L'abbé René Just Haüy, né le 28 février 1743 à Saint-Just-en-Chaussée dans l'Oise et mort le 3 juin 1822 à Paris, est un minéralogiste français, fondateur, avec Jean-Baptiste Romé de L'Isle de la cristallographie géométrique.
Fils d'un tisserand, il est le frère de Valentin Haüy, qui consacra sa vie aux aveugles. Après des études à Paris, il est ordonné prêtre en 1770. Il devient régent au collège du Cardinal Lemoine où il se lie d'amitié avec Charles Lhomond. Ce dernier lui ayant fait découvrir la botanique, ils fréquentent le Jardin des plantes, où Haüy suit les cours du naturaliste Daubenton. Haüy se consacre dès lors à la science et, après avoir communiqué à Daubenton certaines de ses découvertes sur la forme cristalline des minéraux, il est admis, presque à l'unanimité, à l'Académie des sciences comme associé-botaniste, en 1783. Les démonstrations qu'il donne dans son très humble logis du collège sont suivies avec un grand intérêt par Pierre-Simon de Laplace, Joseph-Louis Lagrange, Antoine Lavoisier, Claude Louis Berthollet et Antoine François, comte de Fourcroy. Il compte, parmi ses élèves, Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.
Après vingt ans d'enseignement, il prend sa retraite. Il refusera, durant la Révolution, de prêter serment à la Constitution. Privé de sa faible pension, il est arrêté comme prêtre réfractaire en août 1792. C'est grâce à l'action énergique de son élève, Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, et des scientifiques de l'Académie comme du Jardin des plantes, qu'il sera extrait de sa prison, encore que R. J. Haüy refusât de la quitter au prétexte que d'autres prêtres y demeuraient prisonniers. Quelques jours plus tard, ceux-ci furent massacrés.
Redevable, il prendra, sans succès - ni suite fâcheuse à cette époque - la défense d'Antoine Lavoisier.
La Convention puis le Directoire lui confient différentes charges. Haüy est notamment membre de la commission des poids et mesures (1793), puis devient professeur de physique à l'École normale de l'an III (1794), enfin conservateur des collections et professeur de cristallographie à l'École des mines (1795). Il entre à l'Institut de France la même année. Il enseigne la minéralogie au Muséum national d'histoire naturelle à partir de 1800, en remplacement de Déodat Gratet de Dolomieu, d'abord temporairement puis, à la mort de ce dernier, définitivement. En 1808, il devient enseignant à l'École normale supérieure, puis obtiendra le titre de chanoine honoraire de Notre-Dame de Paris et la chaire de minéralogie (1809), créée pour lui, à la faculté des sciences de Paris. C'est son adjoint, Alexandre Brongniart, qui assurera la plupart des cours de cette dernière fonction.
A la Restauration, la « mansuétude » révolutionnaire (il n'a toujours pas prêté serment à la religion réformée, il est sorti des geôles révolutionnaires juste avant l'exécution de ses codétenus, il ne sera pas inquiété pour sa prise de position en défendant Lavoisier…) le rend suspect. Il sera privé de la plupart de ses moyens d'existence jusqu'à sa mort, en 1822, des suites d'une chute dans sa chambre. Il repose au cimetière du Père-Lachaise à Paris.
On lui doit la description de nombreuses espèces minérales :