Placenta - Définition

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Constitution

Le placenta a la forme d'une galette produite par l'embryon, collée à l'endomètre dans l'utérus
Placenta humain, côté fœtus (juste après délivrance du placenta)
Deux placentas : à gauche, vu du côté utérus, à droite vu du côté fœtus

Le placenta, chez les mammifères, est un tissu fœtal, constitué par l'embryon, interfacé avec la muqueuse utérine de la mère.

La formation et croissance du placenta accompagnent toute l'embryogenèse.
Elle commence par une prolifération cellulaire au niveau du trophoblaste.
Ce trophoblaste se différencie ensuite en un cytotrophoblaste cellulaire (7e jour chez la femme), avec apparition périphérique d'un syncytiotrophoblaste. Ce dernier a des capacités protéolytiques lui permettant d'attaquer l'épithélium maternel (tissu conjonctif mais aussi la paroi endothéliale des vaisseaux sanguins dont une partie du flux sera détournée au profit du fœtus). Cette phase, dite de « nidation» dans l'endomètre dure 12 à 14 jours chez l'humain.

Emplacements ectopiques du placenta

  • Placenta praevia
  • Placenta accreta

Fonctions

Bien plus qu'un simple organe protecteur, via le cordon ombilical et avec le liquide amniotique, il assure plusieurs fonctions essentielles pour le développement fœtal. Ces fonctions évoluent au fil du temps en réponse à l'évolution du fœtus :

  • fonction nutritive ; C'est via le placenta que l'eau, les sucres, acides aminés, peptides et minéraux sont apportés à l'embryon (les protéines sont par contre trop grosse pour passer la barrière placentaire ; La diffusion de l'eau permise par une différence de pression osmolaire, l'embryon extrait du sang de sa mère jusqu'à 3,5 litres/jour (à 35 semaines). Les nutriments sont transférés sous le contrôle d'hormones (dont GH (Growth Hormone) et TSH (Thyroid Stimulating Hormone) qui présentent une concentration 2 à 3 fois plus élevé chez le fœtus que chez la mère). Lipides et triglycérides franchissent la barrière, sont décomposés dans le placenta qui synthétise selon ses besoins et ceux de l'embryon de nouvelles molécules lipidiques. Le cholestérol traverse la barrière placentaire ainsi que ses dérivés (dont les hormones stéroïdes). Pour les vitamines, seules celles qui sont hydrosolubles traversent facilement la membrane placentaire, à la différence des vitamines A,D,E,K (liposolubles) qui sont peu présent dans le sang fœtal.
  • fonction respiratoire ; le placenta joue un rôle de « poumon fœtal ». Il est 15 fois moins efficace (à poids tissulaire équivalent) que le poumon d'un adulte, mais ne nécessite pas la même consommation d'énergie (pas de cycle musculaire inspiration/expiration comparable) et l'embryon n'a pas à brûler de calories pour maintenir sa température ; De plus, l' hémoglobine fœtale (Hbf) diffère légèrement de l'hémoglobine adulte, par une plus grande affinité pour l'oxygène.
  • fonction excrétrice ou de recyclage ; le métabolise embryonnaire produit des déchets (urée, acide urique, créatinine, CO2, acide carbonique...). Ils sont exportés - via le sang de la mère - et pris en charge par les poumons, foie, reins, globules blancs, etc. de l'organisme maternel ;
  • fonction endocrine (hormonale) ; Le placenta produit des hormones, dont la progestérone qui contrôle en la réduisant la contractilité de l'utérus. Il reçoit les hormones produites par le fœtus ou l'embryon et celle de la mère. Durant la grossesse normale, le placenta humain commence à sécréter ses propres hormones de croissance dès la 10e semaine de grossesse et atteint 1 à 3 g/jour en fin de grossesse.
    Parmi les hormones placentaires, on peut signaler :
- Hormones stéroïdes : progestérone et les œstrogènes (œstriol, œstradiol et œstrone).
- l'hCG (human chorionic gonadotrophin pour les anglophones, Gonadotrophine chorionique ou hormone chorionique gonadotrope pour les francophones)
- L' hormone lactogène placentaire (HPL) ou PL, sécrétée entre la 24 et la 28 semaine d'aménorrhée
- La leptine,
- L'hormone de croissance (ici dite hormone de croissance placentaire ou PGH), qui guide la croissance du placenta au fur et à mesure des besoins de l'embryogenèse, et qui joue aussi un rôle dans la préparation de la lactation.
Ces hormones diminuent aussi la sensibilité tissulaire de la mère à l'insuline (jusqu'à 80 %de diminution), ce qui permet à son organisme de faire circuler plus de sucre, ce qui est nécessaire à l'embryon, mais aussi à la préparation de la lactation. Ceci est l'effet d'antagonistes spécifiques de l'insuline (principalement l'hormone placentaire lactogène - HPL ou hormone chorionique somatomammotrophique). La grossesse mime ainsi certains effets du diabète.
  • fonction immunitaire (à l'interface des systèmes immunitaires mère et enfant) ; le placenta forme en quelque sorte à la fois une barrière immunologique, un filtre biochimique vis à vis de l'extérieur. Il laisse passer les anticorps de la mère vers le fœtus.
  • Fonction immunologique : le placenta crée une sorte de no man's land immunitaire où l'organisme de la mère tolère le corps immunologiquement semi-étranger qu'est le fœtus ;
    En particulier, via la sécrétion de plusieurs facteurs, le placenta bloque les effets des cellules cytotoxiques maternelles.
    En outre, dans le contexte de la grossesse, plusieurs hormones stéroïdes placentaires (dont la progestérone) sont immunodépresseurs pour les lymphocytes de la mère. Ce rôle immunosuppressif semble médié par la protéine PIBF (Progesterone Induced Blocking factor).
    Par ailleurs, il y a absence de HLA classique, la présence d'un HLA particulier peu polymorphe, le HLA-G, mais aussi la présence sur le syncytiotrophoblaste de Fas-ligant, ou encore la déplétion locale en tryptophane (un acide aminé) font que les macrophages tueurs (cellules NK, pour Natural Killer) n'attaquent pas les cellules embryonnaires et du placenta. Les NK sont en effet dotées d'un système de reconnaissance du marqueur HLA-G qui inhibe leur action cytolytique. Grâce à cela, quel que soit le groupe HLA paternel, le fœtus et le placenta sont épargnés par l'arsenal immunitaire de la mère
    Toute défaillance de ces mécanismes se traduit par un avortements dit immunitaire correspondant à un rejet d'allogreffe.
  • fonction écotoniale générale ; le placenta est l'interface entre les sangs et flux fœtal et maternel, apportés par les vaisseaux sanguins des deux individus, mais qui ne sont jamais en contact direct (ils sont séparés par la cette barrière, dite « hémato-placentaire ») ;
  • fonction de préparation à la naissance ; le placenta produit des hormones qui préparent l'organisme de la mère à l'accouchement et à la lactation.

Barrière placentaire

Elle protège l'embryon puis le fœtus d'une grande partie des toxiques et pathogènes (bactéries, virus) auxquels la mère est exposées Par exemple, Mycobacterium tuberculosis (bacille de Koch, agent de la tuberculose), ne passe pratiquement pas la barrière placentaire.
Mais cette barrière ne peut être étanche puisque c'est au travers du placenta que se font les échanges de substances entre mère et embryon. En fonction de leur poids moléculaire et plus ou moins grande solubilité dans le sang, certaines substances toxiques (alcool, drogue, médicaments, toxines microbiennes, virus, parasites) peuvent traverser la barrière et causer des malformations chez l'embryon (retard de développement, retard mental, anomalies de formation des organes).

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