Archipel Juan Fernández Archipiélago Juan Fernández (es) | ||
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Géographie | ||
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Pays |
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Localisation | Océan Pacifique | |
Coordonnées | ||
Superficie | 181 km2 | |
Nombre d'îles | 3 | |
Île(s) principale(s) | Île Robinson Crusoe, Île Alejandro Selkirk | |
Point culminant | Los Innocentes (1 650 m sur Île Alejandro Selkirk) | |
Géologie | Îles volcaniques | |
Administration | ||
Statut | Municipalité | |
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Région | Valparaíso | |
Démographie | ||
Population | 598 hab. (2002) | |
Densité | 3,3 hab./km2 | |
Plus grande ville | San Juan Bautista | |
Autres informations | ||
Fuseau horaire | UTC-6 | |
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Archipels du Chili |
L'archipel Juan Fernández, en espagnol archipiélago Juan Fernández, est un archipel du Chili situé à 667 kilomètres au large des côtes sud-américaines, dans le Sud-Est de l'océan Pacifique. Administrativement, l'archipel fait partie de la région de Valparaíso et constitue une des neuf municipalités de la province.
L'archipel Juan Fernández est composé de l'île Robinson Crusoe, l'île Alejandro Selkirk et l'île Santa Clara. L'île Alejandro Selkirk est connue pour avoir hébergé le navigateur Alexandre Selkirk durant quatre ans ce qui inspira Daniel Defoe pour le personnage de Robinson Crusoé.
L'archipel est composé de trois îles volcaniques :
Les îles de l'archipel Juan Fernández sont d'origine volcanique et leur création résulte d'un point chaud situé sous la plaque Nazca. Elles ont ensuite dérivé à l'ouest du point chaud sous l'effet de la subduction de la plaque Nazca sous la plaque sud-américaine.
Des datations radiométriques indiquent que l'île Santa Clara est l'île la plus ancienne (5,8 millions d'années), suivie par Robinson Crusoé (3,8 à 4,2 millions d'années), et Alejandro Selkirk (1,0 à 2,4 millions d'années).
Les îles ont un climat subtropical influencé par le courant froid de Humboldt qui remonte vers le nord ainsi que par des alizés sud-est. La température varie de 3 à 34 °C avec une moyenne annuelle de 15,4 °C et des gelées occasionnelles sur Selkirk.
Le niveau de précipitation annuel moyen est de 1081 mm avec des variations entre 318 et 1698 mm. L'essentiel des précipitations est regroupé entre les mois de mars et décembre avec une grande variabilité spatiale, les précipitations augmentant en même temps que l'altitude. Les régions basses et occidentales de l'île Robinson Crusoe et de l'île Santa Clara sont ainsi très sèches, ne recevant de l'eau que lors de tempêtes tropicales alors que dans les régions plus élevées des deux îles principales, les précipitations sont souvent quotidiennes (mais de courte durée) permettant le développement de forêts de fougères.
Le nombre d'espèces de plantes et d'animaux que compte l'archipel est assez restreint, toutefois le taux d'endémisme, notamment végétale, y est élevé, plus de 64 % de la surface de l'île, l'un des plus fort taux de la planète. Elles présentent cependant la particularité d'être pour la plupart rares et endémiques. Ceci peut être expliqué par l'origine volcanique de l'archipel ainsi qu'à son éloignement du continent qui impliquent que ces espèces ont dû parcourir un long chemin à travers l'océan pour l'atteindre. On y compte pas moins de 140 espèces végétales répertoriées, et l'on en découvre de nouvelles chaque année. On y a retrouvé d'ailleurs une espèce disparue de la surface terrestre depuis bientôt 300 à 400 millions d'années : la lactoris de Juan Fernandez (Lactoris fernandeziana Phil.) et qui a miraculeusement choisie de s'implanter sur ce petit bout de terre du pacifique après 296 millions d'années à voyager dans les airs.
Pour l'avifaune, l'archipel comprend sept oiseaux endémiques :
Chez les mammifères, l' otarie de Juan-Fernandez (Arctocephalus philippii) de petite taille, avec de longues moustaches, paraissait éteinte mais a réapparu, car elle semble vivre dans les grottes. Enfin, la langouste de Juan-Fernandez (Jasus frontalis) constitue une des nombreuses espèces de crustacés qui peuplent l'archipel. On trouve de nombreuses plantes dont certaines sont endémiques: fougères arborescentes, gunneras, ainsi que d'une multitude d'autres essences, notamment ligneuses, qui prospèrent grâce au climat doux et surtout très humide de l'archipel.
L'archipel a été classé réserve de biosphère par l'Unesco en 1977. Ce classement n'a malheureusement pas suffit à endiguer les méfaits des pestes végétales présentes sur l'île, et elle est aujourd'hui en 2009, dans une situation quasi inextricable, où la végétation endémique ne cesse de reculer de plus en plus face à l'invasion des ronces, maquis ou murtilla implanté par les colons. Selon le botaniste Philippe Danton, seul la mise en place d'une politique de défrichage manuel permettrait d'endiguer ce phénomène dévastateur.
Autre cas d'implantation d'une espèce étrangère par l'homme : les chèvres domestiques abandonnées dans la nature par les navigateurs espagnols au 17° siècle. Alexandre Selkirk en domestiqua quelques-unes lors de son séjour solitaire (1704-1708) sur Màs-a-tierra - et les marins de George Anson les chassèrent lors de leur escale salvatrice en 1741 . Elles contribuèrent certainement, comme dans le Bassin Méditerranéen, à détériorer la flore locale, mais elles ont récemment retrouvé un intérêt scientifique et écologique : le Dr Jürgen Güntherschulze , zoologiste allemand, un des fondateurs de Arche Warder, (fondation soutenant une réserve d'espèces d'animaux domestiques en voie de disparition), s'est rendu sur l'île pour y prélever quatre chèvres, qu'il a installées dans sa réserve en Allemagne. Le génome de ces petites chèvres marron, vives et musclées, qui est un garant de rusticité et d'adaptabilité, et qui n'a sans doute pas été altéré en quatre siècles, est ainsi sauvegardé.