Syndrome d'alcoolisation f?tale - Définition

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Histoire et nomenclature

Paul Lemoine, un pédiatre français, débutera en 1958 une étude sur les enfants de mères alcooliques et sera le premier, en 1968, à décrire de façon exhaustive le tableau clinique des enfants souffrant du syndrome. Son étude se basait sur l’observation de 127 enfants issus de 62 familles "alcooliques".

Peu de temps après, en 1973, l’expression FAS (Fetal Alcohol Syndrome) remplacera l’expression FLK (Funny Looking Kid) employée jusque-là.

Un second terme voit le jour, celui d'"effets d'alcoolisation fœtale", ou EAF (aussi appelé SAF partiel par certains praticiens). On parle également de TNDLA (Troubles Neuro-Développementaux Liés à l’Alcool), ou ACLA (Anomalies Congénitales Liées à l’Alcool). Ces deux dernières appellations permettent d’indiquer à quelle « famille » de symptômes du SAF, présent chez un enfant, celui-ci appartient.

Par ailleurs, des recherches récentes ont démontré l’existence du SIFV, le syndrome fœtal d'inhalation aux solvants.

Prévention

Elle repose sur l'interrogatoire systématique de la femme enceinte consultant pour la première fois sur ses habitudes vis-à-vis de l'alcool. L'information de la patiente est capitale, en étant clair et complet sur les risques pris par la consommation d'alcool. Le message à faire passer est l'objectif « zéro verre ». Dans le cas d'un alcoolisme reconnu, une consultation spécialisée, les groupes d'alcooliques anonymes, les associations d’aide aux malades alcooliques, le soutien psychologique sont d'une grande utilité.

Il faut savoir que ce problème n'est pas forcément lié à un alcoolisme maternel. Même si la fréquence et la gravité des symptômes augmentent avec les quantités d'alcool absorbées par la maman, on ne connaît pas de seuil minimal de dangerosité et même une consommation d'alcool extrêmement modérée peut entraîner un syndrome d'alcoolisation fœtale pour l'enfant. Il est en fait probable que la tolérance du fœtus à l'alcool est extrêmement variable, à la fois pendant la grossesse et suivant les individus, sans que l'on soit en mesure de préciser ces facteurs de sensibilité. C'est pourquoi il est aujourd'hui expressément recommandé aux femmes enceintes d'observer une abstinence totale de l'alcool pendant toute la durée de la grossesse.

Pictogramme apparaissant sur les étiquettes des boissons alcoolisées.

En 2004, la sénatrice réunionnaise Anne-Marie Payet a été à l'origine d'un amendement qui va conduire à l'inscription d'un message de prévention sur l'ensemble des bouteilles d'alcool commercialisées en France. Un pictogramme accompagnera ce message.

Au Canada, dix-sept cosignataires ont signé un manifeste intitulée "Prévention du syndrome d'alcoolisme fœtal (SAF) et des effets de l'alcool sur le fœtus (EAF) au Canada" (réapprouvé en mars 2004).

Diagnostic

Le diagnostic se fait par l'observation d'une triade de facteurs caractéristiques :

  • Retard de croissance intra-utérin : il est harmonieux, c’est-à-dire qu'il touche à la fois le poids, la taille, et le périmètre crânien. Les enfants naissent plus frêles, plus fragiles, et souvent prématurément ;
  • Dysmorphie cranio-faciale : l'alcoolisation fœtale entraîne un aspect typique de la tête du bébé, avec des fentes palpébrales fines, une ensellure nasale marquée, une bosse entre les yeux, des oreilles basses et décollées, un important microrétrognatisme (mandibule petite et trop en arrière), une lèvre supérieure mince et convexe, des narines antéversées (tournées exagérément vers l'avant), un philtrum long et bombant en verre de montre ;
  • Malformations : elles concernent environ 25% des cas, et peuvent toucher le cerveau, le cœur, l'appareil urinaire, etc. ;
  • Troubles psychiatriques : ils apparaissent après la naissance, parfois dans l'enfance ;
    • Syndrome de sevrage alcoolique immédiat : avec tremblements, troubles du sommeil,
    • Hyperactivité pendant l'enfance avec irritabilité, déficit de l'attention, troubles de la concentration,
    • Retard mental : des études ont démontré qu'une consommation de 3 verres d'alcool par jour par la mère entraîne une perte moyenne de 7 points de QI,
    • Troubles du tonus, de la mémoire, de la motricité fine.

Un enfant est atteint d’EAF, lorsque la malformation congénitale est jugée moins sévère que celle rencontrée dans le cadre d'un SAF. La différenciation s’effectue sur base du nombre de symptômes présents chez le sujet.

Le EAF sert à décrire des enfants qui, ayant subi une alcoolisation fœtale, présentent deux des trois caractéristiques officiellement reconnues comme symptômes du SAF. Ceux-ci sont : un retard ou un ralentissement de la croissance ; des malformations congénitales simples ou des troubles d'apprentissage et, pour finir des troubles de comportement (au niveau du SNC). Dans certains cas, ces éléments déterminants ne font leur apparition ou ne sont dépistés que plusieurs mois ou plusieurs années après la naissance. Quel que soit le moment où les symptômes apparaissent, ils sont, dans les deux cas, SAF et EAF, irréversibles.

La plupart des études menées sur ce syndrome utilisent la triade de symptômes décrite ci-dessus pour justifier la sélection qu'ils ont opérée en vue d’obtenir l'échantillon de leur recherche. De même, elles se basent aussi sur ces trois critères pour sélectionner un pôle d'enfants EAF, en soulignant que ces derniers, à l'inverse des enfants présentant un SAF, ne rencontrent que deux de ces trois critères. Il convient de préciser que les critères de diagnostic différentiel entre un SAF et un EAF, font référence à cette triade et aux deux pôles indiquant la sévérité du trouble. Tous les chercheurs et praticiens sont d'accord pour dire qu'un EAF suit la triade diagnostique du SAF, mais sans en rencontrer tous les critères. Ainsi, la triade ne sera que partiellement présente lors du diagnostic d'un EAF, alors qu'elle le sera entièrement dans le cas d'un SAF. Néanmoins, le degré d'intensité du trouble peut être variable, aussi bien dans un cas que dans l’autre.

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