Le Palais Universitaire de Strasbourg en France, est un bâtiment de style néo-renaissance (d'inspiration italienne), construit entre 1879 et 1884 sous la direction de l'architecte Otto Warth et inauguré par l'empereur Guillaume Ier de Prusse en 1884. Cet édifice constitue le pôle majeur de la nouvelle université strasbourgeoise lors de l'annexion de l'Alsace à l'Empire allemand, en 1871, remplaçant l'ancienne académie fondée en 1567.
Dans l'Aula, se tient la première session du Conseil de l’Europe (du 10 août au 8 septembre 1949), réunissant 101 délégués de douze États.
Le 21 mai 1990, le hall d'entrée, l'Aula, les escaliers principaux et les galeries de circulation avec leurs décors d'origines sont classés monuments historiques. Les façades extérieures du bâtiment, avec leur décor sculpté, sont, quant à elles, inscrites à l'Inventaire Supplémentaire.
L'Atrium (aujourd'hui appelé l'Aula) est une cour (couverte d'une verrière fermée) à l'italienne semblable à celle de la villa Garzoni de Pontecasale (1540) de Jacopo Sansovino. Le décor peint des voussures qui relient la façade à la verrière rappelle celui du grand salon du Palazzo Doria-Pamphili (1521-1529) de Gênes.
Une grande statue assise de Ramsès II est érigée dans l'aula. En granit noir, d'une hauteur de 2,15 m, c'est l'une des deux pièces semblables exhumées par la Mission Montet le 18 mars 1933, dans le cadre des fouilles que Pierre Montet menait à Tanis (Égypte) depuis 1928. Le professeur Montet pensait alors avoir découvert un temple d'Anta, fondé par les Hyksôs et embelli par Ramsès. Les recherches ultérieures, notamment celles de Jean Yoyotte, conduisent à penser qu'il s'agissait en réalité d'un temple de Mout et Khonsou l'Enfant. Alors que l'autre statue se trouve aujourd'hui sur l'île de Gezira au Caire, l'aula du palais Universitaire a reçu celle-ci en 1938. Pierre Montet la jugeait « plus maussade », en raison des « mutilations du nez, du menton, des mains et des genoux, mais aussi aux plis trop accentués des lèvres et aux yeux trop à fleur de tête ».
D'un point de vue esthétique, les façades reprennent le style du Palais Pompéi (1530) de Vérone, par Michele Sanmicheli.
Les six pavillons d'angle sont ponctués de 36 statues en pied représentant autant de scientifiques et d'érudits de la Renaissance au XIXe siècle. À l'exception de Calvin, la plupart de ces personnalités sont issues du monde germanique.
Une maison d'édition universitaire, les Presses Universitaires de Strasbourg (PUS), créées en 1920, ont leur siège au rez-de-chaussée du Palais Universitaire.
Le Palais Universitaire abrite aujourd'hui les facultés d'histoire, d'histoire de l'art, d'arts plastiques, de théologie protestante, de théologie catholique et l'institut d'égyptologie de l'Université de Strasbourg.
Le rez-de-jardin du Palais Universitaire abrite le Musée des Moulages – ou Gypsothèque de Strasbourg –, une collection réunie à partir de 1873 par le professeur d'archéologie Adolf Michaelis et installée en 1884 dans l'édifice achevé. C'est une collection unique au monde de reproductions en grandeur nature d'œuvres majeures sculptées de l'antiquité grecque et romaine.