Ununoctium - Définition

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Dénomination

L'ununoctium était encore appelé eka-émanation dans les années 1960 (symbole eka-Em dans la littérature scientifique d'alors ; « émanation » était le nom sous lequel était désigné le radon à cette époque), puis l'UICPA a recommandé en 1979 la dénomination systématique « un-un-oct-ium » fondée sur les trois chiffres du numéro atomique. Il s'agit d'une dénomination temporaire avec un symbole à trois lettres qui s'applique à tous les éléments chimiques dont l'observation n'a pas encore été validée par l'UICPA, le nom définitif avec son symbole à deux lettres étant alors choisi par l'équipe à l'origine de la première caractérisation de l'élément.

Dans le cas de l'ununoctium, le nom provisoire demeure en usage bien que l'observation de cet élément soit largement acceptée depuis plusieurs années car l'UICPA n'a pas encore validé sa caractérisation ; de surcroît, les deux équipes (russe et américaine) à l'origine de cette observation ne sont pas parvenues à un consensus sur le nom à donner à l'élément 118.

À l'issue de l'annonce prématurée de 1999, l'équipe du LLNL a voulu l'appeler Ghiorsium (Gh), d'après Albert Ghiorso, un directeur de l'équipe, mais cette dénomination n'a pas été retenue par la suite. Lors de l'annonce par les Russes, en 2006, de la synthèse de cet élément au Flerov Laboratory of Nuclear Reactions (FLNR) du JINR, la première suggestion aurait été de l'appeler Dubnadium (Dn), mais ce terme était trop proche du Dubnium (Db), dont ils étaient également à l'origine. Cependant, lors d'un entretien avec une revue russe, le directeur du laboratoire a déclaré que son équipe envisageait deux noms : Flyorium en hommage au fondateur du laboratoire, Georgy Flyorov, et Moscovium, puisque Doubna se trouve dans l'oblast de Moscou. Il a expliqué par la même occasion que le droit de choisir le nom de cet élément devait revenir à l'équipe russe, même si c'était l'équipe américaine du LLNL qui avait notamment fourni la cible de californium, car le FLNR est la seule infrastructure au monde à pouvoir réaliser cette expérience.

L'équipe américaine ne partageant pas le point de vue russe, l'élément 118 demeure officiellement désigné par son nom provisoire, ununoctium ; il arrive néanmoins qu'on le rencontre sous le nom de moscovium (du cyrillique московий, transcrit moskovium, voire moskowium), avec le symbole Mk, dans la littérature d'origine russe, souvent bien documentée sur cet élément. D'un point de vue général, la littérature scientifique préfère utiliser les numéros atomiques plutôt que les dénominations systématiques, de sorte que l'ununoctium est la plupart du temps désigné comme « élément 118 », et l'isotope ununoctium 294 est généralement représenté par le symbole « 294118 ».

Propriétés chimiques

Aucun composé d'ununoctium n'a encore été synthétisé, mais des modélisations de tels composés ont été calculées dès le milieu des années 1960. Si cet élément présente une structure électronique de gaz rare, il devrait être difficile à oxyder en raison d'une énergie d'ionisation élevée, mais cette hypothèse paraît discutable. Les effets de couplage spin-orbite sur ses électrons périphériques auraient pour effet de stabiliser les états d'oxydation +2 et +4 avec le fluor, conduisant respectivement au difluorure d'ununoctium UuoF2 et au tétrafluorure d'ununoctium UuoF4, avec pour ce dernier une géométrie tétraédrique et non pas tétragonale plane comme, par exemple, le tétrafluorure de xénon XeF4 : cette géométrie différente vient de ce que les liaisons en jeux seraient de nature différente, liaison ionique dans le cas de l'ununoctium, liaison à trois centres et quatre électrons dans le cas du xénon.

Tetrahedral-3D-balls.png           Square-planar-3D-balls.png
Conformation de la molécule de
tétrafluorure d'ununoctium UuoF4
          Conformation de la molécule de
tétrafluorure de xénon XeF4

Le caractère ionique des liaisons ununoctium-fluor rendrait ces composés peu volatils.

Enfin, l'ununoctium serait suffisamment électropositif pour former des liaisons avec le chlore et donner des composés chlorés.

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