Après l'intervention de l'armée populaire de libération au Tibet en 1950, des enfants tibétains ont été accueillis dans les écoles des minorités chinoises pendant la décennie 1950 - 1960. Un certains nombre ont été déportés.
Le génocide a été juridiquement redéfini dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, adoptée par l'assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1948. La Convention définit précisément à quoi correspond le crime de génocide dans son article 2:
« Dans la présente Convention, le génocide s'entend de l'un quelconque des actes ci-après, commis dans l'intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, un des critères étant le transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe. »
Tout en appelant à une enquête, le rapport de la Commission internationale de juristes de 1959, cite un article publié le 1er janvier 1959 sous la plume de Noel Barber dans le Daily Mail mentionnant le chiffre de 20 000 enfants tibétains qui auraient été déportés en Chine, une infraction à la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.
Raidi, qui a été président du Comité permanent de l'Assemblée populaire de la Région autonome du Tibet fit partie, en 1959, du premier groupe de Tibétains à aller suivre quatre années d'études à Pékin. Il eut l'occasion, avec ses camarades, d'y rencontrer le président Mao Zedong.
Dans un livre paru en 1972, Michel Peissel affirme que dans l'augmentation du contrôle militaire qui suivie le soulèvement tibétain de 1959, les autorités envoyèrent des unités de chocs de l'armée chinoise et des experts en guerre subversive accompagnés de jeunes "cadets" tibétains formés dans des écoles doctrinaires de Chine. Il note que Anna Louise Strong révéla qu'en mai 1959 que 3400 étudiants tibétains prochinois ont été envoyés au Tibet en même temps que 550 cadres tibétains et fonctionnaires civils. Il s'agissait d'une partie des 15000 enfants arrachés de force à leurs parents, renvoyés au Tibet dans le but d'aider la Chine dans sa lutte contre la résistance tibétaine.
Jean-Paul Desimpelaere indique que les étudiants d'origine tibétaine de Beijing et de Xianyang retournent << en masse >> à Lhassa pour y mener << la révolution culturelle à fond>>
Le tibétologue Gilles Van Grasdorff évoque le rôle des enfants tibétains déplacés lors des évènements de la révolution culturelle au Tibet:
Selon l'intellectuel et écrivain chinois Wang Lixiong, la majorité des gardes rouges qui parvinrent dans la Région autonome du Tibet étaient « des étudiants tibétains revenant des universités chinoises ».
L'historien Tsering Shakya indique que les gardes rouges « sentaient que le Tibet et les Tibétains devaient être “révolutionnarisés” et se voyaient eux-mêmes comme des révolutionnaires avancés venus à l'aide d'élèves attardés dans une région sous-développée » et eurent un effet dévastateur sur la culture tibétaine. Dans sa réponse nuancée à Wang Lixiong, Tsering Shakya affirme que les Tibétains qui participèrent aux destructions de la révolution culturelle y furent contraints par une force armée.
Tenzin Choedrak, qui était le médecin personnel du 14e Dalai Lama, a été emprisonné pendant 17 ans dans les prisons du Tibet. Il indique que « dès septembre 1966, à Lhassa comme dans les autres camps du Tibet, les gardes rouges étaient tous des Tibétains. Ils parlaient parfaitement le chinois, mais tous comprenaient notre langue. Chaque après-midi, ils nous imposaient la lecture des journaux de propagande ».
Les exactions commises lors de la révolution culturelle au Tibet entraînèrent la destruction de l'essentiel du patrimoine tibétain. Par ailleurs la communauté religieuse va connaître des persécutions et des humiliations notamment à travers les thamzings, les tortures deviendront une pratique habituelle : viols, mains et langues coupées.