Barrage d'Itaipu | |
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Localisation | |
Pays | Brésil et Paraguay |
Cours d'eau | Paraná |
Objectifs et impact | |
Vocation | Énergie |
Date de mise en service | 1984 |
Structure | |
Type | barrage à contrefort |
Hauteur du barrage | 196 m |
Longueur du barrage | 7 919 m |
Réservoir | |
Volume du réservoir | 29 000 Mm3 |
Surface du réservoir | 135 000 ha |
Centrale hydroélectrique | |
Puissance | 14 000 MW |
Production annuelle | 96 400 GWh/an |
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Le barrage d'Itaipu est la plus grande centrale hydroélectrique du monde après le barrage des Trois-Gorges en Chine, achevé en 2006. Il ne fait néanmoins pas partie des plus grands barrages du monde.
Il est situé sur le fleuve Paraná et produit 25 % de l'énergie électrique consommée par le Brésil et 90 % de celle qui est consommée par le Paraguay. La capacité de production de la centrale est de 12,6 GW (18 unités de 700 mégawatts chacune). Son premier générateur est entré en service en mai 1984 ; le dernier, le 9 avril 1991. Deux nouveaux générateurs mis en fonction en 2006 ont porté la capacité de production à 14 GW, ce qui porte la production annuelle d'Itaipu à plus de 100 milliards de kilowatt-heures (ou 100 TWh = térawattheures) dont le Brésil en consomme 90 %.
148 ouvriers travaillant sur le chantier sont morts durant les travaux : 144 directement sur le chantier et 4 en se rendant à leur lieu de travail.
Le barrage d'Itaipu est selon l'American Society of Civil Engineers (Association américaine des ingénieurs en génie civil) l'une des sept merveilles du monde moderne.
Cependant le lac du barrage a submergé le Salto de Sete Quedas, également connu sous le nom Salto del Guaíra, qui était un site touristique et naturel important d'Amérique du Sud.
Il a par ailleurs inspiré la symphonie Itaipu de Philip Glass qui a visité l'ouvrage en 1988.
Le barrage hydroélectrique fut le résultat de longues négociations entre les deux pays pendant les années 1960. Le Ata do Iguaçu (Accord d’Iguaçu) fut signé le 22 juillet 1966 par les ministres des affaires étrangères brésilien et paraguayen, Juracy Magalhães et Sapena Pastor. Cet accord était une déclaration jointe d’un intérêt commun à étudier l’exploitation des ressources hydrauliques partagées par les deux pays à la naissance de la rivière Paraná. Le traité lançant officiellement le projet fut ratifié en 1973.
Les termes du traité, qui expire en 2023, ont fait l’objet d’un mécontentement général au Paraguay. Le gouvernement du président Lugo promit de renégocier les termes du contrat avec le Brésil, qui resta longtemps hostile aux négociations.
En 2009, le Brésil accepta un paiement de l’électricité au Paraguay plus équitable, autorisant le Paraguay à vendre directement l’énergie aux sociétés brésiliennes, au lieu de passer par la société brésilienne ayant le monopole.
En 1970, le consortium composé des sociétés IECO (États-Unis) et ELC Electruconsul S.p.A (Italie) remporte l’appel d’offre international concernant les études de faisabilité et l’élaboration du projet de construction. Ces travaux commencent en février 1971.
Le 26 avril 1973 le Brésil et le Paraguay signent le traité de Itaipu.
Le 17 mai 1974, l’entreprise binationale Itaipu est créée pour diriger la construction de la centrale. Les travaux commencent en janvier 1975.
Le 20 octobre 1978, le lit de la rivière Paraná fut détourné afin d’en assécher une partie pour pouvoir y construire le barrage.
Le 19 octobre 1979, un accord tripartite fut signé entre les trois pays afin d’établir des règles concernant le niveau de la rivière à respecter, ainsi que de définir des seuils de changement sur celui-ci lors des déversements. Ces trois pays était alors régis par des dictatures militaires. L’Argentine fut conviée à ces discussions car, en cas de conflit, le Brésil pouvait ouvrir les canaux de décharge, augmentant le niveau de l’eau dans la rivière Plata et ainsi noyant la ville de Buenos Aires.
Le remplissage du réservoir du barrage commença le 13 octobre 1982, lorsque les travaux du barrage furent terminés. Le 27 octobre 1982 à 10 heures, l’eau atteint une hauteur de 100 m et parvint à hauteur des déversoirs de crues. Ce remplissage rapide fait suite aux importantes pluies de l’époque.
Le 5 mai 1984, la première unité de production électrique fut mise en service à Itaipu. Les 18 premières unités furent installées à raison de 2 à 3 par an. Les deux dernières unités entrèrent en service en 1991.