Les différentes formes de mildiou sont causées par des parasites microscopiques longtemps improprement classés parmi les champignons. Aujourd'hui la plupart de ces parasites ne sont plus considérés comme faisant partie du règne des champignons, des études moléculaires récentes ayant permis de les mieux classer parmi les Chromista, phylum des Oomycota.
Seconde étape (végétative) du cycle court de H. parasitica : Formation d'Hyphes par Hyaloperonospora parasitica (ici toujoursdans une feuille d'Arabidopsis thaliana colorée au bleu de trypan marquant en bleu foncé le cytoplasme de H. parasitica). La longue structure est l'hyphe. Les petites sphères sont les haustoria
Étape reproductive du cycle court de H. parasitica : Hyphes de Hyaloperonospora parasitica dans une feuille d'Arabidopsis thaliana (microscope optique). Les sphères plus grosses et très sombres sont les Oospores (forme de stockage à long terme de H. parasitica).
Quelques coccinelles se nourrissent des spores du Mildiou et d'autres champignons, dont Halyzia sedecimguttata
Dernière étape du cycle court de H. parasitica : apparition d'un conidiophore (structure arbusculaire bleue portant les conidiospores
Détail du conidiophore (observé lors du phénomène de sporulation de Hyaloperonospora parasitica)
Autodéfense de la plante (trailing necrosis) : La plante 'tue' celles de ses cellules en contact avec H. parasitica pour stopper sa progression. Ce "suicide" cellulaire interrompt le cycle de reproduction de H. parasitica
Prévention et traitement
La solution la plus efficace reste la prévention par traitement phytosanitaire et par de méthodes prophylactiques. lorsque la plante est contaminée il faut utiliser un autre traitement en curatif. Les rendements de la plante une fois atteinte seront diminués.
Prévention
On peut prévenir le mildiou :
en détruisant les débris de culture et en éliminant les plants atteints ;
en observant des rotations de façon à éviter que la même culture se succède trop rapidement sur une parcelle ;
en évitant une humidité excessive (arrosage, aération des serres) ;
en choisissant des variétés résistantes ;
en pulvérisant préventivement ou curativement du purin de prêle disponible en jardinerie
Traitement
Par des traitements classés comme fongicides :
par des solutions cupriques (à base d'oxyde de cuivre) comme la bouillie bordelaise ou la bouillie bourguignonne ;
en employant des fongicides de synthèse.
Ces fongicides à action préventive peuvent être classés selon leur mode d'action :
fongicides agissant par contact (mancozèbe, folpel...)les produits créent une barrière entre les feuilles et le parasite. Ils sont sensibles au lessivage par les pluies.
fongicides pénétrants (cymoxanil). Ils sont à l'abri du lessivage, mais ne protègent pas les pousses néoformées.
fongicides systémiques,(phosétyl al, anilides, diméthomorphe, iprovalicarbe,zoxamide et Qoi) véhiculés par la sève ils protègent la vigne durant 14 jours en moyenne. L'usage de ces produits induit l'apparition de souches résistantes à l'exception du phosétyl al. Ils ne doivent pas être appliqués plus de 3 fois par an.
Il est possible de traiter le mildiou de façon naturelle à l'aide d'une solution à base de bicarbonate de soude et de savon à vaisselle.
Le mélange suivant est à vaporiser sur les plantes contaminées :
10 grammes (environ 1 c.s.) de bicarbonate de soude
40 ml (2½ c.s.) d'huile horticole ou de savon noir
Le savon sert à fixer le bicarbonate de soude sur la feuille; renouveler la pulvérisation après la pluie ou l'arrosage des feuilles. La nocivité de ce traitement est nulle.