Oseltamivir - Définition

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Chez l’animal, contre le H5N1

L’efficacité de l’Olsetamivir a été testée, par exemple sous l’autorité du Dr. Anthony FAUCI, chef de l’institut national de l’allergie et des maladies infectieuses, aux États-Unis, par l’équipe du St. Jude Children’s Research Hospital de Memphis, Tennessee, États-Unis.

  • On a infecté 80 souris, dont une partie ont été traitées avec de l’Olsetamivir.
    • Aucune des souris traitées avec un placebo et exposées au H5N1 du Viêt Nam n’a survécu.
    • Cinq parmi 10 souris traitées avec la dose quotidienne la plus élevée d’oseltamivir durant 5 jours ont survécu.
    • 8 sur 10 ayant reçu un traitement durant 8 jours ont survécu.
  • Les chercheurs notent au passage que le variant 2005 du H5N1 vietnamien est « beaucoup plus virulent » que le variant connu de 1997 qui avait tué six personnes à Hong Kong.

(1) "Journal of Infectious Diseases," repris par Reuter (http://thanhniennews.com/healthy/?catid=8&newsid=7955)

Soupçons sur des effets secondaires psychiatriques potentiellement mortels

Des soupçons pèsent sur la sûreté de ce produit, accusé d’avoir des effets secondaires psychiatriques potentiellement mortels. Depuis 2004, 15 adolescents japonais ont eu un comportement suicidaire pendant le traitement, notamment par défenestration. Même en l’absence de preuve directe de la responsabilité de l’oseltamivir dans ces accidents, le gouvernement japonais a recommandé en 2007 de ne pas prescrire cette molécule chez les enfants et adolescents.
La FDA a signalé en 2005 des effets indésirables neuropsychiatriques chez des enfants et adolescents : délires, hallucinations, convulsions et troubles du comportements. En 2006, 103 notifications ont été signalées, dont 3 décès.

Stratégies d’utilisation de l’Oseltamivir (et des antigrippaux)

Proposition d'un fond commun d’antiviraux

Les antiviraux sont très peu disponibles pour les pays pauvres ou le sont en quantité insuffisante. L’OMS et le groupe Roche ont dès l’été 2005 émis l’idée un stock d’un million de doses d’antigrippal Olsetamivir (il en faudrait 3, rien que pour l’Asie du Sud-est). Roche s’est engagé à tenir le stock à disposition de l’OMS pendant 5 ans. L’OMS était aussi en 2005 en discussion avec un autre groupe pour obtenir d’autres médicaments antiviraux. Le 12 décembre 2005, la France a proposé à l’Union Européenne que chaque État-Membre mette au pot commun 1 à 3 % de ses stocks d’antiviraux, sans parler encore d’un lieu de stockage et du conditionnement ou des modes d’attribution. À cette date, il y a 130 millions de traitements d’Olsetamivir pour environ 2 % de la population mondiale (6,5 milliards de personnes). On en espère 300 millions pour janvier 2007.

Évaluation du stock nécessaire

L’OMS recommande un stock pour au moins 25 % de la population (pour une vague grippale, mais souvent il y en a 2, voire 3). Il s’agit surtout de freiner et limiter la pandémie en attendant le vaccin qui ne pourra être produit en moins de 6 mois.

  • Exemple : La Suisse pouvait en octobre 2005 traiter 2 millions de personnes.
  • Elle justifie qu’il n’est pas utile d’acheter plus ou trop d’Olsetamivir par le fait qu’ « il n’y a jamais eu d’épidémie de grippe ayant touché 1/4 de la population. »

On lit souvent que la grippe espagnole s’était approchée d’un taux de 25% de malades (40 à 50 millions de morts en 1918-19 selon l’OMS). Mais en réalité ce chiffre est une moyenne qui ne doit pas cacher que certaines populations et/ou certains lieux ont été touchés à 100 %, et d’autres ont été quasi-épargnés. De plus, chaque pandémie se fait généralement en 2 ou 3 vagues, pour chacune desquelles on aimerait disposer d’un stock d’antiviraux si le vaccin n’est pas disponible ou si le virus a muté entre deux vagues.

La France possède ainsi un stock pour plus de 50 % de sa population. Le Ministre français de la santé a en effet indiqué en avril 2009, que le pays détenait suffisamment de médicaments antiviraux (dont tamiflu) pour traiter 33 millions de malades.

Risques de « surprescription »

Des souches virales de H5N1 plus ou moins résistantes au Tamiflu sont déjà apparues en Asie. En 2007, des chercheurs suédois ont suggéré de ne pas trop prescrire de Tamiflu, car un pourcentage significatif des molécules d’oseltamivir éliminées via l’urine ou les excréments dans les réseaux d’assainissement n’est pas — d’après leurs tests - dégradé lors du traitement des eaux usées par les stations d’épuration. Dans certains pays, dont le Japon, où le Tamiflu est très utilisé, les taux susceptibles d’être présents dans les égouts et eaux des milieux naturels ne sont plus négligeables selon les chercheurs.

Il y a un risque que les virus grippaux excrétés par des animaux ou des humains grippés, et éliminés dans les eaux de surface en aval des stations d’épuration, en contact avec le Tamiflu puissent contribuer au développement de résistances à l’oseltamivir. Roche estime de son côté qu’une telle résistance est improbable, mais des études récentes ou en cours montrent que les hormones ou certains polluants perdus par les stations d’épuration ont un impact très significatif en aval de leurs émissaires.
En cas d’apparition de souches résistantes, outre que des cas difficiles de grippe saisonnière pourraient être plus difficiles à soigner, le risque serait qu’une pandémie puisse ne pas pouvoir être jugulée par le Tamiflu, si la souche en cause était résistante et le virus très contagieux (en octobre 2007, les cas humains de H5N1 repérés restent rares, mais ce sont presque tous des jeunes, et 201 malades sur 239 en sont morts ; malgré le traitement au Tamiflu dans la plupart des cas).

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