonia Rykiel.

Considéré comme le seul palace de la rive gauche, il est le lieu de séjour ou de passage de nombreuses célébrités françaises et internationales ; la moitié de sa clientèle est française, ce qui est rare dans l'hôtellerie de luxe.

Certains initiés disent « à Lutetia » et non « au Lutetia ».

Page générée en 0.103 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise