Les éléments cliniques les plus pertinents sont les ronflements, les apnées décrites par le conjoint, la somnolence diurne excessive, la surcharge pondérale (IMC supérieur à 27 kg/m²), l’âge, le sexe masculin, les antécédents familiaux et l’hypertension artérielle.
Aucun de ces éléments n’est très spécifique : les apnées sont retrouvées chez 65 à 92 % des SAOS mais aussi chez 31 à 64 % des sujets normaux.
L’absence de somnolence diurne estimée ( Epworth inférieur à 12) n’exclut pas le SAOS (40 % des SAOS ?) et le score d’Epworth n’est pas lié à la sévérité du SAOS.
Il existe une meilleure sensibilité en associant ronflement et somnolence diurne.
Des scores se basant sur l'âge, l'IMC, le périmètre du cou, la présence d’apnées et de ronflements, la présence ou non d'une HTA, ont été élaborés. Ils sont plus sensibles (92 %) mais peu spécifiques (51%). Ces scores sont utiles pour un dépistage des SAOS mais n'ont été validés que dans des populations restreintes.
Des critères morphométriques ont été utilisés (mesures de la cavité buccale, BMI , tour de cou) augmentant la spécificité sans permettre pour autant l’élimination de la polysomnographie.
Le SAOS est responsable de plusieurs manifestations cliniques :
Pendant la veille | Pendant le sommeil |
---|---|
somnolence | ronflements |
sommeil non réparateur | apnées |
céphalées matinales | mouvements du corps |
accidents (domestiques, professionnels, sur la voie publique) | réveils en sursaut |
syndrome dépressif | nycturie |
hallucinations hypnagogiques | hypersialorrhée |
comportement automatique | énurésie |
troubles de la mémoire | sueurs nocturnes |
Impuissances, troubles de la libido | somnambulisme |
troubles du comportement |
Le ronflement du SAOS est souvent intense, interrompu par des apnées (silence) avec une reprise « explosive » qu’accompagnent des mouvements des jambes. Mais il existe des SAOS sans ronflement (grande insuffisance respiratoire, patients opérés)
Les apnées ne sont pas toujours perçues par le patient mais constituent une source d’inquiétude pour le conjoint. Elles sont responsables de réveils en sursaut avec sensation d’étouffement.
Les sueurs nocturnes sont décrites dans 66 % des cas.
Le somnambulisme est présent dans 10% des cas.
La nycturie correspond au fait de se lever trop fréquemment la nuit pour uriner. Elle est présente dans 28 % des cas (par probable sécrétion de facteur natriurétique auriculaire provoqué par les apnées et la dépression thoracique).
Les trouble de la libido sont retrouvés chez 28 % des patients.
La somnolence diurne est causée par une déstructuration du sommeil et disparition des phases de sommeil profond. Elle se manifeste essentiellement après les repas ou lors d’absence de stimulation (réunion, conduite, en lisant…). Elle est évaluée par l’échelle de somnolence d’Epworth. Elle est parfois sous-estimée par le patient car ancienne et banalisée et peut être associée à des comportements automatiques (rasage long, …)
Les troubles du comportement sont variés et fréquents : irritabilité et agressivité, dépression, troubles cognitifs, céphalées matinales.
Il faut rechercher, par l’interrogatoire, des antécédents de réveils post-opératoires compliqués (extubations difficiles, réanimation post-opératoire), une HTA, une broncho-pneumopathie chronique obstructive, des interventions ORL, la prise de médicaments.
La probabilité de s’endormir est cotée de 0 à 3 selon le risque d’assoupissement
Elle est évaluée pour huit situations différentes:
Le total est noté sur 24.
Un score supérieur à 12 est témoin d'une somnolence pathologique.