Makatea est une île de corail élevée dans l'archipel des Tuamotu dans le sous-groupe des Îles Palliser.
Elle comporte une plaine à 80 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle mesure 7,5 kilomètres du nord au sud, avec une largeur maximale de 7 kilomètres dans le sud. La superficie est de 24 km2. La population est de 61 habitants (recensement de 2007). Le chef-lieu est Moumu sur la côte est. Une ville abandonnée, Vaitepaua, et un port sur la côte occidentale nord, Temao, datent tous les deux du temps de l'exploitation du phosphate (1917 à 1964). Makatea est l'une de trois îles de corail élevées du Pacifique qui ont eu de grands gisements de phosphate, les deux autres étant Nauru et Banaba.
L'île forme une commune associée à la commune de Rangiroa ; son maire-délégué est Julien Mai. Les habitants vivent de l'agriculture, de la culture du coprah, de la pêche et du commerce des crabes de cocotier.
L’atoll surélevé contient les restes fossiles d’une grande quantité d’organismes marins qui, en se dégradant, ont donné un gisement de phosphates exploitable. Au début du XXe siècle, sous l’impulsion d’un notaire de Papeete, une société a été créée dans le but d’exploiter ce gisement ; il s’agit de la « Compagnie Française des Phosphates de l’Océanie » (CFPO).
Une infrastructure spécifique est construite, dont les vestiges témoignent encore aujourd’hui :
La population fut multipliée par 100, passant d’une trentaine d’habitants au début du siècle à environ 3 000 au plus fort de l’exploitation, en 1962. À la même époque, les salaires versés au personnel de la CFPO représentait 28% des salaires privés versés dans le territoire et les impôts perçus sur la compagnie un quart des ressources fiscales. Aujourd’hui, les mines étant désaffectées, l’île est redevenue quasi-déserte ; cependant, à la date de sa fermeture programmée en 1966, le centre d’expérimentation du Pacifique est venu maintenir une vie économique sur le territoire, jusqu’à sa fermeture elle aussi.