Syndrome du voyageur - Définition

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Syndrome indien

Il concerne les touristes se rendant en Inde, pays dans lequel tous leurs repères n’ont plus cours. La foule, le bruit, les odeurs, la pauvreté, les excès du climat (mousson, chaleur…), l’omniprésence de la mort et du mysticisme provoquent, dans le meilleur des cas, une folle envie de fuir, mais peuvent également engendrer un vacillement de la personnalité parfois accompagné de troubles psychiatriques importants. Normalement, ces symptômes cessent lorsque les personnes touchées rentrent chez elles.

Syndrome de Paris

Le syndrome de Paris (パリ症候群, Pari shōkōgun?) toucherait plus particulièrement les touristes japonais qui, ayant une vision idéalisée de la ville — le Montparnasse des Années folles ou le Paris d’Amélie Poulain — sont très déçus par la réalité et déstabilisés par le fossé culturel existant entre la France et le Japon.

Le terme « syndrome de Paris » n’est pas récent et se retrouve dans un ouvrage paru en 1991 et écrit par le Docteur Hiroaki Ōta (太田 博昭?), psychiatre du centre hospitalier Sainte-Anne à Paris. Il y analysait le trop fort décalage entre l’image que se font les Japonais de la France et la réalité. Les magazines japonais consacrés à Paris idéaliseraient la capitale. Le docteur Ōta est le premier à avoir ouvert une consultation spécialisée pour les Japonais, et cela depuis 1989.

Le comportement et le langage démonstratifs des Français sont parmi les éléments les plus insupportables aux yeux des Japonais. Exprimer ouvertement son point de vue, interrompre son interlocuteur, être en désaccord et le faire savoir sont des attitudes contraires à l’éthique japonaise. Les femmes sont les plus touchées et supportent mal l’attitude trop latine de certains Français. Le syndrome peut aller dans de rares cas jusqu’à l’hospitalisation et le rapatriement.

De 1988 à 2004, 63 patients ont été hospitalisés dans le service du docteur Ōta : 29 hommes et 34 femmes, la moitié entre 20 et 30 ans. Après un traitement d'une durée moyenne de deux semaines, tous ont été rapatriés, de préférence avec un membre de leur famille. Sur ces 63 patients, 48 présentaient des troubles schizophréniques ou psychotiques, 15 présentaient des troubles de l'humeur.

Eriko Thibierge-Nasu, psychanalyste explique que « la revendication et la subjectivité sont vécues comme des agressions par les Japonais. Extérioriser un avis, dire ouvertement « je ne suis pas d’accord », c’est quelque chose qu’ils ne comprennent pas ». Philippe Adam, auteur du Syndrome de Paris, affirme qu’on « rend assez mal aux Japonais l’affection qu’ils portent pour la France ». Sa nouvelle a fait l’objet d’une adaptation au cinéma par la réalisatrice japonaise Saé Shimaï (島井 佐枝, Shimai Sae?) en 2008.

Références et notes

  1. G. Magherini, Syndrome di Stendhal, Fettrinelli, Milan 1992
  2. Le Syndrôme de Jerusalem - film de Stéphanie Belaïsch, Emmanuel Naccache - Cinéma - EVENE
  3. , , , , et A. Viala, H. Ota, M.N. Vacheron, P. Martin et F. Caroli, « Les Japonais en voyage pathologique à Paris : un modèle original de prise en charge transculturelle », dans Nervure, vol. 17, no 5, juin 2004, p. 31 à 34  
  4. et Jean-Baptiste Renaud, « Le syndrome de Paris rend fous les Japonais » sur Newzy, 28 novembre 2007. Consulté le 27 mars 2010
  5. Hiroaki Ōta, Paris shōkōgun (パリ症候群?), Travel Journal 1991
  6. , et Le spleen des Japonais à Paris sur Le Figaro. Consulté le 27 mars 2010
  7. Audrey Lévy, « Des Japonais entre mal du pays et mal de Paris » sur Libération, 13 décembre 2004. Consulté le 27 mars 2010
  8. Présentation du film pour sa projection lors du Festival de films de femmes de Bruxelles Elles Tournent 2009
  9. Régis Airault, Fous de l'Inde - Délires d'Occidentaux et sentiment océanique, Payot, Paris 2000
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