Maximilien Sorre - Définition

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Publications

Ouvrages

  • Les Pyrénées méditerranéennes : étude de géographie biologique, sous la direction de Paul Vidal de La Blache, Université de Paris, Armand Colin, 1913, 508 p.
  • Étude critique des sources de l’histoire de la viticulture et du commerce des vins et eaux-de-vie en Bas-Languedoc au XVIIIe siècle, Montpellier, 110 p.
  • Les Pyrénées. Paris, Armand Colin, 1922, 216 p.
  • Mexique, Amérique centrale, vol. 14, Géographie Universelle, Paris, Armand Colin, 1928, 234 p.
  • Méditerranée. Péninsules méditerranéennes, vol. 7, Géographie Universelle, (1ère partie : généralités, Espagne, Portugal par M. Sorre), Paris, Armand Colin, 1934, 232 p. (2e partie : Italie, Pays Balkaniques par Jules Sion).
  • Les fondements biologiques de la géographie humaine. Essai d'une écologie de l'homme. Paris, Armand Colin, 1943, 440 p.
  • Les fondements de la géographie humaine. Paris, Armand Colin, (3 tomes et 4 volumes publiés de 1943 à 1952).
  • *Tome 1 : Les fondements biologiques. Essai d’une écologie de l’homme. (2e édition 1947, 440 p., 3e édition revue et augmentée en 1951, 448 p.)
    • Tome 2 : Les fondements techniques. (2 vol.), 1948-1950, 1031 p., vol. 1 Les techniques de la vie sociale. Les techniques et la géographie de l’énergie. La conquête de l’espace. 1948, 608 p. (2e édition revue et augmentée en 1954, 616 p.) ; vol. 2 Les techniques de production et de transformation des matières premières. 1950, 418 p.
  • * Tome 3 : L’habitat. Conclusion générale. 1952, 499 p.
  • L’adaptation au milieu bioclimatique et biosocial : géographie psychologique. Paris, PUF, 1954, 52 p.
  • Les migrations des peuples. Essai sur la mobilité géographique. Paris, Flammarion, 1955, 267 p.
  • Rencontres de la géographie et de la sociologie. Paris, Ed. Marcel Rivière, 1957, 213 p.
  • L’Homme sur la Terre. Paris, Hachette, 1961, 365 p.

Articles

  • « L’organisme humain et le milieu biologique naturel », Bulletin de la Société de Géographie de Lille, 1925, p. 146-161.
  • « Trois études de géographie botanique », Annales de Géographie, 1927, vol. 36, n°204, p. 481-498.
  • « L’organisme humain et le milieu géographique », Bulletin de la Société de Géographie de Lille, 1928, p. 108-122.
  • « Complexes pathogènes et géographie médicale », Annales de Géographie, 1933, vol. 42, n°235, p. 1-18.
  • « L’évolution de la notion de climat et la biologie », Mélanges de géographie offerts par ses collègues et amis de l’étranger à M. Vaclav Swamberra, Prague, 1936.
  • « Sur la conception du climat », Bulletin de la Société languedocienne de Géographie, 1936.
  • « La notion de genre de vie et sa valeur actuelle », Annales de Géographie, 1948, vol. 57, n°306 et 307, p. 97-108 ; p. 193-204.

Œuvre

Maximilien Sorre est le dernier et le plus fidèle des vidaliens qui a assuré par ses idées et ses travaux le succès et la fécondité de l'Ecole française de Géographie. Son œuvre est principalement celle de l’étude de l’œkoumène le conduisant à prendre en compte aussi bien les milieux physiques que la vie sociale. Il écrit lui-même que ces travaux portent sur la géographie biologique et humaine. Il s’intéresse très tôt aux conditions écologiques des milieux (morphologiques, climatiques et pédologiques) qui influencent la vie humaine et l’organisation des groupes humains. Ayant suivi avec passion les enseignements de Charles Flahault à Montpellier, Max. Sorre cherche à décrire et à comprendre la géographie de la vie et d’une manière générale les rapports entre les hommes et leurs milieux dans ses travaux de thèse portant sur Les Pyrénées méditerranéennes (1913). Il développe un courant de géographie biologique, dans l’esprit de Alexander von Humboldt ou de Karl Ritter, qui s’inscrit pleinement dans la pensée géographique des vidaliens centrée sur les rapports entre les hommes et leurs milieux. La géographie physique de Max. Sorre est essentiellement une biogéographie dans laquelle il voit, au travers de la connaissance de la végétation, le nœud des problèmes de relation entre le milieu physique et la vie des hommes. Il occupe toutefois une place à part dans le courant de la biogéographie dans la mesure où il a constamment cherché à développer des contacts avec les médecins, les biologistes, les sociologues et à explorer des champs nouveaux impulsant ainsi les premières études de géographie médicale en France. Dans un article intitulé « Complexes pathogènes et géographie médicale » publié en 1933 dans les Annales de Géographie, Max. Sorre considère que « l’homme intervient dans les modifications du milieu naturel et dans la propagation des maladies qui en dépendent. La malaria est étroitement liée à certains caractères oro-hydrographiques, climatiques et biologiques des contrées où elle sévit » (1933, p. 2). Il définit les « complexes pathogènes » comme un ensemble des conditions naturelles propres au développement de la vie des organismes susceptibles de transmettre, aux hommes et aux animaux, des germes porteurs de maladies. L’aire d’extension de l’activité de ces vecteurs de maladies (malaria, fièvre jaune, maladie du sommeil…) est liée aux densités de population, aux formes de mise en valeur, aux genres de vie qui introduisent la notion de « paysage épidémiologique » dans une démarche géographique. « Expliquer cette aire d’extension [du complexe pathogène], ses mouvements de contraction ou de dilatation, c’est, d’abord, résoudre un problème d’écologie, démarche fondamentale en géographie biologique. C’est, ensuite, rechercher les circonstances extérieures qui favorisent ou contrarient la constitution du complexe ou son maintien. […] En fait, on s’aperçoit que la plupart de ces circonstances relèvent de la géographie humaine : densité de population, migrations, genre de vie. » (1933, p. 18). Dix ans plus tard, dans Les fondements de la géographie humaine, tome 1 Les fondements biologiques (1943), Max. Sorre poursuit sa réflexion en précisant que « L’interdépendance des organismes mis en jeu dans la production d’une même maladie infectieuse permet de dégager une unité biologique d’un ordre supérieur : le complexe pathogène. Il comprend, avec l’homme et l’agent causal de la maladie, ses vecteurs et tous les êtres qui conditionnent ou compromettent leur existence. » (1943, p. 293). Il insiste sur le fait que « l’action de l’homme prend une place prépondérante parmi les facteurs dont la convergence est nécessaire pour assurer la constitution des complexes pathogènes. » (1943, p. 340-342). Par ailleurs, Max. Sorre s’efforce d’introduire dans le vocabulaire géographique le terme « œkoumène » dans l’intention de donner un sens et des limites à la géographie humaine (1943, chap. 3). Le milieu physique n’est pour lui un objet d’étude géographique en soi : c’est le cadre de vie. Ce qui est un sujet de recherche pour le géographe, c’est la partie du globe occupée par les hommes et les modalités ou conditions de prise de possession de cet espace par les collectivités humaines. Le rôle du géographe, c’est de dresser les bilans des réalités, des « genres de vie ». Dans un article publié en 1911 dans les Annales de Géographie, Paul Vidal de La Blache présente « Les genres de vie dans la géographie humaine » (1911, vol. 111 et 112, p. 193-212 ; p. 289-304) comme un facteur explicatif de la différenciation des contrées, un facteur de modification de la nature par la société, une notion inscrite dans la longue durée, mobilisant les normes et les valeurs (« habitudes ») des sociétés. Le genre de vie implique donc qu’il soit un fait social. Max. Sorre constatant l’écart entre les usages flous du concept et l’évolution économique et sociale du monde depuis l'article fondateur de Vidal en 1911, tente de redonner une vigueur à la notion de genre de vie en la redéfinissant dans un article publié dans les Annales de Géographie en 1948 « à la lumière des acquisitions nouvelles de l’ethnographie et de la sociologie » et « en ajoutant aux exemples de Vidal quelques formes plus modernes ». Il propose d’analyser, à l’aide des genres de vie, « le monde présent » celui d’après-guerre caractérisé par l’importance de la circulation, la ville et les transformations de la vie rurale.

Ainsi, Max. Sorre laisse une œuvre géographique considérable et originale, fruit d'une foisonnante réflexion, comme en témoigne d'une part son « testament scientifique » intitulé L'homme sur la Terre (1961) dans lequel il précise sa pensée géographique exprimée dans ses travaux antérieurs, et d'autre part son ouvrage sur Les fondements biologiques de la géographie humaine (1943), couronné en son temps par l’Académie des Sciences (Prix de Parville), qui ouvrait des pistes de réflexion novatrices malheureusement inexploitées par les géographes français de l’après-guerre.

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