Augusta Viromanduorum est le nom latin d'une ancienne cité romaine, à l'origine de l'actuelle ville de Saint-Quentin (département de l'Aisne, région Picardie).
L'oppidum fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1840.
Elle a été fondée par les Romains, vers le début de l'ère chrétienne, pour remplacer l'oppidum de Vermand comme capitale des Viromandui (peuple celte belge qui occupait le Vermandois).
Cette fonction est attestée par trois sources. Au IIe siècle après J.-C., le géographe Ptolémée (Géographie, II, 9) indique : οἱ Οὐερομάνδυες, ὧν πόλις Αὐγούστα Οὐερομανδύων : "les Viromandui, dont la ville (sous-entendu "principale", c'est-à-dire la capitale ou chef-lieu) est Augusta Viromanduorum ». Au milieu du IIIe siècle, deux inscriptions trouvées à Rome, sont dédiées par des prétoriens. La première (Corpus inscriptionum latinarum VI, 32550 = 2822), porte : ex provincia Belgica [cives] Aug(usta) Veromand(uorum) (les textes entre crochets correspondent à des manques et ceux entre parenthèses à des abréviations : ils sont restitués). La seconde (CIL VI, 32551 = 2821 = H. Dessau, Inscriptiones Latinae selectae, Berlin : Weidmann, 3 t. en 5 vol., 1892-1916, no 2096), datée de 246, est plus complète : civ(es) ex prov(incia) Belgica Aug(usta) Viromandu/oru(m).
Elle reçut le nom d' Augusta Viromanduorum, l' Augusta des Viromandui, en l'honneur de l'empereur Auguste. Le site correspond à un gué qui franchissait la Somme. Plusieurs routes principales s'y croisaient, venant de Reims, Soissons, Amiens et Cambrai.
Les découvertes et fouilles archéologiques sont encore trop peu nombreuses pour bien connaître cette agglomération antique. Il apparaît toutefois qu'elle n'occupait qu'une surface de 40 à 60 ha, qui la place parmi les villes moyennes de la Gaule.
Le statut de la cité dans l'Antiquité tardive est incertain. En effet, le nom de l'agglomération (voisine de 11 km) de Vermand, qui paraît bien provenir de Veromandis, est à l'origine d'un débat sur une éventuelle perte du rang de chef-lieu au Bas-Empire. L'archéologie, dans l'état actuel des connaissances, fait pencher la balance en faveur de ce transfert, car la ville d'Augusta Viromanduorum semble comme désertée au IVe siècle. Au contraire, les vestiges de cette période sont abondants à Vermand, site bien connu dans la littérature archéologique pour ses nécropoles romaines tardives (800 tombes fouillées aux XIXe et XXe siècles). Camille Jullian, dans son Histoire de la Gaule, avait tranché en faveur du transfert, mais cette question reste discutée.