Château de Fontainebleau | |||
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Période ou style | médiéval, Renaissance, classique | ||
Type | palais royal | ||
Début construction | inconnu | ||
Fin construction | XIXe siècle | ||
Propriétaire initial | roi de France | ||
Destination initiale | demeure royale | ||
Propriétaire actuel | République française | ||
Destination actuelle | Musée | ||
Classement | Monument historique
Patrimoine mondial de l'UNESCO | ||
Site Internet | www.musee-chateau-fontainebleau.fr\ | ||
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Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région historique | Île-de-France | ||
Subdivision administrative | Seine-et-Marne | ||
Commune | Fontainebleau | ||
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Le château royal de Fontainebleau est un château de styles principalement Renaissance et classique, jouxtant le centre-ville de Fontainebleau (Seine-et-Marne), à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Paris, en France. Les premières traces d'un château à Fontainebleau remontent au XIIe siècle. Les derniers travaux furent effectués au XIXe siècle.
Haut lieu de l'histoire de France, le château de Fontainebleau a été l'une des demeures des souverains français depuis François Ier (qui en fit sa demeure favorite) jusqu'à Napoléon III. Plusieurs rois ont laissé leur empreinte dans la construction et l'histoire du château, qui est ainsi un témoin des différentes phases de l'Histoire de France depuis le Moyen Âge. Entouré d'un vaste parc et voisin de la forêt de Fontainebleau, le château se compose d'éléments de styles médiévaux, Renaissance, et classiques. Il témoigne de la rencontre entre l'art italien et la tradition française exprimée tant dans son architecture que dans ses décors intérieurs. Cette spécificité s'explique par la volonté de François Ier de créer à Fontainebleau une « nouvelle Rome » dans laquelle les artistes italiens viennent exprimer leur talent et influencer l'art français. C'est ainsi que naquit l'École de Fontainebleau, qui représenta la période la plus riche de l'art renaissant en France, et inspira la peinture française jusqu'au milieu du XVIIe siècle, voire au-delà. Napoléon Ier surnomma ainsi le château la « maison des siècles », évoquant par là les souvenirs historiques dont les lieux sont le témoignage.
Depuis 1981, le château fait partie avec son parc du patrimoine mondial de l'UNESCO. Riche d'un cadre architectural de premier ordre, le château de Fontainebleau possède également une des plus importantes collections de mobilier ancien de France, et conserve une exceptionnelle collection de peintures, de sculptures, et d'objets d'art, allant du XVIe au XIXe siècle.
Un château-fort est mentionné à cet emplacement pour la première fois en 1137 dans une charte de Louis VII le Jeune. La date exacte de la fondation du château reste inconnue, mais le premier édifice a probablement été construit sous le règne du père de Louis VII, Louis VI, voire sous celui de son grand-père, Philippe Ier, lorsqu'il réunit le Gâtinais au domaine royal français en 1068.
En 1169, une autre charte de Louis VII établit et dote un chapelain pour desservir la chapelle ; celle-ci sera consacrée à la Vierge et à saint Saturnin par Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry, alors réfugié à Sens. À la Noël 1191, Philippe-Auguste fête à Fontainebleau le retour de la troisième croisade.
Le château est agrandi par saint Louis (qui l'appelait « ses déserts ») au XIIIe siècle ; il y installe des religieux Trinitaires en 1259 dans l’enceinte même du château pour desservir l'hôpital-couvent qu'il fonde. De cette disposition originelle subsistent les fondations de la chapelle des Trinitaires et de leurs bâtiments conventuels, alors situés à proximité de l’actuelle chapelle de la Trinité.
Philippe le Bel naît au château en 1268 et fait aménager des appartements en 1286. Il y mourra des suites d'une chute de cheval en 1314. En 1313, Jeanne de Bourgogne, propriétaire du domaine de Fontainebleau, épouse Philippe de Valois, futur Philippe VI, qui y fera des séjours fréquents. En 1323, le château reçoit la visite d'Isabelle de France devenue reine d'Angleterre. En janvier 1332, a lieu à Fontainebleau la signature du contrat de mariage entre Jean II le Bon et Bonne de Luxembourg. Le roi y vit dès 1350. Charles V y installe une bibliothèque et Isabeau de Bavière y entreprend des travaux, après avoir acquis les domaines de la forêt de Bierre, de Fontainebleau, de Moret et la châtellenie de Melun en 1404. Charles VI y séjourne à partir de 1388. Le château est cependant abandonné en raison des affrontements de la guerre de Cent Ans, lorsque la cour s'exile au bord de la Loire et à Bourges. Charles VII y revient après la libération de l'Île-de-France et de Paris en 1436, privilégiant le lieu pour sa salubrité.
François Ier décide de faire édifier un logis de style Renaissance à l'emplacement du château féodal, permettant ainsi de moderniser un pied-à-terre proche de la vallée de Bière, le roi prétextant lui-même choisir cet endroit pour la chasse des bêtes « rousses et noires ». Il fait raser la précédente construction, à l'exception du donjon et d'une partie de la courtine nord, et fait appel à des artistes italiens pour assurer la construction et la décoration de son palais. C'est ainsi que sont édifiés un bâtiment dessinant la cour Ovale et un autre situé sur la basse cour ouest, tous deux reliés par une galerie. François Ier vient chasser à Fontainebleau, accompagné de sa cour et de sa favorite, la duchesse d'Étampes, délaissant ainsi plus ou moins le château de Blois, et annonçant le retour progressif de la cour dans les environs de Paris.
Plusieurs conducteurs de travaux se succèdent durant son règne : Florimond de Champeverne, secrétaire et valet de chambre du roi, est nommé en 1528 conducteur jusqu'à sa mort en 1531. Pierre Paule dit l'Italien, présent dès 1528, ancien concierge du château de Moulins, valet de chambre de Louise de Savoie, dirige ensuite les travaux jusqu'à sa mort en 1535. Il est remplacé par acte du 21 avril 1543 par un conducteur particulier, Salomon des Herbaines, tapissier du roi, garde des meubles et tapisseries, qui présente l'avantage de résider sur place et travaille en collaboration avec Pierre des Hôtels, notaire, secrétaire et valet de chambre du roi ; il décède en 1557.
Les noms des architectes du château sont, quant à eux, plus hypothétiques : Sebastiano Serlio, pour sa part, se voyait offrir le 27 décembre 1541 l'assurance de 400 livres par an pour « son état de peintre et d'architecteur au fait de ses édifices et bastiments au dit lieu de Fontainebleau ». Il apparaît néanmoins que son apport au sein de l'édifice reste limité. D'autres noms ont été avancés pour identifier l'architecte qui officia sous le règne de François Ier. Si Gilles Le Breton a effectivement travaillé sur le projet du château, il n'en est pas le créateur. Le Rosso ou Girolamo della Robbia qui a proposé des décors pour la porte Dorée, peuvent eux aussi figurer parmi les architectes potentiels. Les constructions successives du règne de François Ier, notamment pour la cour du Cheval Blanc, sont elles aussi relativement hypothétiques : les ailes basses sud et ouest de la susdite cour auraient été terminées en 1527, et les ailes basses nord l'année suivante. Le pavillon des Armes aurait été achevé vers 1530, tandis que la moitié sud du logis, le pavillon des Poêles et les bâtiments de la galerie d'Ulysse dateraient d'après 1535. La fin du règne de François Ier, décédé en 1547, aurait vu le remplacement de la chapelle.
Le roi souhaite faire de Fontainebleau un foyer de l'art de la Renaissance : il collectionne les objets d'art, commande des œuvres sur la mythologie, fait venir d'Italie des antiques. Il reçoit des tableaux de la part du pape, collectionne des œuvres de maîtres italiens (La Joconde et La Vierge aux rochers de Léonard de Vinci, la Sainte-Famille, Saint-Michel, et la Belle Jardinière de Raphaël) et fait venir des moules de statues romaines (Laocoon, Apollon du Belvédère...) afin de couler des bronzes. Pour la décoration du château, il commet Rosso Fiorentino qui réalise le pavillon de Pomone, le pavillon des « Poesles », la galerie Basse (tous détruits) et surtout la galerie François-Ier (1534-1540). Giorgio Vasari désigne Fontainebleau comme la « Nouvelle Rome » et son école est renommée dans toute l'Europe de l’Ouest. François Ier constitue dans le château une importante bibliothèque, ancêtre de la bibliothèque nationale. Le château de Fontainebleau reçoit, entre le 4 et le 27 décembre 1536, la visite de Jacques V d'Écosse, futur époux de Madeleine de France. C'est en 1539 que François Ier reçoit à Fontainebleau Charles Quint et lui fait visiter son palais, entre le 24 et le 30 décembre. Ronsard se fera l'écho du faste déployé au château par l'écriture de quelques vers :
Le fils de François Ier, le roi de France Henri II, complète le château avec une salle de bal et une chapelle, reliées à l'édifice par la célèbre galerie François-Ier, qui fait face à l'étang des Carpes. Il nomme Philibert Delorme pour vérifier et visiter le château le 3 avril 1548, date à laquelle la suite des travaux lui est confiée. C'est ainsi qu'une grande partie du château actuel voit le jour, dont la salle de bal. C'est à Fontainebleau que naissent les enfants de Henri II et de Catherine de Médicis, les futurs rois François II (19 janvier 1544) et Henri III (19 septembre 1551) ainsi qu'Élisabeth de France (2 avril 1545), Claude de France (12 novembre 1547), Louis de France (3 février 1549), François d'Alençon (18 mars 1555) et les jumelles Victoire et Jeanne (24 juin 1556).
Deux jours après la mort d'Henri II en 1559, Catherine de Médicis remercie Philibert Delorme, protégé de Diane de Poitiers, et confie les travaux au Primatice qui devient surintendant des maisons royales le 12 juillet 1559. Le 17 juillet, le contrôleur général des bâtiments de France, Jean Bullant, est remplacé par François Sannat. C'est à cette époque que Niccolo dell'Abate décore le château. À la mort du Primatice, le 14 septembre 1570, celui-ci est remplacé par Tristan de Rostaing. Jean Bullant finit par revenir à Fontainebleau et est nommé auprès de Rostaing le 3 août 1571 comme architecte conducteur des travaux. À la mort de Jean Bullant en octobre 1578, le chantier est confié par Henri III à Baptiste Androuet du Cerceau.
Pendant le règne des trois fils d'Henri II (François II, Charles IX et Henri III), le château de Fontainebleau est moins habité, les monarques lui préférant le Louvre, ou encore les demeures du Val de Loire comme Amboise ou Blois. Le château est néanmoins le théâtre d'une assemblée de notables réunis du 21 au 31 août 1560 pour résoudre les questions religieuses qui troublent le royaume et aboutissant à la convocation des États Généraux. Le 31 janvier 1564, Charles IX et Catherine de Médicis reçoivent les ambassadeurs du pape, de l'empereur et du roi d'Espagne en vue d'une négociation afin que la France revienne sur l'édit de pacification d'Amboise.
Plus tard, Henri IV agrandit la demeure de plusieurs ailes et de la porte du Baptistère : il dépense entre 1593 et 1609 près de deux millions et demi de livres pour les travaux. Il fait aménager la cour des Offices et redresser la cour Ovale alors assez irrégulière. Désormais, le palais peut accueillir près de mille personnes. Le roi vient jouer à la paume dans une salle spécialement aménagée. À cette époque, une nouvelle génération d'artistes, français et flamands, décore l'intérieur du château (Martin Fréminet, Jean d'Hoey, Ambroise Dubois...). C'est la seconde école de Fontainebleau, rassemblant des artistes issus plutôt de milieux parisiens. Le château accueille entre le 14 et le 21 décembre 1599 la visite de Charles-Emmanuel de Savoie.
C'est à Fontainebleau que se marient Concini et Léonora Galigaï le 27 juin 1601 dans la chapelle du roi, que naît le futur Louis XIII, le 27 septembre 1601, et qu'il est baptisé le 14 septembre 1606 en même temps que ses deux sœurs, Élisabeth et Chrétienne. Le 14 juin 1602, a lieu au château l'arrestation du maréchal de Biron et du comte d'Auvergne, convaincus de trahison. Le 22 novembre de la même année, naît au château Élisabeth de France, fille d'Henri IV puis le 24 avril 1608, son fils Gaston d'Orléans, évènement fêté par une série de spectacles donnée en l'honneur de la reine Marie de Médicis. On y joue notamment une partie de la tragédie Bradamante de Robert Garnier. La même année, l'ambassadeur d'Espagne don Pedro de Tolède est reçu à Fontainebleau. Le 7 juillet 1609, le château est le théâtre du mariage de César de Vendôme et d'Henriette de Lorraine.
Louis XIII, qui hérite en 1610 d'un château encore en chantier, fait achever les travaux sans apporter de modification majeure. C'est là que le cardinal Barberini, neveu du pape Urbain VIII, est reçu par Louis XIII au château pendant l'été 1625 ; que le maréchal d'Ornano est arrêté le 4 mai 1626 ; qu'est ratifié le traité de paix (Traité de Fontainebleau) entre la France et l'Angleterre le 16 septembre 1629. Le 30 mai 1631, Louis XIII et le prince électeur de Bavière Maximilien Ier signent à Fontainebleau une alliance secrète. Le 14 et le 15 mai 1633 a lieu la promotion, au château, de 49 chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit. Le 25 septembre 1645 est signé à Fontainebleau le contrat de mariage entre Ladislas IV de Pologne et Marie-Louise de Gonzague-Nevers. Un an plus tard, du 19 au 23 août 1646 a lieu la réception d'Henriette Marie de France, reine d'Angleterre, et de son fils, le futur Charles II d'Angleterre. La reine Christine de Suède y demeure une première fois du 4 au 6 septembre 1656 ; durant son second séjour, du 10 octobre 1657 au 23 février 1658, elle fait assassiner son écuyer et favori Monaldeschi le 10 novembre 1657.
Louis XIV, bien que préférant les demeures situées à l'ouest de Paris et accordant toutes ses attentions au château de Versailles, aime venir à Fontainebleau. Durant son règne, Fontainebleau est considéré comme une demeure du passé mais reste un symbole de l'héritage des rois de France, et son entretien s'inscrit donc dans la continuité de la monarchie. C'est pourquoi les modifications architecturales restent limitées, mais on observe une profonde rénovation des jardins : entre 1645 et 1646, Anne d'Autriche fait redessiner le jardin de Diane par André Le Nôtre, lequel, avec Louis Le Vau, modifie le Parterre en installant notamment au centre une fontaine de rocaille. C'est en 1661-1662 que Le Nôtre crée le bassin des Cascades. Le roi fait néanmoins construire un théâtre, vient au château presque chaque année : c'est à Fontainebleau que naît le Grand Dauphin le 1er novembre 1661, que débute le 25 juin 1664 le procès du surintendant Nicolas Fouquet à la chancellerie, qu'a lieu l'audience du cardinal Chigi, légat du pape Alexandre VII le 29 juillet 1664, qu'est célébré, le 31 août 1679, le mariage de la nièce du roi Marie Louise d'Orléans et de Charles II d'Espagne, qu'est signé le traité entre la France et la Suède puis celui entre le Danemark et le duc de Holstein-Gottorp le 2 septembre 1679, et en 1698. Louis XIV y signe le 18 octobre 1685 l'édit révoquant celui de Nantes et interdisant ainsi le protestantisme en France.
Le compositeur Jean-Baptiste Lully suit à plusieurs reprises la Cour à Fontainebleau, la première fois en 1661 pour monter le Ballet des Saisons, une autre en 1670 où il donne une représentation dans l'aile de la Cheminée, une troisième le 9 septembre 1677 pour diriger un Te Deum dans la chapelle de la Trinité pour le baptême de son fils aîné, Louis, et une dernière le 20 octobre 1685. En 1679-1680, François d'Orbay fait construire des hôtels pour les secrétaires d'État (bâtiments de la cour des Mathurins et au coin de la grotte des Pins). En 1701, Hardouin-Mansart double l'aile de la galerie des Cerfs, le long du mur est, par un bâtiment en moellons en enduit et briques.
Le 9 novembre 1685, meurt à Fontainebleau Louis Armand de Bourbon, prince de Conti. Le Grand Condé s'éteint à son tour dans le château le 11 décembre 1686. Du 11 au 18 octobre 1690 a lieu au château le premier séjour de l'ancien roi d'Angleterre Jacques II et de sa femme Marie de Modène. Ceux-ci reviendront chaque année au château jusqu'en 1700. Le 5 novembre 1696, le château est le théâtre de la réception de Marie-Adélaïde de Savoie, future duchesse de Bourgogne et mère de Louis XV. Saint-Simon décrira notamment la scène : « Toute la cour était sur le Fer-à-Cheval, qui faisait un très beau spectacle avec la foule qui était en bas. Le roi menait la princesse qui semblait sortir de sa poche, et la conduisit fort lentement à la tribune (de la Chapelle) un moment, puis au grand appartement de la reine mère qui lui était destiné... ».
Le 13 octobre 1698, le château de Fontainebleau reçoit le mariage par procuration de Léopold, duc de Lorraine, et d'Élisabeth Charlotte d'Orléans. Saint-Simon affirme que la décision d'accepter pour le duc d'Anjou la couronne d'Espagne a été prise lors d'un conseil tenu le 10 novembre 1700 dans les appartements de Mme de Maintenon. Vers la fin du règne de Louis XIV, Fontainebleau reçoit la visite entre le 21 et le 24 août 1712 de Lord Bolingbroke, mandaté par Anne Stuart pour négocier la paix après la guerre de Succession d'Espagne, et la visite le 26 septembre 1714 de Frédéric-Auguste, prince-électeur de Saxe et roi de Pologne, sous le nom de comte de Lusace. La Régence est marquée par la visite à Fontainebleau, du tsar de Russie Pierre le Grand le 30 et 31 mai 1717.
Louis XV, qui s'y marie le 5 septembre 1725, fait aménager une salle de spectacles, qui brûlera en 1856, et reconstruire une galerie ainsi que le pavillon des Poêles par Jacques-Ange Gabriel, et Louis XVI ne séjournent pas souvent au château mais restent plus ou moins fidèles à la tradition d'un séjour annuel, faisant de Fontainebleau une sorte de « palais d'automne ».
Le 27 octobre 1743, Fontainebleau est le théâtre de la signature d'un traité d'alliance secret entre la France et l'Espagne. Le 18 octobre 1752 a lieu au château la première représentation du Devin du Village de Jean-Jacques Rousseau. Le 3 novembre 1762 y est signé le traité de Fontainebleau, traité secret entre la France et l'Espagne au sujet des possessions de la Louisiane. Le dauphin Louis, fils de Louis XV, meurt de la tuberculose au château le 20 décembre 1765. Le roi Christian VII de Danemark y séjourne du 24 au 27 octobre 1768, puis du 2 au 5 novembre, et y voit jouer Tancrède de Voltaire. Le 12 mai 1771, a lieu à Fontainebleau la réception de Marie-Joséphine de Savoie, future comtesse de Provence, puis celle, le 14 novembre 1773, de Marie-Thérèse de Savoie, future comtesse d'Artois.
Le règne de Louis XVI est marqué par la ratification à Fontainebleau de deux traités : d'une part le Traité de Fontainebleau signé en 1785 entre l'Autriche et les Pays-Bas à la suite de la « guerre de la marmite », et d'autre part un traité de commerce entre la France et l'Angleterre, le 10 novembre 1786.
Pendant la Révolution française, le palais est vidé de son mobilier ; il est occupé par l'École Centrale de Seine-et-Marne, puis devient, du 28 janvier 1803 au 30 juin 1808, la caserne de l'École spéciale militaire qui sera transférée à Saint-Cyr-l'École et enfin une prison.
Napoléon Ier fait revivre Fontainebleau à partir de 1804, il le fait meubler, y tient sa cour pour laquelle il fait aménager 40 appartements de maître. Deux soirs par semaine, il fait donner des spectacles d'opéra et de théâtre. Fontainebleau est aussi un lieu de décision politique, comme le montrent la salle du trône et la bibliothèque de travail de l'empereur, qui y reçoit le pape Pie VII le 20 juin 1812 (déjà invité du 25 au 28 novembre 1804 à Fontainebleau pour le sacre de l'empereur) qui y resta enfermé pendant dix-neuf mois et y signera sous pression, le Concordat de Fontainebleau le 25 janvier 1813. Le pape quittera Fontainebleau le 23 janvier 1814.
Le 23 mai 1808, le château accueille la visite de Charles IV d'Espagne et de la reine Marie-Louise. L'année 1807 est marquée par trois évènements : le traité fixant les frontières entre l'Autriche et le royaume d'Italie le 10 octobre, un traité d'alliance franco-danois le 15 octobre, et un traité secret entre la France et l'Espagne concernant le Portugal le 27 octobre.
Le futur Napoléon III est baptisé au château le 4 novembre 1810, avec 24 autres enfants de dignitaires et généraux. C'est également à Fontainebleau que l'Empereur signe son acte d'abdication le 6 avril 1814. Le 20 avril, après avoir vainement tenté de se suicider, il prononce un discours resté fameux à sa garde dans la cour dite depuis « cour des Adieux », scène illustrée par le tableau Les Adieux de Fontainebleau peint par Horace Vernet. Il dit notamment à ses soldats : « Continuez à servir la France, son bonheur était mon unique pensée ! » et les remercie : « depuis vingt ans [...] vous vous êtes toujours conduits avec bravoure et fidélité ! ». Napoléon se souviendra d'ailleurs du château de Fontainebleau lors de son séjour à Sainte-Hélène : « Voilà, disait-il, la vraie demeure des rois, la maison des siècles ; peut-être n’était-ce pas rigoureusement un palais d’architecte, mais bien assurément un lieu d’habitation bien calculé et parfaitement convenable. C’était ce qu’il y avait sans doute de plus commode, de plus heureusement situé en Europe... » Pendant les Cent-Jours, Napoléon y fera un arrêt le 20 mars 1815.
À la suite de Napoléon, les derniers monarques français y feront plusieurs séjours : le 15 juin 1816, Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, duchesse de Berry, est reçue au château. Louis XVIII et Charles X y ont dormi.
Sous la monarchie de Juillet, Louis-Philippe entreprend les premiers travaux de restauration (dirigés par Jean Alaux, Picot, et Abel de Pujol) et fait redécorer et remeubler l'intérieur, avant que le château ne serve de cadre au mariage de Ferdinand-Philippe d'Orléans avec Hélène de Mecklembourg-Schwerin le 30 mai 1837. Du 20 au 21 novembre 1840, le château est visité par l'ancienne reine d'Espagne Marie-Christine. Le 16 avril 1846, un garde de la forêt, Pierre Lecomte, tente d'assassiner Louis-Philippe dans le parc du château. Le palais reçoit la visite du bey de Tunis, Ahmed I Bey, les 15 et 16 décembre 1846.
C'est en 1848 qu'Abel Blouet devient architecte du château et entreprend de nouvelles restaurations (galerie François-Ier, ailes de la cour du Cheval blanc...). À sa mort en 1853, il est remplacé par Hector Lefuel puis Alexis Paccard en 1855. En 1867, Prosper Desbuisson devient architecte du palais et poursuit les restaurations engagées par ses prédécesseurs.
Sous le Second Empire, Fontainebleau fait partie, avec Saint-Cloud, Compiègne et Biarritz, des lieux de villégiature de la cour. L'impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, passe ses soirées dans le petit théâtre construit par son mari. Elle s'attache au salon chinois, agrémenté par des objets provenant du sac du palais d'Été et par les cadeaux des ambassadeurs du Siam, reçus au château le 27 juin 1861. Ils avaient été précédés par le roi de Prusse, futur empereur allemand, Guillaume Ier (15 et 16 décembre 1856) et par Maximilien II de Bavière (17 au 24 mai 1857). Lors de la guerre de 1870, le château est investi par les Prussiens (17 septembre 1870) ; Frédéric Charles de Prusse et son état-major l'occupent du 6 au 18 mars 1871 ; il est finalement évacué cinq jours plus tard.
En novembre 1871, les dépendances du château sont confiées à l'École d'application de l'artillerie et du génie, après que celle-ci a quitté Metz. Les débuts de la Troisième République sont marqués par la réception d'invités de marque par les présidents de la République : Alexandre Ier de Serbie le 17 août 1891 et Georges Ier de Grèce le 9 septembre 1892 par Sadi Carnot, Léopold II, roi des Belges, le 21 septembre 1895 par Félix Faure, et Alphonse XIII d'Espagne le 8 mai 1913 par Raymond Poincaré. Le château devient la demeure occasionnelle de quelques présidents de la Troisième République.
Plusieurs événements importants auront lieu à Fontainebleau au cours du XXe siècle. Après une visite le 10 juillet 1914 de l'ancienne impératrice Eugénie, le 26 juin 1921 a lieu à Fontainebleau l'inauguration du Conservatoire américain avant celle de l'École des beaux-arts américains le 25 juin 1923. Dès 1927 (date à laquelle le château est consacré musée national) et ce jusque dans les années 1930, les parties hautes de l'aile de la Belle Cheminée (incendiée en 1856) sont reconstruites grâce aux fonds Rockefeller.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'armée allemande commandée par le général Ruoff investit Fontainebleau le 16 juin 1940 et l'occupe jusqu'au 10 novembre, puis du 15 mai à fin octobre 1941. Après guerre, le château reçoit du 6 au 10 septembre 1946 une conférence franco-vietnamienne sous la présidence de Max André et Pham Van Dong et le 5 octobre 1948 est créée au château l'Union internationale pour la protection de la nature.
En janvier 1949, une partie du château (notamment la cour des Offices) est investie par le commandement en chef des forces alliées Centre-Europe (OTAN) et y restera jusqu'en juillet 1966. Une restauration générale du château est permise par la loi-programme des années 1964-1968 dont André Malraux est l'investigateur. Le domaine de Fontainebleau est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1981. Les 25 et 26 juin 1984 se réunit à Fontainebleau le Conseil des chefs d'États et de gouvernement de la Communauté économique européenne, présidé par François Mitterrand.
C'est en 1986 qu'est inauguré dans l'aile Louis XV le musée Napoléon Ier. Les bâtiments de la cour des Offices (en restauration) ont été récemment affectés au Centre européen de musique de chambre. Le ministère de la Culture et de la Communication a par ailleurs acquis en 2006 les anciennes écuries royales et y entreprend des restaurations.