Lecture rapide - Définition

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Histoire

C'est Claude-François Lizarde de Radonvilliers qui, en France en 1768, semble avoir le premier initié (pour les enfants du roi dont il avait été nommé sous-précepteur) une méthode associant la forme d'un mot calligraphé à une image représentant son sens, avant d'apprendre à déchiffrer et associer les syllabes pour en recomposer le son qui doit évoquer le sens du mot (si on l'a appris).

  • 1787 : Nicolas Adam, en France, insiste sur le fait que le tout et la forme sont perçus avant le détail, et qu'il faut commencer les apprentissages par des approches globales avant de passer aux détails (à la décomposition des mots dans le cas de la lecture).
  • 1800 : les typographes notent que l'on capte globalement mieux et plus vite les formes associant des fontes connues de caractères, et qu'il est bien moins rapide pour des caractères écrits dans des fontes inconnues, facilement jugées laides par le lecteur. Les typographies deviennent des modèles déposés qui se vendent d'un pays à l'autre et les créateurs rivalisent d'originalité ou de finesse dans l'amélioration de l'existant.
  • 1843 : Leclerc, un notaire français remarque que le lecteur expérimenté anticipe et devine plus qu'il ne lit réellement mot à mot. Un fragment de mot suffit souvent à la compréhension, dans le contexte du sens global de la phrase et du texte. Il démontre que tout lecteur expérimenté peut lire à une vitesse presque normale en ne disposant que de la partie supérieure des lignes (en effaçant la moitié inférieure d'une ligne, le texte reste parfaitement et rapidement lisible, sauf s'il est écrit entièrement en majuscules). Leclerc a contribué aux théorie de la lisibilité typographique qui suivront. Avec humour, il propose de supprimer la partie basse de chaque lettre, ce qui diviserait par deux le volume des livres et les frais d’impression.
  • 1848 : le médecin psychologue genevois Claparède s'intéresse à la psychologie de l’enfant et à sa psychologie de l’intelligence, définissant 3 actes principaux impliqués dans la connaissance humaine :
  1. vue générale et confuse d'un tout (syncrétisme) ;
  2. vue distincte, et analytique, des parties ;
  3. recomposition synthétique du tout, sur la base des connaissances apportées par les parties.
  • 1878 : le docteur Émile Javal (ophtalmologue, directeur du laboratoire d'ophtalmologie de l'université de la Sorbonne) note que l'œil posé sur un mot ou un petit groupe de mots n'a besoin que d'un quart à un tiers de seconde pour permettre à l'esprit d'appréhender le sens de ces mot, et qu'il ne lui faut qu'un quarantième de seconde pour passer au groupe (champ visuel) suivant. L'entraînement permet à un lecteur expérimenté d'appréhender des groupes de mots de plus en plus importants (de la même manière qu'un chef d'orchestre à appris à lire plusieurs lignes et portées en même temps).
  • 1905 : E. Javal conclut que l’œil fonctionne avec des mouvements de saccade et qu’il reconnaît les lettres par leurs différences globales sans besoin d’analyser chaque lettre dans le détail. Il a dessiné un caractère plus rapidement lisible dans lequel il accentue les lettres aux endroits qu’il juge importants pour la vision, et il montre ainsi que les formes les plus simples ne sont pas forcément les mieux lisibles, car occasionnant plus de risques de confusion entre lettres.
  • 1923 : le suisse Jean Piaget développe la méthode globale de Radonvilliers.
  • 1930 : aux USA, le docteur William H. Bates, cherche à comprendre l'accommodation et constate que la vision change selon l'état psychique et la concentration de chacun et qu'un comportement visuel conscient et optimal peut améliorer la presbytie, la myopie, l'astigmatisme, l'hypermétropie, le strabisme chez les enfants et les adultes sans recourir aux lunettes. De même, un lecteur peut volontairement, s'il s'entraîne, utiliser et associer des stratégies et techniques variées de lectures, plus ou moins performantes pour la vitesse de lecture, la compréhension et la mémorisation du contenu. Il identifie des moyens d'élargir le champ visuel en étant conscient de la vision périphérique.
  • 1936 : le belge Ovide Decroly promeut et expérimente une méthode donnant d'abord de l'importance à l'oral pour ensuite conduire le lecteur vers l'écrit. Il insiste sur l'importance des objectifs et stratégies associées que le lecteur peut et doit se fixer pour retirer l'information d'un texte.
  • 1940 : l'armée américaine donne des cours de lecture rapide à ses officiers, alors que la méthode avait toujours été utilisée avec des enfants.
  • 1968 : Richaudeau s’intéresse à la lecture rapide et à la lisibilité des textes pour les rendre plus compatibles à une certaine capacité naturelle à saisir rapidement des groupes de lettres, chiffres et/ ou de mots.
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