Abbaye Notre-Dame de Koad Malouen | |
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Nom local | Koad Malouen |
Latitude Longitude | |
Pays | France |
Région | Bretagne |
Département | Côtes-d'Armor |
Ville | Kerpert |
Culte | Catholique romain |
Type | Abbaye |
Rattaché à | Ordre de Cîteaux |
Début de la construction | XVIIIe siècle (1746 pour l'abbatiale) |
Fin des travaux | XVIIIe siècle (1754 pour l'abbatiale) |
Style(s) dominant(s) | Néoclassique |
Protection | Monument historique (1964) |
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De l'antique abbaye cistercienne dont l'histoire commence le 27 juillet 1142 selon le chanoine Perennes (ou le 25 juin selon d'autres), il ne reste aujourd'hui qu'une abbatiale du XVIIIe siècle, sans toit, et une majestueuse façade surmontée d'un fronton de forme triangulaire. Le monastère Notre-Dame de Koad Maloen est implanté aux limites de la Cornouaille et du Trégor, à une vingtaine de kilomètres au sud de Guingamp, près de la D 767, soit en l'ancienne paroisse de Ploegeau ou Plijo divisée aujourd'hui en trois communes : Kerpert, Saint-Gilles-Pligeaux et Saint-Connan.
C'est l'œuvre des moines de Pluskoad en Bégard (1130), première abbaye cistercienne en Bretagne, appelés par Alain le Noir, comte de Richemont et de Penthièvre, gendre du Duc de Bretagne, dont les soucis sont à la fois l'évangélisation toujours à poursuivre et la mise en valeur des richesses du pays.
Cet appel à essaimer se situe alors dans le cadre d'un grand mouvement européen de créations de monastères, auquel participent les souverains bretons, et auquel saint Bernard de Clairvaux donne un essor considérable grâce à la Charte de charité (1113) : Le Relec (1132), La Melleray (1134), Buzay (1135), Langonnet (1136), Boquen, Vieuville et Saint-Aubin-des-Bois (1137), Lanvaux (1138), Carnoët (1177), Bon-Repos (1184), Villeneuve (1200), La Joie (1250), Prières (1252). Toutes ces abbayes dépendent de l'ordre de Cîteaux en Bretagne. Durant six siècles d'histoire, ici comme ailleurs, alternent bien sûr des périodes difficiles et d'autres plus réconfortantes. Entre autres, l'annexion du Duché (1532) est un des facteurs qui influe de façon néfaste sur les abbayes qui sont désormais jetées en « commende » aux riches favoris du roi de France souvent sans religion. Ils trouvent là une source supplémentaire de revenus et se servent donc des abbayes pour exploiter le pays et la population ; cette dernière ne manque d'ailleurs pas de faire savoir son mécontentement à plusieurs reprises, au détriment hélas de l'abbaye elle-même.
Histoire, faiblesse humaine, richesse ou pauvreté, convoitise de la noblesse, recrutement des moines et autres sont autant d'explications à cette décadence qui culmine au XVIIIe siècle. Il n'en demeure pas moins que des centaines de moines à l'habit blanc, réputés pour leur sainteté, ont travaillé et prié dans cette abbaye au cœur même de chaque nuit de leur vie, ont soulagé le peuple, ont travaillé et souffert avec lui durant plus de dix siècles.
L'histoire de l'abbaye aboutit au martyre de deux des derniers moines (réfugiés à Saint-Aubin), le 3 mars 1796, à 19 heures : Dom Yann Meslays (dernier Prieur) et Dom Aostin Paskal.