Principaux projets et réalisations en intelligence artificielle - Définition

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IPL (Information Processing Language ou langage de traitement de l’information) (1956)

Dans le cadre de la réalisation de Logic Theorist, le résultat le plus important pour le développement de l’intelligence artificielle, a été l’invention d’un langage de programmation spécifique nommé IPL. Ce langage fut le premier à employer la technique de programmation dite de traitement des listes. Les auteurs de Logic Theorist pensaient que les langages existant à l’époque, comme le FORTRAN, n’étaient pas appropriés pour un tel projet. En effet, ceux-ci exigeaient que les ensembles de nombres et de symboles manipulés soient définis au préalable. Au contraire, les auteurs de Logic Theorist estimaient que la pensée est fondée d’une part sur la création, la modification et la destruction de structures de symboles en interaction, et d’autre part sur le caractère associatif de la mémoire humaine. La technique de traitement de liste est une tentative pour bénéficier de ces deux caractéristiques. Les idées d’Allen Newell et de Herbert Simon inspirèrent John McCarthy lorsque celui-ci inventa son propre langage d’IA : le LISP.

LISP (LISt Processing ou traitement de listes) (1958)

En s’inspirant du langage IPL, John McCarthy inventa au Massachusetts Institute of Technology (MIT) le LISP, qui devint le langage universel de l’IA. En effet, les qualités du LISP en matière de gestion de mémoire et de représentation lui permirent de supplanter ses concurrents comme l’IPL ou le COMIT. Toutefois, dans les conditions de l’informatique des années 1960, où la taille des mémoires était faible, l’encombrement en espace mémoire des langages de traitements de listes a freiné leur adoption. De plus, les premiers LISPs étaient interprétés et non compilés, donc trop lents. Le LISP ne devint attractif qu’à partir de 1970, lorsque la compilation efficace de programmes Lisp devint possible (voir MacLISP).

Sad Sam (1957)

Créé par Robert K. Lindsay, Sad Sam provient de l’étude de l’apprentissage verbal. Ce programme était capable de définir des liens de parenté entre des personnes citées dans des phrases formulées en langage courant, en construisant peu à peu l’équivalent d’un arbre généalogique interne. Sad Sam était donc capable de relier une nouvelle information à d’autres faits déjà enregistrés, pour en tirer des conclusions qui n’avaient pas été apprises. À ce titre, certains chercheurs ont estimé que Sad Sam présentait les premières ébauches de compréhension au sens humain du terme.

Geometry Theorem Prover ou GTP (Système de démonstration de théorèmes géométriques) (1959)

Ce programme a été financé par IBM et conçu par Herbert Gelernter. GTP fonctionnait de manière rétrograde à partir du théorème à démontrer, pour remonter par des raisonnements intermédiaires à des théorèmes ou des axiomes connus. Lors de cette phase, le programme s’aidait d’une figure géométrique décrite à partir des coordonnées de ses points. Pour élaguer l’arbre de recherche, GTP cherchait uniquement à démontrer les propriétés qui semblaient vérifiées sur le schéma, comme le font inconsciemment les humains. GTP était ainsi capable de faire des démonstrations nécessitant jusqu’à 10 étapes. Plus important, il fut le premier programme capable de faire référence à un modèle, dans la mesure où la figure géométrique était utilisée comme une représentation interne. À la suite de la notoriété de GTP et d’autres programmes d’IA, IBM décida d’arrêter ces études d’une part en raison de la pression des actionnaires et du service marketing, qui s’alarmaient d’une image trop inquiétante des ordinateurs dans l’esprit du grand public. GTP garde une belle performance à son actif : il découvrit la première démonstration géométrique considérée comme plus élégante que celles des manuels scolaires de son époque. Au problème « Dans un triangle, l’angle B est égal à l’angle C. Démontrez que le côté AB est égal au côté BC », il apporta une démonstration non pas en considérant les deux sous-triangles découpés par la hauteur, mais par : « Considérons les triangles ABC et ACB : ces deux triangles sont semblables et possèdent des côtés correspondants BC et CB égaux. Ils sont donc égaux et AB est en conséquence égal à BC ». La démonstration a surpris par son approche non intuitive.

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