Implant cochléaire - Définition

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Inconvénients

Il est erroné de présenter l'implant comme une panacée pour les sourds profonds alors qu'il existe plusieurs causes possibles à la surdité et qu'elle peut aussi évoluer dans le bon sens, c'est-à-dire s'atténuer , le cerveau palliant la déficience auditive en faisant travailler de nouvelles cellules. L'opération détruit l'oreille interne de façon irréversible.

Dans certains centres pour sourds, les responsables et certains médecins insistent auprès des parents pour qu'ils fassent implanter leurs enfants sourds.En fait, beaucoup agissent ainsi pour des raisons financières, car l'implant crée une dépendance en fournitures très chères vis-à-vis de l'entreprise de fabrication d'appareils qui subventionne le centre.

En revanche, avec des efforts suivis, et des appareils amplificateurs amovibles adaptés, même des petits enfants sourds profonds arrivent à parler et à chanter des comptines.

L'implantation sur les jeunes enfants constitue pour les parents une décision difficile à prendre. Beaucoup de parents se laisseront influencer parce qu'ils considèrent aussi plus facile de faire implanter leurs enfants plutôt que de passer trois heures par jour à leur apprendre à parler sans la moindre garantie d'y parvenir. À d'autres égards, il est à noter que la réadaptation se poursuit suite à la programmation de l'implant. Les parents doivent accompagner leur enfant au cours du processus de l'apprentissage du langage, qui peut s'avérer être long. Ainsi, implanté ou non, un enfant ayant une surdité doit utiliser tous ses sens pour bien communiquer. Avertis, les parents choisiront l'option qu'ils considèrent la meilleure pour l'enfant et sauront que l'implant est un "outil de travail" avec lequel l'enfant apprendra possiblement à parler avec le support de professionnels qualifiés.

Implantation

Elle se fait sous anesthésie générale et l'opération pour une oreille dure trois heures environ. Les électrodes cochléaires sont glissées dans cette dernière après création d'une minime ouverture dans l'os mastoïde, derrière l'oreille.

Les complications sont assez fréquentes mais le plus souvent mineures. A long terme, le taux de pannes nécessitant une réintervention peut atteindre 3 à 6% des cas.

Questions éthiques

La politique actuelle d’implantation d’enfants sourds pré-linguaux est vivement contestée par la communauté sourde.

En effet, elle y voit une dévalorisation (comme si la langue orale était supérieure à la langue des signes), voire une négation de toutes les beautés et les richesses de la culture sourde. La communauté sourde, dans son discours, montre que les parents d’enfants sourds qui optent pour l’implantation de leur bébé, en ayant comme perspective de « réparer la surdité », de « réparer leur enfant », en font en réalité un mauvais entendant, un malentendant, handicapé à la fois dans le monde sourd et dans le monde entendant.

Le choix de faire opérer le petit sourd risque donc d’avoir pour conséquence de freiner son intégration dans la communauté sourde sans pour autant lui assurer une intégration parfaite dans la communauté entendante. Le choix d’implanter un bébé est donc un problème éthique important pour les parents, déjà troublés par la surdité de leur enfant. Cette position est vivement défendue par la communauté sourde signante mais ne reflète aucunement ni la position de la Haute Autorité de Santé ni même l'avis de la grande majorité des sourds et des familles de sourds. De plus, avec 18 ans de recul sur la technique d'implantation et de rééducation post-implantatoire, on constate d'excellents résultats pour 1/3 des implantés, des résultats correct pour un autre tiers et des résultats peu satisfaisants pour le dernier tiers, le plus souvent en liaison à la présence d'autres pathologies ().

En France, le comité consultatif national d'éthique estime que, si les parents optent pour une implantation cochléaire, il convient de conjuguer l’implantation à un apprentissage de la langue des signes dès que possible, soit vers l'âge d'un an. Néanmoins, cet avis, datant de plus de 15 ans, ne reflète pas les évolutions qu'ont connu les implants cochléaire en terme de qualité de signal et de balayage de fréquence ni la formation accrue dont profitent les professionnels de l'audition, comme les orthophonistes. Aujourd'hui, de nombreux professionnels de santé déconseillent de mixer langue des signes et implantations et invitent à laisser l'enfant investir pleinement la sphère orale.

De même, l'avis (plus récent) de la Haute Autorité de Santé conseille d'implanter l'enfant sourd profond le plus précocement possible pour lui permettre d'entrer le plus facilement possible dans l'oralité. Aucune mention n'est faite de la Langue des Signes, qui constitue plus un palliatif à une déficience de communication qu'une réelle culture à proprement parler.

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