Le Thorium, ainsi que l'uranium et le plutonium, peut être utilisé comme combustible dans un réacteur nucléaire. Bien qu'il ne soit pas fissible lui-même, 232 Th est un isotope fertile comme l'uranium-238. En réacteur, il absorbe un neutron thermique pour produire un atome d'uranium-233, qui est fissible.
Le 232Th absorbe un neutron pour devenir 233Th qui, en principe, émet un électron et un antineutrino (
Le combustible irradié peut ensuite être déchargé du réacteur, l'Uranium-233 séparé du thorium (ce qui est un processus relativement simple puisqu'il s'agit d'une séparation chimique et non d'une séparation isotopique), et réinjecté dans un autre réacteur dans le cadre d'un cycle du combustible nucléaire fermé.
En tant que produit fissile, 233U présente de meilleures propriétés que les deux autres isotopes fissiles utilisés dans l'industrie nucléaire, l'uranium-235 et le plutonium-239. Avec des neutrons lents, il fissionne en donnant plus de neutrons par neutron absorbé (en revanche, dans les réacteurs à neutrons rapides, le rendement neutronique du plutonium-239 augmente considérablement, dépassant celui du thorium). À partir de matières fissibles (U-235 ou Pu-239), il est possible de l'utiliser dans un cycle surgénérateur plus efficace que celui actuellement possible avec le plutonium ou l'uranium.
Les problèmes d'un tel cycle sont :
D'importants travaux de développement seront encore nécessaires avant que le cycle du combustible thorium ne puisse être exploité commercialement et cet investissement ne semble pas attractif tant que l'uranium est disponible en abondance.
Néanmoins, le cycle du combustible nucléaire à base de thorium bénéficie de solides atouts à long terme et est donc un facteur clé dans l'énergie nucléaire durable :
L'un des premiers essais du cycle du thorium a eu lieu à Oak Ridge dans les années 1960. Un réacteur à sel fondu expérimental a été construit pour étudier la faisabilité d'une telle approche en utilisant un sel de fluorure de thorium suffisamment chaud pour être liquide, ce qui éliminait le besoin de fabriquer des éléments combustibles. L'expérience utilisait du Thorium-232 comme élément fertile et de l'uranium-233 comme combustible fissile. Le programme a été interrompu en 1976 faute de crédits.
Le thorium est une matière nucléaire dont la détention est réglementée (Article R1333-1 du code de la défense).