Palais des papes d'Avignon - Définition

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Localisation

Le palais des papes, vu depuis la tour Philippe Le Bel, sur la rive droite du Rhône

Le palais des papes est situé sur la partie nord d'Avignon intramuros. Il a été construit sur une protubérance rocheuse au nord de la ville, le rocher des Doms, surplombant la rive gauche du Rhône.

Sa taille imposante et son adossement contre le rocher lui permettent à la fois de dominer la ville et d'être vu de très loin. L'un des meilleurs points de vue, et ce n'est pas un hasard, se trouve sur l'autre rive du Rhône, du mont Andaon, promontoire sur lequel est construit le fort Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon. Il est aussi visible depuis le sommet des Alpilles, soit un peu moins d'une vingtaine de kilomètres au sud.

Aujourd'hui : le palais de la culture

Avec maintenant environ 650 000 visiteurs par an, le palais des papes est toujours l'un des dix monuments les plus visités de France, ce qui était déjà le cas en 1998 où le palais a reçu officiellement 542 450 visiteurs, se plaçant alors en 8e position, devant les tours de Notre-Dame de Paris.

Il existe au palais une « librairie boutique » et une « bouteillerie » (située dans une salle d’artillerie, à l’arrière du palais des papes). Toutes deux sont des espaces où l'entrée est libre.

Manifestations culturelles

Le lieu, de par sa dimension, ses qualités architecturales et l'ambiance qu'il procure, sert régulièrement pour des expositions. La première d'importance se tint du 27 juin au 30 septembre 1947. Elle eut lieu dans la Grande Chapelle à l'initiative de René Char. C'était une « Exposition de peintures et sculptures contemporaines » organisée par Yvonne Zervos et ce fut le point de départ de ce qui allait devenir le Festival d'Avignon sous l'impulsion de Jean Vilar. Un catalogue de 92 pages fut édité à cette occasion.

La seconde se déroula à l'occasion des centenaires pontificaux 1352-1952. Le palais accueillit une « Exposition d'art sacré et d'art populaire : Histoire du palais des papes ». Là aussi une plaquette fut éditée.

Une première exposition de Picasso se tint au palais de mai à octobre 1970. Elle fut suivie d'une seconde qui se déroula du 23 mai au 23 septembre 1973 et comprenait 201 peintures. En cette occasion fut édité par Rulliére-Libeccio d'Avignon en collaboration avec la Galerie Louise Leiris « Photographies en noir et en couleurs : Mario Atzinger », un ouvrage de 236 pages préfacé par René Char. L'exposition Picasso, qui devait devenir permanente, a pris fin en 1976 à la suite d'un vol.

À l'occasion du XXXIIe Festival d'Avignon, le palais des papes consacra, du 20 juin au 10 septembre 1978, une rétrospective à Fernand Mourlot et à ses ateliers de lithogravure. Intitulée « Cinquante années de lithographie », cette exposition fut l'occasion pour l'artiste d'éditer une plaquette de 55 pages avec ses œuvres exposées.

L'année suivante, sous l'autorité de Sylvain Gagnière, du 25 juin au 15 octobre 1979, fut organisée une exposition consacrée à Nicolas Mignard, dit Mignard d'Avignon. En cette occasion fut publié un catalogue de 174 pages dû à Antoine Schnapper.

Trois autres expositions majeures furent ensuite organisées par Roland Aujard-Catot. La première fut une rétrospective du peintre Alfred Lesbros, du 25 septembre au 1er novembre 1981. La seconde célébra le centenaire d'Auguste Chabaud, du 28 septembre au 31 octobre 1982. Puis six ans plus tard, ce fut un hommage à Magnelli, lors de l'exposition du centenaire à la Grande Chapelle du palais des papes, du 8 juillet au 30 septembre 1988.

En 2003, le palais des papes accueille l'exposition Trésors publics des Fonds régionaux d’art contemporain sur le thème Esprits des lieux

Ce fut en 1990, qu'Avignon et son festival rendirent hommage à René Char lors d'une exposition organisée par Marie-Claude Char et intitulée « René Char : faire du chemin avec... ». Un catalogue de 325 pages fut édité qui cite la fameuse phrase de Jean Vilar à propos de son ami : « Le Festival est une idée de poète ».

L'exposition sur « Catherine de Sienne » dans la grande chapelle du palais en 1992 marque un tournant avec l'internationalisation des thèmes. Organisée par Esther Moench, Christian et M. Loury, elle a permis l'édition d'un catalogue. Cinq ans plus tard, du 14 juin au 28 septembre 1997, ce fut une exposition conjointe entre le palais des papes et le petit palais d'Avignon qui fut consacrée aux « Histoires tissées ». Odile Blanc, pour le palais des papes, retint le thème de « La légende de Saint-Étienne » tandis que Sophie Lagabrielle et Esther Moench, pour le Musée du petit palais, choisissaient celui de « Brocarts célestes ». L'année suivante ce fut « Trésors d'horlogerie », exposition organisée par Catherine Cardinal et Dominique Vingtain qui se déroula du 30 mai au 27 septembre 1998, dans les salles du palais.

Avec « Passages d'une rive à l'autre », le thème de l'exposition, qui fut ouverte entre juin 2000 et avril 2001, mêla à la fois la partie locale, la position d'Avignon et Villeneuve-lès-Avignon face à face sur les deux rives du Rhône, mais aussi une spécificité internationale, Avignon était en « terre d'Empire » et Villeneuve en « terre de France ». Elle fut organisée par Françoise Chauzat, Jean-Pierre Locci et Catherine Reversac avec la participation des Archives départementales de Vaucluse.

Le thème initial des expositions d'Art contemporain n'a jamais été oublié puisque deux ans plus tard, dans le cadre des célébrations à travers la France des vingt ans de création des Fonds régionaux d’art contemporain, le palais accueillit, du 28 juin au 12 octobre 2003, une exposition consacrée à l'Esprit des Lieux qui proposa un « parcours articulé autour des réflexions majeures de l'art » sur ces trente dernières années.

L'exposition sur « Saints de Byzance : icônes grecques de Veroia XIe ‑ XVIIe siècle » fut le fruit d'une étroite collaboration internationale entre le palais des papes et des organisations helléniques. Cette 11e Ephoreia Vyzantinōn Archaiotētōn, qui ouvrit ses portes du 3 décembre 2004 au 2 avril 2005, eut comme commissaires Jenny Albani et Andreas Nikolaidēs, qui firent publier leur catalogue par les Éditions I. Sideris.

Mais ces expositions peuvent toucher l'art dans ses formes les plus variées et c'est ainsi qu'en 2008, plusieurs expositions ont été organisées dont une sur les costumes de scène de Jean Vilar entre 1947 et 1963.

Naissance du festival

Le Prince de Hombourg, 1952. Exemplaire dédicacé par Jeanne Moreau, Gérard Philipe, Jean Vilar, Monique Chaumette, Jean Négroni et Jean-Pierre Jorris.

La plus connue de ces manifestations culturelles est le Festival d'Avignon dont la Cour d'honneur du palais est le lieu emblématique. Dans le cadre d'une exposition d'art moderne qu'ils avaient organisée dans la grande chapelle du palais, le critique d'art Christian Zervos et le poète René Char demandèrent à Jean Vilar, acteur, metteur en scène et directeur de théâtre, une représentation de Meurtre dans la cathédrale, qu'il avait créé en 1945. Après avoir refusé, Vilar leur proposa trois créations : La Tragédie du roi Richard II, de Shakespeare, une pièce méconnue en France, La Terrasse de midi, de Maurice Clavel, auteur alors inconnu, et L'Histoire de Tobie et de Sara, de Paul Claudel

Après accord de la municipalité, la Cour d'honneur du palais des papes fut aménagée, et Une semaine d'Art en Avignon se concrétisa du 4 au 10 septembre 1947. Il y eut 4 800 spectateurs, dont 2 900 payant, qui assistèrent dans trois lieux (la cour d'honneur du palais des papes, le Théâtre municipal et le Verger d'Urbain V), à sept représentations des trois créations.

Jean Vilar revint l'année suivante pour une Semaine d'art dramatique, avec la reprise de La Tragédie du roi Richard II, et les créations de La Mort de Danton de Georg Buchner, et Shéhérazade de Jules Supervielle, qu'il mit en scène toutes trois. Il s'attacha alors une troupe d'acteurs qui vint désormais chaque année réunir un public de plus en plus nombreux et de plus en plus fidèle.

Le succès fut croissant. En 1980, Paul Puaux, devenu directeur à la suite de Vilar, s'installa à la Maison Jean-Vilar, et Bernard Faivre d’Arcier le remplaça à la direction du Festival, qui devint cette même année une association régie par la loi de 1901. Le festival venait de se professionnaliser.

Siège des archives départementales

Les Archives départementales de Vaucluse sont elles aussi hébergées dans une partie du palais, proche de la cathédrale Notre-Dame des Doms.

Des locaux annexes de ceux des archives départementales abritent également le Centre de recherches sur la papauté d'Avignon, organisme sous tutelle de l'École française de Rome, en collaboration avec l'Institut de recherche et d'histoire des textes.

Centre International des Congrès

Le palais des papes héberge de nos jours un Centre International des Congrès qui a été créé en 1976 dans le cadre monumental du palais des papes et, à ce jour, accueille un grand nombre de manifestations.

Deux ailes du palais, l'aile occidentale et l'aile du Conclave (appelée aussi « aile des Grands Dignitaires ») sont actuellement pourvues de salles réaménagées pour des congrès, colloques, réunions de 10 à 550 personnes. Au total, dix salles d’accueil et de travail auxquelles s'ajoutent les salles de prestige du Grand Tinel (400 personnes) et de la Grande Audience (700 personnes), situées en journées sur le circuit de visite du monument et qui donc ne peuvent être utilisées qu'en complément des salles de réunion pour l’organisation des cocktails, dîners de gala ou encore expositions. S'ajoute encore la terrasse dite « des grands dignitaires » qui fut bâtie de 1345 à 1347. Enfin, sans être dans le palais puisque situé en bordure extérieure, creusé dans le rocher, en bordure du jardin des Doms, l'espace Jeanne-Laurent.

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