Le groupe d'acides gras oméga-6, notés également ω6 (ou encore n-6) sont des acides gras polyinsaturés que l'on trouve dans la plupart des huiles végétales, graines et les céréales. On les retrouve dans les œufs ou certaines viandes en quantités variables selon l'alimentation des animaux.
Ces acides gras sont dits essentiels car ils sont nécessaires pour l'organisme, qui ne peut pas les synthétiser.
Les lipides du groupe des oméga-6 sont des acides gras polyinsaturés. Le terme "oméga-6" vient du fait que la double liaison de la chaîne carbonée de l'acide, en comptant depuis l'extrémité opposée au groupe carboxylique, est située sur la sixième liaison carbone-carbone.
Nom | Désignation biochimique | Désignation chimique |
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acide linoléique | 18:2 (n-6) | acide octadécadiène-9,12 oïque |
acide gamma-linolénique | 18:3 (n-6) | acide octadecatriène-6,9,12 oïque |
acide eicosadiènoïque | 20:2 (n-6) | acide eicosadiène-11,14 oïque |
acide dihomo-gamma-linolénique | 20:3 (n-6) | acide eicosatriène-8,11,14 oïque |
acide arachidonique | 20:4 (n-6) | acide eicosatetraène-5,8,11,14 oïque |
acide docosadiènoïque | 22:2 (n-6) | acide docosadiène-13,16 oïque |
acide docosatetraènoïque | 22:4 (n-6) | acide docosatetraène-7,10,13,16 oïque |
acide docosapentaènoïque | 22:5 (n-6) | acide docosapentaène-4,7,10,13,16 oïque |
L'acide linoléique est le plus petit oméga-6, précurseur de la famille des oméga-6. Le terme "précurseur" signifie que les autres acides de la famille peuvent être synthétisés à partir de l'acide linoléique. Le corps humain peut ainsi métaboliser l'acide arachinodique (qui a un rôle physiologique important) si l'acide linoléique est suffisamment abondant dans l'alimentation.
Les apports nécessaires recommandés en oméga-3 et 6 sont de 2 grammes/jour alors que la consommation moyenne est de 0,8 g.
On les trouve principalement dans les huiles alimentaires. Les plus riches sont, par ordre décroissant :
Outre l'apport énergétique comme tout lipide, les oméga-6 servent également de précurseurs (en fait essentiellement l'acide arachidonique) d'un certain nombre de molécules comme la prostaglandine E2, la prostacycline, le thromboxane A2 ou le leucotriène B4. Ces molécules ont un rôle dans l'inflammation, sur le muscle lisse des vaisseaux sanguins (vasomotricité) ou sur l'agrégation des plaquettes intervenant dans la formation de caillot.
Les recommandations américaines préconisent que les oméga-6 constituent environ 10 % de l'apport énergétique total chez l'adulte. Les recommandations européennes fixent cette proportion entre 4 et 8 %.
Quelques recherches médicales ont posé l'hypothèse que des taux élevés d'oméga-6 par rapport au taux d'oméga-3 peuvent favoriser l'apparition de maladies, notamment cardio-vasculaires. Les repas européens assimilent 10 fois plus (jusqu'à 30 fois plus) d'oméga-6 que d'oméga-3, bien au-delà du rapport conseillé qui est au maximum de 5 pour 1.
Ainsi, une étude menée dans les années 1980 comparant l'alimentation d'un Britannique à celle d'un Inuit montrait que les Britanniques qui avaient une alimentation plus riche en viande et acides gras (poly-insaturés de type oméga-6) apportés par les huiles végétales, mouraient plus facilement que les Inuits de maladies cardio-vasculaires. A contrario, les Inuits qui avaient une alimentation plus riche en poisson, avaient des apports plus élevés en oméga-3 qui favorisent une mort par hémorragie (voir la partie se rapportant aux risques connus ou suspectés des oméga-3).
Un excès chronique d'oméga 6 couplé à un déficit en oméga 3 favorisait l'obésité, selon une étude française publiée dans le Journal of Lipid Research. Les omégas 6 et 3 sont des gras polyinsaturés essentiels : ils sont indispensables à l'organisme humain qui ne peut les produire lui-même et doit donc les trouver dans son alimentation.
Les omégas 6 (acide linoléique) se trouvent notamment dans le maïs qui est lui-même ingéré en grandes quantités par les animaux d'élevage dont l'homme se nourrit à son tour (la moitié des lipides que nous consommons proviennent de la viande et des produits laitiers). Les omégas 3 (acide alpha-linolénique) sont présents essentiellement dans l'herbe, les graines de lin, le colza (canola) et les poissons gras comme le saumon, la sardine ou le maquereau très riches en oméga 3.
Au cours des quarante dernières années, l'alimentation des pays industrialisés a été marquée par une augmentation des calories ingérées (les lipides représentant 35 à 40 % des apports nutritionnels) et par un contenu élevé en oméga 6 et faible en oméga 3. La quantité d'oméga 6 ingérée a augmenté de 250 % tandis que celle d'oméga 3 a baissé de 40 %.
Alors que l'AFSSA préconise un rapport de 5 omégas 6 pour 1 oméga 3, nous consommons 15 omégas 6 pour 1 oméga 3. Aux Etats-Unis le rapport peut même atteindre 40 omégas 6 pour 1 oméga 3.
Gérard Ailhaud (Université de Nice-Sophia Antipolis) et ses collègues du CNRS et de l'INRA ont exposé quatre générations de souris à un régime alimentaire caractérisé par ces mêmes rapports oméga 6/oméga 3. Ils ont observé une augmentation progressive de leur masse adipeuse sur plusieurs générations. Ils ont également constaté l'apparition de troubles métaboliques comme l'insulino-résistance, première étape vers le développement du diabète de type 2 et la stimulation de l'expression de gènes de nature inflammatoire impliqués dans l'obésité.
Ainsi, l'exposition à une alimentation rappelant celle des pays développés ou en voie de développement suffit à faire émerger une obésité transgénérationnelle, en accord avec les données collectées chez l'homme.
On connaît le rôle bénéfique des gras polyinsaturés oméga 6 dans le traitement de l'hypercholéstérolémie et celui des omégas 3 dans le fonctionnement cérébral. Mais consommés de manière déséquilibrée, ils augmentent les facteurs favorisant l'obésité et peuvent avoir des conséquences graves, à long terme sur la santé humaine.