Basilique de Prüm - Définition

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Introduction

Façade de la basilique de Prüm

La basilique de Prüm, dans l'Eifel, est une basilique mineure papale dédiée au Saint-Sauveur et à la Transfiguration du Christ. Elle était autrefois l'église abbatiale de l'ancienne abbaye de Prüm, fondée par l'Ordre bénédictin. Elle dépend de l'évêché de Trèves.

Histoire

Dans la vallée de la Prürn sur le cône de déjection de la rivière Tetten, à l'emplacement de ce qui est aujourd'hui le cimetière, la noble franque Bertrada avec son fils Charibert, le futur comte de Laon, fonda un monastère en 721. Bertrada y fit venir des moines de l'abbaye d'Echternach, fondée par saint Willibrord et Irmina d'Oeren, proche parente de Bertrada, et qui vivaient suivant la règle de Saint Colomban d'Irlande. Le monastère avait pour tâche, comme cela l'était mentionné dans la charte de fondation, «jour et nuit d'implorer pour la fondatrice et ses fils décédés la miséricorde de Dieu pour le pardon des péchés». Le monastère de Prüm était la première fondation du VIIIe siècle dans l'espace rhénan, alors qu'au VIIe siècle les fondations avaient surtout lieu dans les Ardennes, l'actuelle Belgique : 648 Malmedy, 651 Stavelot, 687 Saint-Hubert et 698 Echternach. La première fondation du monastère de Prüm semble s'être enlisée dès le départ, puisque Pépin le Bref (751-768) - qui avait épousé la petite fille de Bertrada renouvela la fondation en 752 en remerciement du fait d'avoir été reconnu roi et y envoya des moines de l'abbaye Saint Faron de Meaux, près de Paris, qui vivaient selon la règle de saint Benoît. Pépin réussit à recevoir en cadeau du pape Zacharie (741-752) des morceaux des sandales du Christ. Le monastère s'agrandit, et au cours des décennies suivantes, jouit de la faveur des carolingiens. En 799 le pape Léon III (795-816) inaugura en présence de Charlemagne l'« église dorée » ainsi nommée à cause de ses trésors. Cette église, un édifice roman avec deux tours, était bâtie quelques centaines de mètres au nord de l'église d'origine. Le petit fils de Charlemagne, le roi Lothaire Ier (840-855) partagea en 855 à Schüller, non loin de Prüm, son royaume, abdiqua et se fit moine dans l'abbaye de Prüm. Lorsque peu de temps après il mourut, il fut enterré devant le maître-autel de l'église abbatiale. Quelques années après, en 882 et en 892, les Vikings attaquèrent Prüm et détruisirent le monastère et les habitations qui s'étaient établies autour. Le nouvel abbé Regino qui s'était distingué en tant qu'écrivain et qui était le personnage principal à la tête du monastère, dirigea la reconstruction. C'est de lui que provient outre un travail scientifique sur la musique, et un ouvrage sur le droit ecclésiastique la première chronique mondiale écrite en Allemagne. Peu de temps après les comtes de Hennegau s'opposèrent à lui et Regino dut quitter Prüm.

Dans les années 900 il trouva refuge à l'abbaye Saint Martin à Trèves et en 915 il mourut au monastère de Saint Maximin. Regino venait d'Altrip dans les environs de Spire, un des six endroits dans lesquels l'abbaye avait fait construire des cellules avec des moines et d'où ils administraient le lointain domaine. En plus d'Altrip on peut citer Güsten en Hollande, Revin en France, Kesseling sur les bords de l'Ahr ainsi que Münstereifel et Sankt Goar. Les autres domaines de l'abbaye étaient encore plus dispersés et s'étendaient de la Bretagne au Rhône et de la Hollande au pays de Münster. Le monastère compta à une époque jusqu'à 180 moines. Il possédait un excellent scriptorium dont de précieux manuscrits sont encore conservés à Madrid, Rome, Paris, Manchester, Coblence et Trèves. La renommée et les possessions du monastère crûrent jusqu'au début du XIIIe siècle. Ensuite l'intérêt général porté aux ordres cisterciens nouvellement créés déclina. A la même époque commença le combat des états voisins pour la principauté de Prüm. Un édit de Frédéric II (in favorem principum) établit l'abbaye de Prüm avec son territoire environnant comme une principauté indépendante avec à sa tête un prince abbé qui avait droit à une voix propre lors des assemblées de la diète. C'est d'abord le Luxembourg qui s'intéressa de près à Prüm. Lorsque le comte Henri de Luxembourg devint en 1308 empereur allemand et son frère Baudouin prince électeur et archevêque de Trèves, cette dernière dirigea son regard vers Prüm. Cela devait durer jusqu'en 1576 date à laquelle la principauté de Trèves put incorporer définitivement Prüm. Les princes électeurs, et archevêques de Trèves étaient en même temps abbés du monastère et étaient représentés à Prüm par un prieur. En plus des cellules déjà mentionnées le monastère fonda en 1016 un chapitre de chanoines à qui l'empereur Henri II (1014-1024) accorda le droit de tenir marché. Au XVe siècle il fut transmis au pastorat. En 1190 fut fondé à Prüm le Bas un monastère de bénédictines, qui était réservé, jusqu'à sa dissolution en 1802, à la noblesse de l'Allemagne centrale et de la Bavière, alors qu'à proximité le monastère noble de Saint Sauveur était accessible à la bourgeoisie. Plusieurs fois les moines essayèrent de recouvrer leur autonomie, la dernière fois ce fut lors de la dite guerre de Prüm. En 1768, lors de la mort du prince électeur, les moines essayèrent d'obtenir leur indépendance mais capitulèrent devant l'armée de Trèves. En 1794 les troupes révolutionnaires françaises arrivèrent à Prüm. Un temps durant les moines durent quitter Prüm mais ils purent regagner le monastère l'année suivante. Ils quittèrent définitivement Prüm en 1802 lors de la Sécularisation. Les bâtiments conventuels abritèrent plusieurs administrations successives avant d'être transmis en totalité au lycée Regino. L'église abbatiale devint église paroissiale après que la vieille église collégiale et paroissiale fut donnée à la démolition. En 1950 elle fut élevée au rang de basilique papale, «basilique mineure». Les insignes honorifiques d'une «basilique mineure» sont le «conopé», un voile avec en alternance des bandes rouges et des franges jaunes ainsi que des bandes jaunes et des franges rouges (le jaune et le rouge étaient avant l'empereur Napoléon les couleurs papales) et le « tintinnabule» (clochettes), qui étaient placés devant le maître autel.

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