Anne-Marie Idrac | |
| |
Mandat(s) | |
---|---|
Secrétaire d’État au Commerce extérieur | |
Actuellement en fonction | |
Depuis le 18 mars 2008 | |
Président(s) | Nicolas Sarkozy |
Gouvernement(s) | François Fillon II |
Prédécesseur(s) | Hervé Novelli |
Députée de la 3e circonscription des Yvelines | |
1er juin 1997 - 18 juin 2002 | |
Prédécesseur(s) | Paul-Louis Tenaillon |
Successeur(s) | Christian Blanc |
Secrétaire d’État aux Transports | |
18 mai 1995 - 2 juin 1997 | |
Président(s) | Jacques Chirac |
Gouvernement(s) | Alain Juppé I Alain Juppé II |
Prédécesseur(s) | Bernard Bosson |
Successeur(s) | Jean-Claude Gayssot |
Biographie | |
Date de naissance | 27 juillet 1951 |
Lieu de naissance | Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) |
Nationalité | Française |
Parti(s) politique(s) | Nouveau Centre |
Conjoint(s) | Francis Idrac |
Diplômé(e) de | Université Paris II IEP de Paris ENA |
Profession | Chef d'entreprise |
modifier |
Anne-Marie Idrac, née Anne-Marie Colin le 27 juillet 1951 à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), est une dirigeante d'entreprise et femme politique française, membre du Nouveau Centre.
Elle est actuellement secrétaire d'État en charge du Commerce extérieur auprès de la ministre de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi dans le second gouvernement François Fillon depuis le remaniement du 18 mars 2008, après avoir été notamment présidente de la SNCF et de la RATP.
Titulaire d'une licence en droit de l'université Paris II, ancienne élève de l'Institut d'études politiques de Paris, et de l'École nationale d'administration (promotion Simone Weil), elle est, de 1974 à 1995, administrateur civil dans divers postes aux ministères de l'Équipement, du logement, de l'environnement, de l'urbanisme et des transports ; elle est notamment la première femme directeur général d'un établissement public d'aménagement, celui de Cergy-Pontoise de 1990 à 1993, et directeur des Transports terrestres, de 1993 à 1995. En 1995, elle est appelée au gouvernement en tant que femme issue de la société civile, au poste de secrétaire d'État aux Transports, qu'elle occupe sous les deux gouvernements Juppé, faisant ainsi partie des « Juppettes ». Elle conduit notamment la réforme législative de 1996 qui a permis le désendettement de la SNCF par la création de Réseau ferré de France (RFF), et l'expérimentation dans cinq régions de la décentralisation des trains régionaux (TER), généralisée en 2001 par Jean-Claude Gayssot. En 1996, le doublement des pistes de l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle et l'implantation de Fedex sur le site de Roissy sont décidés.
Fille d'André Colin, figure du MRP puis des partis politiques qui lui ont succédé au centre, elle choisit de rejoindre François Bayrou à Force démocrate, puis à l'UDF.
Elle est élue députée UDF de la troisième circonscription des Yvelines en 1997 et réélue en 2002. Elle a siégé également au conseil régional d'Île-de-France (1998-2002) au titre de l'UDF et a été secrétaire générale de la Nouvelle Union pour la démocratie française (UDF), ainsi que porte-parole de François Bayrou lors de sa première campagne présidentielle en 2002.
En septembre 2002, elle démissionne de ses mandats et fonctions politiques pour assumer la présidence de la RATP, sur proposition du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, en remplacement de Jean-Paul Bailly, appelé à la présidence de La Poste. Christian Blanc (apparenté UDF), qui avait été l'un de ses prédécesseurs à la RATP, et avec qui elle avait mené à bien la fusion Air France/Air Inter, lui a succédé à l'Assemblée nationale.
Ses années de mandat à la RATP sont marquées notamment par le lancement de l'automatisation de la ligne 1 du métro parisien, l'instauration d'un service garanti contractuel en cas de grève, la conception du projet de métro circulaire de banlieue à banlieue (reprise par son successeur Pierre Mongin sous le nom de « Métrophérique »), et quelques contrats à l'étranger (Casablanca, Florence, Johannesbourg), nouveautés pour l'entreprise francilienne.
Reconduite à ce poste pour un mandat de cinq ans en juillet 2004, elle en démissionne le 12 juillet 2006 pour succéder à Louis Gallois à la tête de la SNCF. À ce titre, première femme à présider la SNCF, elle est aussi la première vice-présidente de l'Union internationale des chemins de fer (UIC).
Le classement établi par la revue Fortune des femmes les plus puissantes du monde la positionne alors en 3e position (6e en 2007).
Au deuxième semestre 2007, dans un contexte de grèves dures, elle mène à bien la mise en œuvre de la loi sur le « service minimum » puis la réforme du régime spécial de retraites des cheminots par harmonisation avec celui de la fonction publique. Ces réformes conduites par Anne-Marie Idrac sont des symboles de la capacité de changements structurels impulsés par Nicolas Sarkozy et François Fillon, qui les cite à Davos en janvier 2008 sous le thème "France is back". Elle mène parallèlement un lobbying intense en faveur du train dans le cadre français du Grenelle de l'environnement et à l'échelle communautaire en relation avec le commissaire Jacques Barrot, déclarant vouloir faire de la SNCF le « leader de l' éco-mobilité » en Europe, ceci dans le contexte nouveau de la concurrence non plus seulement de l'avion et de la route mais avec d'autres entreprises ferroviaires.
À la fin de son mandat, le 21 février 2008, c'est son numéro 2 Guillaume Pépy, avec qui elle avait selon ses termes « copiloté en confiance et dans l'affection » l'entreprise, qui lui succède et reprend à son compte les orientations stratégiques fixées par Anne-Marie Idrac.
Au bilan important de ses dix-neuf mois de mandat, on note, outre la réforme du régime spécial de retraites des cheminots, et la mise en place du service minimum, le succès populaire du TGV Est européen, et le record du monde de vitesse sur rail. Se voulant en outre en rupture avec la politique précédente du « tout TGV », Anne-Marie Idrac assure le début de redressement et d'européanisation de l'activité fret et logistique du groupe SNCF en s'inspirant de l'exemple allemand, ainsi que la modernisation du transport régional — TER et Transilien (Île-de-France) — auquel elle consacre un plan d'actions appelé « nouvelle dynamique de proximité ».
Les résultats 2007 du groupe SNCF atteignent grâce à elle le niveau historique de plus de un milliard d'euros, autorisant pour la première fois l'entreprise à verser un dividende à son actionnaire État. En interne, Anne-Marie Idrac a innové en lançant un plan stratégique de développement concurrentiel à l'échelle européenne, assorti de chantiers de renouveau du dialogue social et de responsabilisation managériale.
Aujourd'hui en France signale que son départ a été salué par une standing ovation de quinze minutes des dirigeants de l'entreprise. Et c'est à l'unanimité que le conseil d'administration l'a nommée présidente d'honneur de la SNCF.
Le 18 mars 2008, elle est nommée secrétaire d'État chargée du Commerce extérieur et revient ainsi au gouvernement, alors qu'elle avait affirmé ne pas être « intéressée par le retour dans la vie politique » lors d'une conférence organisée par l'Agora à l'École des hautes études commerciales du Nord (EDHEC), le 12 février 2008.
À ce titre, elle préside au deuxième semestre 2008, dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne, le conseil des vingt-sept ministres européens en charge du pilotage politique des négociations à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) conduites à Genève par le commissaire Peter Mandelson. Elle rassemble tous les acteurs du commerce extérieur de la France dans une « Équipe de France de l'export », autour d'un objectif : 10 000 exportateurs de plus d'ici la fin du quinquennat, et parcourt le monde à la demande du président de la République et au service des entreprises pour « chercher la croissance là où elle demeure dans la crise et là où elle sera après la crise ».