Le son multicanal se définit comme étant un moyen d'enregistrement, de mixage et de reproduction dit "surround" (cerner, encercler, entourer, environner), c’est-à-dire, tout système de reproduction qui n'est ni monophonique ni stéréophonique.
Le Son multicanal a commencé avec 3 haut-parleurs, puis 4, 5, 6, 7, 8 jusqu'aux 425 haut-parleurs de Xenakis. Le son multicanal implique au moins la tentative d'un champ sonore (un espace) horizontal de 360°. Certains autres systèmes tentent de gérer la verticalité mais restent au niveau de la recherche et de l'expérimental.
Fantasound a été en 1940 le premier procédé stéréophonique à trois canaux, développé par l'ingénieur du son William E. Garity et le mixeur John N.A. Hawkins pour Walt Disney en 1938-1940 pour le film Fantasia, qui sera le premier film commercial utilisant le son multicanal. Il a conduit à l'élaboration de ce qui est aujourd'hui connu comme le (en)5.1.
Vers les années 1950, le compositeur allemand Karlheinz Stockhausen expérimente des compositions électroniques en: der Jünglinge et en:Kontakte, celui-ci utilise des systèmes tournants et Quadraphoniques avec l'aide de Herbert Eimert du studio Westdeutscher Rundfunk (WDR).
En 1958 le Poème Electronique pour bande magnétique d'Edgar Varèse, expérimente l'espace surround.
Iannis Xenakis explore également l'espace sonore avec 425 haut-parleurs utilisés pour déplacer le son dans l'espace. Il y a aussi de nombreux autres compositeurs d'avant-garde à la même époque qui ont créé des œuvres utilisant le son surround .
Le format 5.1 complexifie aussi le travail du mixage. Il apporte des concepts revisités autour des effets (outils de localisation, outils de spatialisation, gestion du LFE, traitement dynamique, downmixing, upmixing), des notions nouvelles autour du format (le bass management, la gestion de 6 bus) et du codage (Dolby SR, Dolby Digital, chaîne Dolby E, DTS…). D'autre part, le mixage 5.1 a ses subtilités de rapports psychoacoustique entre le son et l’image, le mixeur doit trouver une cohérence entre le champ visuel déployé en frontal et le champ sonore qui s’installe tout autour de l’auditeur en gérant les principes de l’attention auditive. La réalisation artistique trouve de nouvelles possibilités dans cet espace qui peut être apprivoisé par la radio (fictions, documentaires), la télévision, la musique…
Avec l'éclosion de l'image 3D, une plus grande et meilleure gestion de l'espace sonore devient possible.
Il y a un distinguo sémantique à ne pas perdre de vue :
Le 5.1 remet en question les techniques de prise de son. Principalement, l’espace, déployé autour de l’auditeur, est la notion tout à fait nouvelle dans l’écoute multicanal, c’est pourquoi on demande à un système de prise de son 5.1 d’en capter les subtilités. L’espace naît de la décorrélation interaurale, aussi un bon système doit présenter cette décorrélation avec une distance adéquate entre les microphones. Ensuite, l’autre difficulté du système est de présenter une bonne cohérence en localisation issue d’un recoupement adapté des différents secteurs spatiaux. On trouve aujourd’hui une multitude de systèmes, qui se développent parallèlement à l’évolution des formats multicanal (MMAD, decca tree, OCT Surround, INA5, Soundfield, sphère Schoeps KFM360, carré Hamasaki, croix IRT, holophone H2pro, dpa S5, dpa 5100…).