Martin | |
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Type | Synoptique hivernale |
Date de formation | 26 décembre 1999 |
Date de dissipation | 28 décembre 1999 |
Vents max. | France (Île d'Oléron) : 198 km/h |
Pression minimale | 964 hPa |
Dommages matériels | 4 milliards d'Euros |
Mortalité | 30 morts |
Régions affectées |
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Martin est le nom donné par l'institut de météorologie allemand à la seconde tempête de fin décembre 1999. Abordant le littoral quelques heures après la tempête Lothar, au soir du 27 décembre 1999, Martin a principalement touché une large moitié sud de la France ainsi que les régions les plus septentrionales de l'Espagne et de l'Italie. Les tempêtes Lothar et Martin, considérées comme exceptionnelles par leur intensité sont rapidement surnommées la « tempête du siècle » dans certains média.
Parmi les régions les plus touchées par ce second cyclone extratropical, le sud-ouest de la France et le département de la Charente-Maritime, où 13 personnes trouvent la mort des suites de la tempête.
Les rafales les plus violentes ont été relevées sur l'île d'Oléron (au moins 198 km/h, les mesures exactes demeurant inconnues, l'anémomètre du phare de Chassiron ayant été bloqué à son maximum) et à Royan (194 km/h). La puissance de cette tempête l'a fait comparer à un ouragan (vents de force 12 sur l'échelle de Beaufort, équivalentes à un cyclone de force 3 sur l'échelle de Saffir-Simpson).
Cependant, par sa structure même, Martin n'était en rien un cyclone tropical, mais une tempête hivernale particulièrement puissante appelée « bombe » par les météorologistes.
Quelques heures après le passage dévastateur de la tempête Lothar sur le nord de l'Europe, une nouvelle dépression se creuse sur l'Atlantique-Nord. La chute brutale des pressions au cœur de celle-ci indique l'émergence d'une nouvelle tempête de type « bombe » susceptible de causer des dégâts au moins aussi importants que celle que l'Europe vient de connaître quelques heures plus tôt. Les services de Météo-France émettent une nouvelle alerte le 27 décembre à 9 heures 03, dont le communiqué est ainsi rédigé :
« Une nouvelle dépression se creuse actuellement sur le proche Atlantique et abordera le golfe de Gascogne en fin d'après-midi. Elle se décalera rapidement dans la nuit vers l'est en longeant le 45eme déplaçant la tempête des côtes atlantiques vers la Méditerranée. Le vent d'abord au secteur ouest tournera rapidement au nord-ouest et c'est à ce moment qu'il sera le plus fort. Des rafales entre 100 et 130 km/h sont attendues sur l'ensemble des régions concernées par l'Alarme. Des pointes jusqu'à 150 km/h sont même possibles par endroits. Les vents moyens seront également soutenus entre 60 et 80 km/h, même à l'intérieur des terres. »
Le 27 décembre à midi, la dépression se situe au large de la Bretagne, progressant à une vitesse de quelques 100 kilomètres/heure sur un axe d'Ouest en Est. Dans les heures suivantes, les vents se renforcent sur les côtes vendéennes, tournant au secteur Nord-Ouest en Bretagne et Ouest sur le littoral atlantique. Le cœur de la tempête atteint le littoral au niveau de l'estuaire de la Loire (Pointe de Chemoulin) au cours de la soirée, tandis que la pression en son centre n'est alors que de 963 hectopascals. Les rafales les plus violentes ravagent les régions situées plus au sud, atteignant des valeurs équivalentes à celles d'un cyclone tropical (198 kilomètres/heures en certains points du littoral charentais). En altitude, le radiosondage effectué par Météo-France à Brest le 27 décembre à 00 h UTC enregistre un courant-jet soufflant à la vitesse exceptionnelle de 529 kilomètres/heure, vers 8000m.
Parallèlement, les régions situées au nord subissent l'influence d'un courant froid provoquant des chutes de neige tenant au sol. Les plus significatives ont lieu sur la Bretagne, la Normandie et une partie du Bassin Parisien. Ce phénomène s'explique par la circulation des vents autour d'une dépression qui est dans un sens inverse à celui des aiguilles d'une montre, provoquant une circulation d'air froid sur les régions septentrionales, tandis que le sud bénéficie dans le même temps de températures relativement douces.
Le 28 décembre au matin, le cœur de la tempête a déjà parcouru des centaines de kilomètres à travers les terres, se situant non loin de la ville de Venise. Bien que la dépression ait déjà commencé à se combler, les pressions en son centre sont toujours de l'ordre de 976 hectopascals.