Île de la Jeunesse | |
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Pays |
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Capitale | Nueva Gerona |
Superficie | 2 419,27 km² |
Population | 86 559 hab. |
Densité | 36 hab./km2 |
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La province de l'Isla de la Juventud (traduit en français : Île de la Jeunesse) est la plus grande île du pays après l'île de Cuba et la sixième plus grande des Caraïbes. Elle se situe à 100 km environ au Sud-Ouest de l'île de Cuba, dont elle est séparée par le Golfe de Batabanó. La province se trouve presque directement au Sud de La Havane et de Pinar del Rio. En raison de son augmentation de population et du peu d'investissements économiques possibles, elle est considérée comme une municipalité spéciale et non comme une province à part entière. Elle est donc administrée directement par le gouvernement central de Cuba.
L'île était nommée île des Pins jusqu'en 1978.
On connaît peu la civilisation pré-colombienne de l'île, mais une série de cavernes près de la plage de Punta del Este a été préservée. On y trouve 235 anciennes peintures réalisées par la population indigène. L'île a été découverte par les Européens durant le troisième voyage de Christophe Colomb vers le Nouveau Monde en 1494. Il la nomma La Evangelista et en prit possession pour l'Espagne. L'île eut plusieurs noms au cours de son histoire : Isla de Cotorras (« île des perroquets ») et Isla de Tesoros (« île aux trésors »).
Après la découverte de l'île par Christophe Colomb, la couronne espagnole l'accorda aux éleveurs de bétail, mais en fait, elle fut laissée aux mains des pirates. Les hauts-fonds interdisaient aux lourds galions espagnols d'approcher de ses côtes tandis que les bâtiments légers comme ceux des flibustiers pouvaient y mouiller. C'est ainsi que des personnages mythiques tels Francis Drake, Henry Morgan, Olivier Esquemeling et Jacques de Sores l'utilisèrent pour cacher leurs butins pris aux Espagnols.
Après la victoire des États-Unis dans la guerre hispano-américaine, l'Espagne céda toutes ses possessions de Cuba selon les termes du Traité de Paris de 1898 tout en accordant l'indépendance à Cuba, en fait un protectorat étatsunien. L'Isla de la Juventud n'était pas mentionnée dans l'Amendement Platt, qui définissait les frontières de Cuba et qui a mené les États-Unis à réclamer la possession de l'île contre Cuba désormais indépendante. En 1898, la Cour suprême des États-Unis décida que l'île était étatsunienne. Un traité a été signé entre les États-Unis et Cuba en 1899, reconnaissant la propriété étatsunienne de l'île. Cette situation perdura légalement jusqu'en 1978, mais dans les faits, l'île de la Jeunesse est redevenue cubaine lors du Traité américano-cubain de 1903, dans lequel les États-Unis l'échangeaient contre le territoire qui allait devenir la Base navale de la baie de Guantánamo.
Après la fondation de Nueva Gerona (1830), l'île servit de lieu de détention pour les nationalistes cubains comme José Marti. Son utilisation en tant qu'île-prison se poursuivit pendant cinquante ans au XXee siècle. La construction de la prison Presidio Modelo débuta en 1926. En 1953, Batista transforma l'île en zone franche propice au blanchiment d'argent. Le dictateur voulait aussi en faire un lieu de vacances paradisiaque pour riches Américains. La nuit du nouvel an 1958, alors que les barbudos de Castro investissaient La Havane, un groupe de rebelles s'empara de l'île lors de la cérémonie d'ouverture d'un hôtel et y arrêta tous les mafieux.
En 1966, après un cyclone dévastateur, le gouvernement cubain décida la création de nouvelles plantations d'agrumes dont l'exploitation serait confiée à des étudiants venus de Cuba et du monde entier. Le projet rencontra un tel succès qu'en dix ans la population de l'île passa de 10 000 à 80 000 habitants.