Les Jodel sont des avions de tourisme monomoteurs français. Le nom Jodel vient de deux hommes : Édouard Joly, pilote, constructeur amateur, agriculteur de son état, Jo, et son gendre, Jean Délémontez, mécanicien avion, ingénieur autodidacte, del.
Jean Délémontez commence à concevoir sérieusement des avions en 1941 (le D1, etc.) lorsqu'il est à l'Atelier industriel de l'aéronautique (AIA) à Blagnac, comme passe-temps, en plus de son travail. En 1942, Jean va s'installer chez Édouard Joly, pour officiellement maintenir les machines agricoles. Les deux hommes se connaissent d'avant la guerre, Édouard avait construit un Pou du ciel d'Henri Mignet (le HM-14), Jean était venu le voir à Beaune, ils avaient alors sympathisé. Durant cette période, Jean travaille peu sur les tracteurs, mais beaucoup sur ses projets.
En 1946, ils créent tous les deux la société des avions Jodel. Le but est l'étude, la construction et la réparation de matériel aérien. Ils vont tout de suite avoir du travail avec la réparation des planeurs du Service de l'aviation légère et sportive (SALS, ancêtre du SFACT actuel).
En 1950 arrive la « première vraie » production de la société sera un biplace dérivé du D9, le D11 pour répondre à une demande du gouvernement qui recherche un avion d'apprentissage pour les aéro-clubs. Le D11, comme le D9, va également être un succès, plus particulièrement ses différentes versions, le D112 avec un moteur Continental C65 de 65 cv, le D117 de 90 cv produit par la Société Aéronautique Normande (SAN) à Bernay, le D119 de 90 cv construit par des amateurs. Le D12 était une légère modification du D11 qui donnera le D120, également de 90 cv, produit lui par les Avions Wassmer à Issoire. Beaucoup de ces avions volent encore aujourd'hui (en 2009).
En 1947, en plus de leur travail normal, Jean conçoit son neuvième projet. Ils se lancent dans la construction de leur premier avion qui sera donc le D9, le fameux « bébé Jodel ». C'est un monomoteur en bois et toile, monoplace à cockpit ouvert avec déjà les ailes caractéristiques de tous les Jodel, une partie centrale rectangulaire et le bout des ailes trapézoïdal qui remonte avec un fort dièdre. Le moteur sera le Poinsard de 25 cv récupéré sur le Pou du ciel d'Édouard. Il effectuera ses premiers vols, en janvier 1948.
Alors qu'ils ne l'ont construit que pour leur plaisir, ne pensant en réaliser qu'un seul exemplaire, ce petit avion va connaître un succès fort inattendu pour ses concepteurs. L'avion est robuste, de fabrication aisée et assurant de bonnes performances. Des demandes de constructeurs amateurs ne tardèrent pas à arriver. Le gouvernement français s'y intéressa également.
Ce petit avion hors du commun est devenu une référence. Il va être décliné en une impressionnante série de biplace, quadriplace, etc. construit par différentes entreprises et même par des amateurs directement sur plan. Le nombre d'avions dérivés construit serait d'environ 7 000.
En 1958, le D14 va voir le jour et donnera le D140 « Mousquetaire ». Équipé d'un moteur de 180 cv, c'est un 4/5 places, qui peut emmener une charge utile (les passagers, bagages et essence) égale à sa masse à vide, ce qui est très rare sur les monomoteurs. Cet avion léger et puissant va être rapidement adopté par les pilotes de montagne où il fait merveille encore aujourd'hui.
En 1957, Jean Delemontez travaille avec Pierre Robin et sa société Centre Est aéronautique (CEA) qui s'appellera plus tard Avions Robin, sur un avion basé sur le D10, un tri-quadriplace, qui ne sera en fait jamais construit tel quel. Cela va donner la série des DR100 et DR1000 :
La série des DR100 a évolué vers les Avions Robin DR200, DR300 et enfin DR400 qui sont produits par APEX Aviation (en 2004).