Architecture philippienne - Définition

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Introduction

Le terme « architecture philippienne » se rapporte à un modèle de fortifications érigées sous Philippe Auguste et ses successeurs, afin de remplacer les anciennes buttes à palissade. La principale caractéristique de ce modèle est le donjon circulaire(comme au Louvre ou au Château de Rouen) qui devient la règle après 1150. Il supplante peu à peu les tours quadrangulaires massives dont les premiers exemplaires apparaissent dans la vallée de la Loire (Langeais, à la fin du Xe siècle), à l'initiative du comte d'Anjou, Foulque Nerra (987-1040), puis en Normandie, en Angleterre et en Allemagne au cours du XIe siècle.

Ce plan simple fut d'abord réalisé pour le Louvre à Paris, dont la tour fut vraisemblablement commencée en 1190 et achevée en novembre 1202. D'autres tours furent par la suite construites dans le royaume, sur le même modèle rationnel, peu coûteux et efficace.

De la défense passive à la défense active

Architecture d'un château philippien : Reconstitution du Louvre par Violet le duc d'après des gravures anciennes.

Ces innovations correspondent à une révolution des conceptions de l'architecture militaire, À partir de 1150, les techniques castrales s’adaptent aux progrès de la poliorcétique : alors qu'à la période précédente dite "romane" les forteresses toutes systématiquement implantées dans des endroits naturellement peu accessibles, collines, sommets, îles, presqu'îles, étaient conçues selon deux principes essentiels, la défense passive et la défense en profondeur. La défense passive consistait à opposer une masse inerte et solide devant un assaillant (un mur épais). La défense en profondeur conduisait à multiplier les obstacles sur le parcours de l'assaillant. L'élément le plus puissant (la grosse tour) était construit au point le plus inaccessible.

On utilise massivement comme flanquements des tours pour mieux protéger les courtines. Ces tours apparaissent à partir de 1160, elles sont d'abord rectangulaires, semi-circulaires et enfin circulaires. Elles sont de plus en plus nombreuses et rapprochées. Les tours circulaires résistent mieux aux mangonneaux et ne laissent aucun angle de tir mort. Elles nécessitent moins de pierre pour leur construction. Elles étaient souvent surmontées d'échauguettes ou coiffées de toits coniques. L'homme d'armes peut ainsi participer activement à la défense, grâce aux archères percées dans ces flanquements qui apparaissent à la fin du XIIe siècle pour faciliter le tir à l'arbalète. On rompt ainsi avec la philosophie de la défense passive pour parler de défense active. Ainsi l'enceinte devient l'unique obstacle opposé à l'assaillant. C'est une défense linéaire qui rompt avec le vieux précepte de la défense en profondeur. Ainsi conçue, la forteresse peut désormais s'édifier en plaine, sur des terrains plats et découverts. Le donjon voit par conséquent sa fonction de défense se réduire. Mais il demeure le symbole du pouvoir seigneurial, même si le seigneur et sa famille ont tendance alors à quitter leurs appartements situés dans le donjon pour habiter dans un Logis seigneurial plus confortable situé contre l'intérieur de l'enceinte, avec les bâtiments de la basse-cour se regroupent contre la muraille. Les modèles philippiens sont imités par tous les riches bâtisseurs. Les châteaux dits " édouardiens ", construit par le roi d'Angleterre Edouard I (1272-1307) essentiellement au Pays de Galles, sont ainsi directement inspirés par les réalisations de Philippe Auguste.

Chemin de ronde sur courtine protégé par des créneaux percés sur les parapets et donnant accès à une porte d'entrée de tour
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