Marguerite-Marie Dubois, née à Limoges (Haute-Vienne), le 5 avril 1915, est une universitaire française spécialiste de l'histoire des langues et, en particulier, de l'anglais. Première femme enseignante à l'Institut d'anglais, elle a effectué toute sa carrière à la Sorbonne, devenue en 1969 Paris IV - Sorbonne.
Enseignant-chercheur, théologienne, historienne, grammairienne, lexicographe, romancière, nouvelliste et poète, elle est l'auteur de nombreux ouvrages et articles. Sa connaissance approfondie de l'anglais médiéval, celle de nombreuses langues rares ou éteintes, tel que le hittite, le gotique, voire dans une certaine mesure le tokharien, font d'elle une linguiste éminente, et surtout une grammairienne et une lexicographe de la langue anglaise faisant référence.
L'Institut de France, siège de l'Académie française qui a couronné M.-M. Dubois. |
Née à Limoges, Marguerite-Marie Dubois est d'abord scolarisée à domicile (Vitry-sur-Seine). Elle poursuit sa scolarité au Cours Adeline Désir, institution qu'a fréquentée Simone de Beauvoir, et elle réussit au Baccalauréat première partie en 1930 à l'âge de 15 ans. Après une interruption due à des problèmes de santé (en 1918, elle a contracté la grippe espagnole qui lui a laissé des séquelles douloureuses à vie), elle réussit à la seconde partie en 1932. Ses études supérieures la conduisent à l'Université de Paris, Institut Catholique et Sorbonne où elle s'inscrit en Faculté d'anglais, et au Collège de France.
Après sa licence d'anglais (1937) et son D.E.S. (Diplôme d'études supérieures) (1938) portant sur La Langue et le style dans les Homélies d'Ælfric, elle s'inscrit au Doctorat d'État, à la demande et sous la direction du Professeur René Huchon (1872-1940), premier spécialiste de l'anglais médiéval en France, qui l'avait choisie comme successeur. Après la mort tragique de son directeur, les professeurs Floris Delattre (1880-1950) et Louis Cazamian (1877-1965) la conduisent à une soutenance de thèses mouvementée qui se déroule dans une ambiance mémorable. Le titre de docteur ès lettres lui est décerné en 1943 après la soutenance de sa thèse principale Ælfric, sermonnaire, docteur et grammairien (Paris, éd. Droz, 1942, 419 pages), couronnée par l'Académie française, et sa thèse secondaire Les éléments latins dans la poésie religieuse de Cynewulf (Paris, éd. Droz, 1942, 222 pages), récompensée par le prix Darracq. À l'Institut Catholique, M.-M. Dubois, étudiante en littérature française et en théologie (six ans), a été l'élève de Mgr Jean Calvet, alors doyen de la Faculté des Lettres, qui deviendra plus tard recteur. Elle entretient par la suite avec lui des relations amicales. Elle a également bien connu le cardinal Alfred Baudrillart (1859-1942).