Le régime sans caséine ni gluten est un régime alimentaire qui consiste à éviter toute source de gluten (présent dans certaines céréales dont le blé) et de caséine (présente dans le lait). Ce type de régime est généralement mis en œuvre pour lutter contre un hypothétique effet opioïde des molécules de gluten et de caséine dans le cadre de l'autisme, mais parfois aussi d'autres affections telles que l'épilepsie, sans qu'aucune étude scientifique rigoureuse n'ait néanmoins pu prouver l'efficacité d'un tel régime.
L'Autism Research Institute et d'autres groupes de soutien recommandent ce régime comme traitement pour l'autisme, alors que les études qui tendent à soutenir l'effet positif de ce régime dans le contexte de l'autisme présentent des défauts significatifs qui les rendent insuffisantes pour valider scientifiquement l'efficacité de ce traitement. Les seuls éléments indiscutables sont que le gluten et la caséine sont bien deux sources alimentaires de peptides opioïdes (la casomorphine, et les gliadinomorphines et gluten exorphine) et qu'une intoxication aux opiacés peut effectivement engendrer des traits autistiques.
Le régime sans caséine ni gluten est parfois assimilé à tort au régime sans gluten (en:Gluten-free diet) préconisé dans le cas de l'intolérance au gluten. Dans ce cas, il s'agit d'éviter une réaction immunitaire à la gliadine, une protéine du gluten qui est donc totalement proscrit.
Les intolérants au gluten ont souvent besoin d'éliminer aussi les produits laitiers de leurs alimentation (du moins dans un premiers temps) pour éviter des effets secondaires. En fait, l'intolérance au gluten est presque toujours une maladie cœliaque qui détruit les villosités de l'intestin dans sa partie supérieure, ce qui gêne ou empêche la production de lactase et qui entraîne donc une intolérance au lactose.
C'est ce qui explique qu'il est parfois assimilé au régime sans caséine ni gluten, mais dans l'absolu il s'agit en fait d'un régime sans gliadine, accompagné parfois d'un régime sans lactose.
En 1979 Jaak Panksepp a émis l'hypothèse selon laquelle l'autisme était associé à un excès de dérivés opiacés dans le cerveau. La même année, Christine Zioudrou démontrait l'activité opioïde de peptides obtenus par hydrolyse enzymatique (pepsine) de protéines du gluten et de l'a-caséine et introduisait le terme d'exorphines par opposition aux endorphines décrites par Roger Guillemin en 1976. Des médecins ont depuis préconisé le régime sans gluten et sans caséine pour améliorer différentes pathologies dont l'autisme. La preuve scientifique du passage de peptides à travers les jonctions serrées de la membrane intestinale a été apportée en 2004 dans la maladie cœliaque par la mise en évidence de liaisons covalentes entre la gliadine et la transglutaminase tissulaire. D'autres études prouvent le transfert de certains peptides du sang vers le liquide céphalo-rachidien.
Le gluten et la caséine sont principalement composés de protéines, qui peuvent être disloquées en peptides, qui peuvent à leur tour être disloqués en acides aminés. C'est ce qui se passe lors de la digestion, pour que les nutriments puissent passer la paroi intestinale.
Parmi les peptides qui peuvent être obtenus par dégradation de la caséine et du gluten, certains peuvent agir sur les récepteurs aux opiacés, comme le fait naturellement l'endorphine, et comme peuvent aussi le faire l'opium ou la morphine.
Ces peptides opioïdes ne devraient pas (ou très peu) passer dans le sang, où leur présence est indésirable et donc combattue par des anticorps (comme l'antigliadine, et l'anticaséine).
Le principe du régime sans caséine ni gluten suppose que leur suppression de l'alimentation peut être bénéfique dans le cadre de l'autisme, ce dont certaines familles témoignent mais qui n'a encore jamais été rigoureusement prouvé scientifiquement.
Les théories sous-jacentes sont que les autistes seraient plus sensibles à ces aliments que la moyenne de la population (par exemple à cause d'une paroi intestinale plus perméable), voire que l'autisme serait directement provoqué par une intoxication à ces opioïdes. Dans tous les cas, il ne s'agit que d'hypothèses.