Les pêcheurs sous-marins attirent ces carangues en faisant un bruit de glotte, imitant le gloussement de détresse d'une carangue blessée, comme cela se pratique avec plusieurs espèces de carangues. Les carangues à grosse tête, de par leur taille, sont des poissons puissants, qui se débattent avec force lorsqu'ils sont fléchés. Elles ont alors tendance à tenter de gagner des eaux de faible profondeur pour se réfugier sur les hauts fond coralliens, au risque de s'échouer sur le récif en tentant de rejoindre le lagon.
Cette espèce est également pêchée à la traine, ou de nuit à la ligne de fond avec un appât vivant. Sa taille et sa résistance en fait une prise recherché en pêche sportive. Elle a donné naissance en Australie et à Hawaii au GT popping (GT sont les initiales de Giant Trevally, son nom en anglais), une pêche sportive avec relâche des spécimens capturés. Ces poissons sont généralement commercialisés frais ou plus rarement séchés et salés. Cette espèce est parfois élevée en aquaculture pour être commercialisé, ou conservée dans les grands aquarium publiques.
En Polynésie française, la chair de ces poissons aurait été réservée aux arii, la noblesse régnante, selon les témoignages et les récits anciens, ainsi que la présence d'arêtes de cette espèces près des marae. Elles avaient la réputation de n'être jamais toxiques, mais plusieurs rapports récents signalent des cas potentiels d'empoisonnement par la ciguatera, en particulier chez les individus de très grande taille.
Ces carangues vivent dans les lagons, les côtes récifales et en pleine mer, jusqu'à 188 mètres de profondeur. Elles adoptent un comportement pélagique sur les fonds sableux et rocheux. Elles se nourrissent prioritairement de poissons, et un peu de crustacés, à la nuit tombée. Les juvéniles tolèrent très bien les estuaires et remontent parfois les rivières. Ils semblent davantage tolérants à une forte turbidité des eaux, contrairement aux juvéniles de Caranx melampygus et Caranx papuensis.
Les jeunes vivent fréquemment en bancs de plusieurs dizaines d'individus. Les adultes dépassant les 80 cm sont plutôt solitaires ou se déplacent par paires. Certaines populations de Caranx ignobilis ont été signalées dans des lacs d'eau douce comme le lac Taal aux Philippines, ou des lacs d'eau saumâtre comme le lac Chilka en Inde. La présence de cette espèce de carangue a été rapportée dans plusieurs rivières de l'île de Taïwan, et dans des estuaires à mangrove en Thaïlande.