Vertigo moulinsiana | |||||||||
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Classification | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Mollusca | ||||||||
Classe | Gastropoda | ||||||||
Ordre | Pulmonata | ||||||||
Famille | Vertiginidae | ||||||||
Genre | Vertigo | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Vertigo moulinsiana Dupuy, 1849 | |||||||||
Statut de conservation IUCN : | |||||||||
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Vertigo moulinsiana est un très petit escargot des milieux humides calcaires, protégé à échelle européenne. Il semble qu'on le trouvait souvent, comme son nom latin l'indique près des moulins à eau, à moins que son nom soit un hommage à un naturaliste nommé Desmoulin.
Sa petite taille le rend souvent discret, ce qui explique qu'il a été peu étudié dans de nombreux pays. La connaissance de cette espèce vient surtout des études anglaises, dont l'une liée au déménagement d'une population qui était menacée par le tracé d'une route.
Il peut être facilement confondu avec d'autres pulmonés millimétriques et d'autres espèces du genre Vertigo, dont avec Vertigo antivertigo (Draparnaud, 1801) pour les pré-adultes qui n'ont pas encore développé les « dents » qui poussent chez l'adulte à l'intérieur de la coquille près de l'ouverture. On le connait mal et on a longtemps totalement ignoré ce qu'il mangeait. Il semble que ses populations soient divisées en métapopulations constituées de nombreuses petites colonies séparées les unes des autres, diffuses sur de larges espaces, évoluant au gré de leurs besoins. Les crues pourraient faciliter sa dispersion (dans le courant ou fixé à un support).
Il semble qu'il se nourrisse surtout de jour. Ses déplacements sont accompagnés d'un mouvement incessant de radula qui laisse penser qu'il mange en permanence, mais son régime alimentaire était et reste mal connu jusqu'à récemment. L'observation au microscope électronique de feuilles de Laîches mis à disposition d'animaux captifs ne montre aucune trace de radula, ce qui laisse penser que cette espèce se nourrit du biofilm épiphyte (dit périphyton) qui se développe sur les feuilles et tiges des plantes des zones humides où il vit.
On supposait déjà que sa minuscule bouche ne lui permet en été que de se nourrir de micro-champignons, mucus, micro-algues épiphytes, micro-lichens et bactéries saprophytes, ainsi peut-être que de pollens ou matière organique tombés sur les feuilles. En hiver, il consommerait des bactéries, champignons et micro-organismes abondants au sol, sur la litière. L'analyse des fèces (très foncées) de Vertigo moulinsiana montre de nombreuses spores de champignons, ainsi que des hyphes non digérés, le plus souvent provenant de « champignons imparfaits », des morceaux de "poils" fongiques ou végétaux, du pollen et une grande quantité de débris cristallins. Steusloff estimait en 1937 qu'il mangeait notamment des champignons tels qu'Haplophragnium chlorocephalum, Puccinia urticae-caricis et Helminthosporium sp. alors que Bondesen plus tard (1966) estimait qu'il mangeait plutôt des champignons, micro-algues et peut être des bactéries épiphytes ou se développant sur la litière, ce que semble confirmer les analyses de fèces.