Après la chute de l'Allemagne nazie à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les fabricants de cigarettes américains pénètrent rapidement le marché allemand et les dirigeants de la campagne anti-tabac nazie sont écartés. La contrebande du tabac devient prépondérante : en 1949, près de 400 millions de cigarettes produites aux États-Unis entrent illégalement en Allemagne chaque mois ; en 1954, près de deux milliards de cigarettes suisses sont introduites clandestinement en Allemagne et en Italie. Dans le cadre du Plan Marshall, les États-Unis envoient gratuitement du tabac en Allemagne : la quantité livrée en 1948 s'élève à 24 000 tonnes et atteint 69 000 tonnes en 1949. Le Gouvernement fédéral des États-Unis dépense 70 millions de dollars dans ce plan, pour le bonheur des sociétés de production de cigarettes des États-Unis, qui en profitent énormément.
La consommation annuelle de cigarettes par personne dans l'Allemagne d'après-guerre grimpe de 460 en 1950 à 1 523 en 1963. À la fin du XXe siècle, la campagne anti-tabac en Allemagne n'est pas en mesure de dépasser l'apogée connu sous le régime nazi entre 1939 et 1941 : selon Robert N. Proctor, la recherche allemande sur les liens entre le tabac et la santé est « coupée ».
Outre les considérations de santé publique, les Nazis sont fortement influencés par leur idéologie, en particulier par les concepts d'hygiène raciale et de pureté du corps. Les dirigeants nazis pensent qu'il est mauvais pour la race supérieure de fumer et que la consommation de tabac équivaut à une « dégénérescence raciale »; ils considèrent le tabac comme un « poison génétique » et les hygiénistes raciaux s'opposent à sa consommation, craignant qu'il ne « corrompe le plasma germinatif allemand ». Les activistes anti-tabac nazis essaient, de plus, de dépeindre le tabac comme un « vice » des Africains « dégénérés ».
Les Nazis affirment également que les Juifs sont responsables de l'introduction du tabac et par extension de ses effets délétères. L'Église adventiste du septième jour en Allemagne déclare que la consommation de tabac est un vice diffusé par les Juifs. En 1941, lors de la cérémonie d'inauguration du Wissenschaftliches Institut zur Erforschung der Tabakgefahren, Johann von Leers, éditeur du Nordische Welt (« Monde nordique »), déclare que le « capitalisme juif » est responsable de la consommation croissante de tabac en Europe et que celui-ci est entré pour la première fois sur le sol allemand à cause des Juifs, ceux-ci contrôlant l'industrie du tabac à Amsterdam, son principal point d'entrée.