Paul Abadie | |
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Présentation | |
Naissance | 9 novembre 1812 Paris |
Décès | 3 août 1884 Chatou |
Mouvement(s) | éclectisme |
Activité(s) | Architecte diocésain membre de la commission des Monuments historiques. |
Œuvre | |
Réalisations | Restauration de Saint-Front de Périgueux Restauration de Saint-Sernin de Toulouse basilique du Sacré-Cœur de Montmartre |
Distinctions | membre de l'Académie des beaux-arts Officier de la Légion d'honneur |
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Paul Abadie, né à Paris le 9 novembre 1812 et mort à Chatou le 3 août 1884, est un architecte français.
Il est le fils de l'architecte Paul Abadie, né à Bordeaux en 1783, et mort dans la même ville en 1868.
Paul Abadie commença ses études à Angoulême et Bordeaux. Son père a travaillé sur plusieurs bâtiments d'Angoulême où il était venu se fixer en 1818. On lui doit le palais de justice, l'hôtel de la préfecture, l'église Saint-Jacques-de-l'Houmeau, le lycée Guez de Balzac, l'hôtel-Dieu de cette ville.
Il fit ses études à l'École des beaux-arts entre 1835 et 1838 sous la direction de l'architecte Achille Leclère et du peintre Jean Alaux.
Il est nommé en 1840 surnuméraire aux travaux de construction du palais des archives (agence des Archives du Royaume) sous la direction d'Édouard Dubois et de Charles Lelong.
Il devient ensuite auditeur au conseil des bâtiments civils jusqu'à 1845. Attaché à la Commission des monuments historiques, il a participé à la redécouverte du Moyen Âge, notamment par les tournées qu'il fit à partir de 1844.
Nommé premier inspecteur de l'hôtel de la chambre des députés, il donna immédiatement sa démission pour faire partie de l'agence des travaux de restauration de Notre-Dame de Paris, comme second inspecteur, sous la direction de Viollet-le-Duc et Lassus en 1845.
En 1849, il est désigné auditeur à la commission des arts et édifices religieux et devint architecte diocésain pour les diocèses de Périgueux, Angoulême et Cahors.
On lui doit de nombreuses autres restaurations, en particulier celles de plusieurs églises romanes charentaises (Châteauneuf-sur-Charente, Montmoreau-Saint-Cybard).
Il restaura également le Château Ducru-Beaucaillou, la cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême, la cathédrale Saint-Front de Périgueux et l'église abbatiale de Bénévent-l'Abbaye.
la cathédrale Saint-Front de Périgueux état du XIXe avant la restauration, le toit, les coupoles |
Le préfet de la Charente le proposant pour la croix de la légion d'honneur, le ministère des cultes s'y opposa. La direction des cultes notait à son sujet :
"Au point de vue du service, la nomination de M. Abadie serait déplorable. Si nous avions trois ou quatre architectes comme lui, il faudrait fermer la porte. Il dépasse tous ses crédits, pèse sur notre budget diocésain, notre budget paroissial. Ainsi, en 1854, M. Abadie a dépensé à Angoulême 82 000 fr. au lieu de 35 000. À Périgueux, il a dépassé son crédit de 12 000 fr. Il nous coûte cher en frais de voyage : 4 630 fr. pour 1853 et 1854.
Je crois qu'il doit faire tourmenter M. Magne et ses deux évêques. Pourquoi ne demande-t-il pas au ministère d'État ? C'est, du reste, un homme capable et honnête mais il nous cause les plus grands embarras en excitant les appétits dans les diocèses et en dépassant les crédits".
Il est nommé en 1862 architecte diocésain pour la cathédrale Saint-André de Bordeaux. Il avait auparavant restaurer dans la ville le clocher de l'église Saint-Michel (1857-1869) et la façade de l'église Sainte-Croix de Bordeaux (1859-1865).
En 1869, Paul Abadie est nommé conseiller des bâtiments civils et officier de la Légion d'honneur sur proposition du ministre de la Maison de l'Empereur, le 14 août 1869 .
Depuis 1871 il est membre de la commission des Monuments historiques.
Il devient en 1872 inspecteur général des édifices diocésains, puis le 7 juillet 1874, il est nommé architecte diocésain de Paris, en remplacement de Viollet-le-Duc, démissionnaire.
Le 9 juin 1880, il démissionna de son poste d'Angoulême.
Le 26 janvier 1881, il devint architecte diocésain de Bordeaux à la suite de Labbé.
Il participe à la restauration de la basilique Saint-Sernin de Toulouse, dessinée par Viollet-le-Duc, sans apporter suffisamment d'attention à la qualité technique, ce qui conduira à la dérestauration de la fin du XXe siècle.
Paul Abadie gagne le concours d'un projet d'une basilique situé sur la butte Montmartre qui domine tout Paris. En 1873 Le cardinal Joseph Hippolyte Guibert le choisit parmi douze autres projets.
Abadie s'inspira de la Cathédrale Saint-Front de Périgueux et de la Basilique Saint-Marc de Venise, lorsqu'il fournit les plans de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre. Les travaux commencent en 1875 pour finir en 1914 mais Paul Abadie meurt en 1884. Son plan sera partiellement modifié par les architectes qui lui succédèrent.
Il fut élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1875.