L’architecture de la Normandie s’étale sur un millénaire.
En Haute-Normandie, le style architectural local du haut Moyen Âge est typiquement à colombage : quelques remarquables exemples à Rouen ont échappé aux destructions de la Seconde Guerre mondiale. Les fermes à colombage disséminées à travers la campagne normande trouvent leur équivalent en Angleterre et rappellent les liens historiques de la Normandie avec ce pays.
Un modèle particulier d’enclos de ferme s'est développé dans le pays de Caux en raison du caractère particulièrement accidenté du paysage de cette région.
Le style architectural local de la Basse-Normandie, en particulier dans la péninsule du Cotentin, a tendance à recourir au granit, le matériau de construction local prédominant.
Les îles de la Manche partagent également cette influence : Chausey a été une source de granit pendant de nombreuses années, y compris pour la construction du Mont-Saint-Michel.
L'architecture néo-normande est un style de villas créé selon Claude Mignot par Jacques Baumier à Houlgate dans la seconde moitié du XXe siècle. Forme normande du régionalisme, elle se caractérise par des bâtiments construits à partir d'une structure à pan de bois traditionnelle, mais avec des matériaux modernes. Exemple :
Maison à Granville |
L’architecture religieuse, comme à Lessay et à Bayeux, a laissé la marque de son audace aussi bien sur le paysage que sur la littérature et l’art comme, par exemple, la série des peintures impressionnistes de la façade gothique de la cathédrale de Rouen par Monet ou la description des églises de Normandie par Proust dans À la recherche du temps perdu.
Le patrimoine architectural urbain de la partie continentale de la Normandie a malheureusement subi de terribles destructions en 1944 au cours de la bataille de Normandie. Beaucoup de centres urbains historiques furent lourdement touchés, notamment à Caen, Rouen, Lisieux et Valognes, connu dans le passé comme le Versailles normand pour ses manoirs et ses palais aristocratiques. La reconstruction urbaine massive d’après-guerre entreprise dans les années 50 et 60, comme au Havre et à Saint-Lô, a créé une note avant-gardiste.
Le quartier de la « belle Époque », au sud de Bagnoles-de-l'Orne, abonde en superbes villas bourgeoises avec des façades polychromes, des bow-windows et des toitures uniques. Ce quartier au style « bagnolais » authentique, aménagé entre 1886 et 1914, est typique des vacances à la campagne de la haute société de l’époque.