Le Centre national d'information routière est un organisme interministériel (ministères de la Défense, l'Intérieur et de l'Écologie) créé en 1968.
Implanté à Rosny sous Bois (Seine-Saint-Denis), il est chargé du recueil, du traitement et de la diffusion de l’information routière vers les usagers, les médias et les autorités.
Le CNIR a une compétence permanente sur l’ensemble du territoire national. Il exerce plus particulièrement son action sur le réseau principal et sur les événements importants.
Sept Centres régionaux d'information et de coordination routière (CRICR), créés entre 1971 et 1980, sont implantés à Créteil, Lille, Metz, Lyon, Marseille, Bordeaux et Rennes et déclinent la même mission au niveau régional. Le Cnir et les sept Cricr sont parfois regroupés sous la dénomination de Centres d'informations routière ou CIR.
Dans les années 1950, beaucoup de foyers français s'équipent d'une automobile et les parisiens prennent l'habitude de quitter la capitale en voiture le week-end. Le dimanche soir, les retours sont marqués par l'apparition des premiers encombrements récurrents.
Radio-France a toujours accordé une place importante à l'information routière. C'est d'abord "Route de nuit" en 1950 sur Paris Inter et - en 1951 - le premier PC "Inter Route" est né.
1958 voit la naissance d'un partenariat : France Inter diffuse des "points routes" sur la base d'informations fournies par la Gendarmerie. Ces points route sont diffusés depuis le carrefour de l'obélisque en forêt de Fontainebleau où se croisent la RN6 et la RN7. En 1960 l'autoroute A6 (commencée en 1953) était ouverte jusqu'au Coudray-Montceau (30 km au sud de Paris dans l'Essonne et anciennement la Seine-et-Oise). Cette sortie faisait la jonction avec la RN7. Elle constituait - avec le carrefour de l'obélisque (23 km au sud-est) - le fond d'un entonoir qui drainait la circulation en provenance de tout le sud-est de la capitale.
La Gendarmerie de Seine-et-Marne avait adopté un dispositif, encore inédit à l'époque, de surveillance par axe. Le carrefour de l'obélisque en était le point convergeant. En ce lieu "stratégique" est implanté en 1960 un "PC avancé" dont le rôle est de renseigner, aider, dépanner et éventuellement secourir les usagers. Il est installé dans une remorque de commandement où une permanence est tenue de 07h00 à 22h00 du lundi au jeudi et 24h/24 les vendredis, samedis, dimanches, les veilles et jours de fête. Il s'agit là de la première structure dédiée à l'information de l'usager sur les conditions de circulation. C'est également à cette occasion que les premières surveillances aériennes du trafic ont été réalisées.
En 1966 le dispositif est généralisé à l'ensemble du territoire et le Centre d'information routière de la Gendarmerie est créé au Fort de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Dans les médias et pour le grand public il est plus connu sous le nom de "PC de Rosny".
Les infrastructures se développent rapidement ; en 1967 la France compte 1.000 km d'autoroutes (5.000 km en 1981, presque 11.000 en 2009). Leur surveillance est répartie entre la Gendarmerie (autoroutes de liaison, en général concédées) et la Police (autoroutes de dégagement). L'information routière doit suivre cette évolution ; les ministères en charge de la gestion de trafic et de la sécurité routière décident de mutualiser leurs moyens et le CNIR, tel qu'il est défini dans l'introduction, est créé en 1968.
Dans d'autres pays européens - comparables à la France en termes d'évolution du parc automobile et de l'infrastructure routière et autoroutière (Grande-Bretagne, Allemagne, Italie) - l'information routière est principalement gérée par les exploitants de réseaux ainsi que par les automobiles-clubs. La prise en charge au niveau national de l'intégralité de l'information routière par les pouvoirs publics est une particularité française.
Le samedi 2 août 1975, 600 km de bouchons cumulés sont enregistrés. La RN10 qui relie Paris et la frontière espagnole près de Bayonne est saturée sur un quart de sa longueur.
Dans les médias, cette situation est abondamment commentée et la pression sur les pouvoirs publics est grande.
Il est important pour eux d'éviter qu'un tel évènement se reproduise. Trois leviers sont identifiés :
Concrètement, pour l'été 1976 : 600.000 cartes de France sont éditées qui décrivent les 3500 kilomètres d'itinéraires bis et 18 aires d'accueil sont aménagées sur les axes les plus chargés à hauteur des difficultés prévisibles. Les médias relaient les conseils. 64 quotidiens nationaux et régionaux publient les heures de départ à éviter en fonction des régions.
Pour le public cette campagne se matérialise par l'apparition d'un personnage créé par le publicitaire Daniel Robert : Bison futé.
Avec 30 % d'encombrements de moins que l'année précédente l'opération est un succès. Elle est pérennisée.
La radio est particulièrement bien adaptée à la diffusion en temps réel d'informations vers l'automobiliste mais la communication "Bison Futé" se retrouve sur différents supports et sous différentes formes.
La carte Bison Futé, initiée en 1976, est publiée tous les ans jusqu'en 2003. Sur la base d'une carte routière elle précise : les zones de bouchons (par des points noirs), les itinéraires Bis (en vert), les points d'accueil (logo Bison Futé) ainsi que des renseignements divers comme les stations de gonflage des pneumatiques, les endroits où sont organisés des jeux ou des activités sportives.
2003 voit la dernière édition de la carte. Le maillage autoroutier de la France s'est considérablement renforcé. L'itinéraire Paris-Lyon-Marseille par l'A6 et l'A7 a perdu de sa prépondérance (mises en service de l'A75, de l'A5 et de l'A39) et plusieurs alternatives s'offrent aux usagers qui désirent éviter le transit par la région parisienne (A26 et A28). De plus les itinéraires Bis ont perdu leur caractère d'alternative touristique pour devenir des itinéraires de délestage des autoroutes lorsque des opérations spécifiques de régulation du trafic sont mises en place. Il s'agit des plans Palomar. Ces plans (dont le nom vient de l'axe PAris-LyOn-MARseille auquel ils s'appliquaient initialement) prévus à l'avance sont activés lorsque le trafic autoroutier atteint un seuil critique. Ils sont donc gérés en temps réel.
Deux autres médias ont été utilisés avant de tomber en désuétude. De 1985 à 1991 le système Antiope (précurseur du télétexte) a permis la diffusion d'informations quotidiennes avant de devenir obsolète. En 1986 le "36 15 ROUTE" est mis en service sur le Minitel. Outre les prévisions et les conseils, s'y trouve une rubrique spécifique pour les poids-lourds, des informations sur les pays limitrophes, des rubriques saisonnières et des rappels de règlementation. Le Minitel a été supplanté par Internet.
Depuis 1983 Bison Futé publie un calendrier prévisionnel. À chaque jour correspond une couleur indiquant les conditions de circulation :
Vers le grand public elle repose sur deux supports :