Cet article est consacré au transport de voyageurs. Pour la notion apparentée dans le transport de marchandise voir l’article transport intermodal.
L’intermodalité est un concept qui implique l'utilisation de plusieurs modes de transport au cours d'un même déplacement. On parle plus spécifiquement technologie et/ou d'autorité organisatrice différentes
Le transport de voyageurs a toujours été intermodal. Les gens pouvaient ainsi passer de la diligence à un bac pour traverser une rivière trop profonde. Au XIXe siècle les gens changeaient du train au bateau à Dieppe pour traverser la manche. C'est un premier type d'intermodalité, que l'on pourrait qualifier de franchissement: on change de mode de déplacement à cause de contraintes du terrain. On cherche à éviter ces ruptures de charge par des aménagements (pont, tunnel). On la retrouve par exemple dans le réseau ferré: ligne non électrifiées pour le TGV, prolongation en bus d'une ligne déclassée pour le transport voyageur … Elle peut aussi être due à des contraintes économiques (terminus d'une ligne en transport lourd car la prolongation est peu fréquentée et qu'il est préférable d'employer un véhicule moins capacitaire) ou organisationnelle (non diametralisation de deux lignes pour éviter la propagation des retards) voir politique (ligne qui s'arrête à la frontière entre deux pays)
Le deuxième type d'inter-modalité est né avec le développement du chemin de fer et de ses gares. Aujourd'hui un réseau de transport en commun dessert des arrêts répartis le longs des lignes. Ils sont éloignés les un des autres d'une distance allant de quelques centaines de mètres pour un réseau urbain à plusieurs centaines de kilomètres pour les aéroports transcontinentaux. Se pose alors la question de la desserte des territoires situés plus loin de ces arrêts, dès lors que la distance à parcourir est supérieure à ce que l'on considère comme acceptable pour les piétons (quelques centaines de mètres dans les villes occidentales). C'est l'intermodalité de rabattement.
En termes de politique de transports, l'intermodalité correspond à la fin d’un modèle unique, tout-voiture ou tout-camion, et au développement des modes de transport doux (vélo, marche) ou des transports en commun (ferroviaire, routiers). La part du transport intermodal reste faible: 1,7% de l'ensemble des transports en France en 1994, 11% pour la région parisienne.
Les réseaux de transports modernes coûtent de plus en plus cher. La logique visant à réduire ces coûts conduit à les hiérarchiser de plus en plus pour réduire le nombre de lignes et/ou de nœuds du réseau.. L'intermodalité permet d'accompagner cette réduction des nœuds en superposant au premier réseau, un réseau de transport plus local qui permet de diffuser l'effet du nœud de transport sur un territoire plus vaste.
Un exemple caractéristiques de cette hiérarchisation est la mise en place de principe des plate-forme de correspondance dans le transport aérien. Elles ont entrainé l'émergence de grands aéroports où sont synchronisés les horaires des vols intérieurs et des vols "longs-courriers", qui atterrissent et décollent par vague. Autour se développent des aéroports secondaires qui sont en correspondance avec les vols transcontinentaux par le premier aéroport.
Au niveau local, l'intermodalité entraine donc également l'émergence d'un réseau polarisé autour de la gare intermodale.