Les habitants de Saibai sont historiquement liés aux populations de la côte papouane située à quelques kilomètres seulement de l'île alors que l'Australie continentale est lointaine, de l'autre côté du détroit. Ces liens historiques sont reconnus par le traité avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée qui a fixé les frontières entre les deux pays en 1985. Il y est spécifié que les indigènes du Détroit de Torres et les populations papouanes de la région côtière contiguë doivent avoir la possibilité de poursuivre leurs activités traditionnelles de l'autre côté de la frontière et qu'un passage libre doit leur être assuré ce qui implique que certains Papous peuvent se rendre sans passeport sur Saibai, avant-poste australien tout proche de leurs côtes. Il y aurait environ 50 000 Papous qui profiteraient de ce système pour séjourner en Australie, la majorité se rendant à Saibai. Cela ne va pas sans poser de problèmes étant donné la différence de niveau de vie existant entre l'île australienne et la Western Province de l'autre côté de la frontière qui comme le reste de la Papouasie-Nouvelle-Guinée est équipée d'infrastructures embryonnaires, notamment en ce qui concerne le système de santé publique, connait une importante criminalité violente et les trafics d'armes et de drogue.