L'abbaye de Saint-Hilaire est une abbaye bénédictine située à Saint-Hilaire dans le département de l'Aude entre Limoux et Carcassonne. L'abbaye fortifiée date du VIIIe siècle et son église du XIIe siècle.
L'abbaye est construite sur l'ancien emplacement de la chapelle Saint-Hilaire, premier évêque de Carcassonne. Saint-Hilaire évangélisa la région du Carcassès au VIe siècle. La première mention écrite de l'abbaye date de 825 et on apprend que celle-ci est d'abord dédiée à Saint-Saturnin, 1er évêque de Toulouse. En 970 a lieu le transfert des reliques de Saint-Hilaire sous l'abbatiat de Benoît et en présence du comte de Carcassonne Roger Ier.
Au IXe siècle, une charte de Louis le Débonnaire autorise les moines à élire leur abbé afin de respecter la règle de Saint-Benoît. Jusqu'au XIIe siècle, l'abbaye bénéficie de la protection des comtes de Carcassonne. Pendant la croisade contre les Albigeois, les moines sont accusés de favoriser l'hérésie cathare. Le monastère est pillé et ravagé. Quelques terres et certains biens fonciers sont cédés à la communauté dominicaine de Prouille jusqu'en 1217. En 1246, Saint Louis ordonne au sénéchal de Carcassonne de restituer les terres à l'abbé de Saint-Hilaire.
Au XIVe et XVe siècle, l'abbaye connait de nombreuses difficultés financières, conséquences de la guerre de 100 ans et de la peste noire. Le monastère qui comptait 32 moines au XIIe siècle, n'en recense plus que 20 au XIVe. A partir de 1534, l'abbaye est soumise à la commende et les difficultés financières persistent. C'est durant cette période que la blanquette de Limoux est créée par les moines de Saint-Hilaire en 1531 dans les caves attenantes à l'abbaye. En 1748, les offices claustraux et les places monacales sont supprimés par l'évêque Monseigneur De Bezons de Carcassonne. L'église abbatiale devient église paroissiale dès 1758. À la fin du XVIIIe siècle, les bâtiments conventuels sont vendus comme biens nationaux.
L'église abbatiale renferme un sarcophage dit sarcophage de Saint-Sernin. Ce coffrage sculpté d'un seul bloc dans du marbre blanc des Pyrénées est attribué au maître de Cabestany. On pense qu'il s'agit d’un devant d’autel datant du XIIe siècle. Les sculptures entourant l'autel racontent la vie de l’évangélisateur Saint-Sernin, premier évêque de Toulouse au IIIe siècle.
Sarcophage de Saint-Sernin, côté gauche | Sarcophage de Saint-Sernin, côté droit |
Le sarcophage est découpé en quatre scènes principales :