Loi relative aux libertés et responsabilités des universités - Définition

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Mouvement de contestation

Depuis la rentrée universitaire d'octobre 2007, plusieurs mouvements de grève étudiante se sont déroulés sur de nombreuses universités (grève souvent accompagnée de piquets de grève, voire d'occupation d'universités). Un premier « blocage » a débuté le 29 octobre 2007 à l'université de Rouen tandis que des « barrages filtrants » avaient été mis en place dans certaines universités. Certaines universités dont Tolbiac (Paris-I) avaient été fermées administrativement pour empêcher l'occupation des universités par les grévistes, ce qui n'avait pas empêché dans ce cas l'occupation par 100 à 200 étudiants. Les grévistes ont été expulsés dans la nuit. Au 9 novembre, une quinzaine d'universités est « bloquée », suite à des assemblées générales, et une quarantaine en grève[réf. souhaitée]. Des étudiants se sont également organisés dans des mouvements « anti-blocage », afin d'obtenir la réouverture des universités au nom de leur « liberté d'étudier », tandis que certaines organisations participaient à une contre-manifestation.

Un Collectif étudiant contre l'autonomie des universités (CECAU), formé des syndicats se revendiquant du syndicalisme de lutte (SUD Étudiant et la Fédération syndicale étudiante) et des mouvements de jeunesse du Parti communiste français et de la Ligue communiste révolutionnaire (Union des étudiants communistes et Jeunesses communistes révolutionnaires), s'est formé pour soutenir le mouvement. L'UNEF, qui a négocié le texte de loi, ne s'est pas associée directement au CECAU mais a adopté une position ambiguë en appelant à participer aux assemblées générales ou à manifester afin d'obtenir des modifications législatives. Certaines sections locales de l'organisation, principalement membres de la TUUD (tendance minoritaire de l'UNEF) sont pourtant pleinement impliquées dans les mouvements de grève. Les autres associations étudiantes, la FAGE, la Confédération étudiante, Promotion et défense des étudiants et l'UNI, ont refusé de prendre part aux mouvements de grève, voire appellent à des manifestations contre ceux-ci.

Les députés du groupe socialiste à l'Assemblée se sont prononcés contres les blocages. Selon l'UNI, qui se considère comme « la droite universitaire », la loi sur l'autonomie des universités n'est qu'un « prétexte » utilisé par l'extrême-gauche pour des blocages purement politiques et qui prennent en « otage » les étudiants. Valérie Pécresse a pour sa part dénoncé un conflit qu'elle a qualifié de « politique ». Certains présidents d'université ont pour leur part dénoncé un « noyautage » du mouvement par des « groupuscules d'extrême-gauche ». Pour Jean-Pierre Finance, premier vice-président de la Conférence des présidents d'université, « une centaine d'individus, issus des groupes comme la CNT, SUD étudiant ou la LCR, se déplacent de fac en fac. Le 8 novembre, comme le site de Tolbiac de Paris-I était fermé, ils sont venus à Nanterre ». Olivier Audéoud, président de l'université de Nanterre, déclarait que « 600 à 800 étudiants ont décidé d'un blocage pour 34 000 étudiants ». Le président de l'université de Rennes II a comparé le blocage à un « comportement terroriste. […] C'est l'impuissance des démocraties face aux régimes totalitaires ». Il a également déclaré que des « groupes déterminés ayant sous le manteau des battes de base-ball » étaient présents pour organiser le blocage malgré le vote des étudiants à 62% pour la reprise des cours, Ce chiffre de 62% serait entaché d'irrégularités selon les grévistes mais l'UNEF l'a reconnu comme valide. Les organisations visées par ces attaques du président contestent vivement sa vision des choses. Le président de l'université a fait respecter la décision du vote en faisant expulser les étudiants grévistes dans la nuit du 15 novembre par 300 agents des forces de l'ordre. Dans le même temps, d'autres universités ayant organisé des votes à bulletin secret n'ont pas empêché le mouvement de s'étendre, c'est le cas à Lille 3 où le blocage l'a emporté lors d'un vote à bulletin secret ou encore au Havre. Les établissements où les votes en faveur des blocages étaient majoritaires sont aussi evacués par les gendarmes mobiles et les CRS.

Le 27 novembre, Valérie Pécresse réunit les organisations étudiantes représentatives et annonce une augmentation du budget des universités de 50% sur 5 ans (il passerait de 10 à 15 milliards), la création d'un 6e échelon de bourse, ainsi que l'instauration d'une circulaire adressée aux présidents d'université pour leur préciser que l'orientation active ne saurait se transformer en sélection à l'entrée de l'université. La Ministre annonce également la création d'un groupe de travail ayant pour mission d'assurer le cadrage national des intitulés de diplômes, ainsi que l'harmonisation "par le haut" des conditions d'examen, ces dernières mesures constituant une modification de la réforme LMD, qui accordait plus d'autonomie aux universités sur le plan pédagogique. Forte de ces garanties, et après avoir consulté ses adhérents, l'UNEF a appelé à la « levée des blocages ».

Fin décembre, le mouvement de protestation est au point mort.

Début 2009, un mouvement initié par les enseignants-chercheurs conteste à nouveau la loi LRU et notamment la modification du décret définissant leur statut qui en est une conséquence directe. La masterisation de la formation des enseignant et les moyens alloués aux universités sont aussi critiqués. Les syndicats enseignants, les syndicats étudiants, la CPU et même une fédération d'associations généralement absente des mobilisations, la FAGE, s'est jointe au mouvement.

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