Antoine Bénézet, ou encore Anthony Benezet, né le 31 janvier 1713 à Saint-Quentin et mort le 3 mai 1784 à Philadelphie, était un enseignant philanthrope et antiesclavagiste.
Il était issu d'une famille française de commerçants de Saint-Quentin en Picardie, chassée de France par la révocation de l'édit de Nantes. Jean-Étienne de Bénézet, sa femme Judith de la Megenelle et leurs quatre enfants, fuient aux Pays-Bas en 1715, puis s'établissent à Londres. Antoine Bénézet est alors âgé de deux ans. C'est là qu'il fait la connaissance des quakers, il devient membre de la Société religieuse des Amis vers 1727. La famille Bénézet émigre en 1731 aux États-Unis, à Philadelphie. Antoine se marie en 1736 à Joyce Marriott.
Opposant décidé à l'esclavage, il publie des articles puis des livres, travaille à convaincre les quakers de Philadelphie d'affranchir leurs esclaves, s'adresse directement aux puissants – à la manière quaker – dont l'archevêque de Cantorbéry. Son pamphlet Some Historical Account of Guinea, écrit en 1771, a une grande influence autant aux États-Unis qu'en Europe. En 1775, il fonde avec d'autres quakers et des membres de diverses Églises protestantes une Société de secours aux nègres libres illégalement maintenus en servitude. Il prépara le terrain pour les abolitionnistes, mais fut lui-même pragmatique et ne demanda pas immédiatement l'affranchissement général des esclaves. Il travailla à des libérations individuelles et à l'amélioration de leurs conditions de vie.
Pacifiste, il écrivit en 1776 des Pensées sur la nature de la guerre et s'adressa aux souverains.
En 1756, il fonde une Association amicale pour rétablir et maintenir la paix avec les Indiens par des mesures pacifiques. Il intervient en 1763 alors qu'une campagne contre les indiens est préparée à New York. Il lutte contre l'alcoolisme.
Il participa également à l'accueil des acadiens déportés, et relaya leurs plaintes auprès du roi d'Angleterre.
Antoine Bénézet trouve sa voie dès 1739 : il devient enseignant, d'abord à Germantown, puis il dirige de 1742 à 1754 une section de l'école supérieure de garçons fondée par William Penn. Il fonde une école supérieure pour les filles en 1755, la première école publique pour filles aux États-Unis. L'attention et la gentillesse qu'il porte à chacun contraste avec la sévérité des écoles de l'époque. Il est également un précurseur en ce qui concerne l'instruction des sourds-muets.
Il fut un des premiers défenseurs de la cause des noirs et crée une école du soir en 1750 puis, avec l'aide de la Société des Amis, la Negro School en 1770. Il enseigne dans ces écoles presque jusqu'à sa mort.