Bien que le culte du chat soit déjà un mouvement religieux important à l'avènement du Nouvel Empire, il prit de l'ampleur quand Sheshonq Ier développa la ville de Bubastis (arabe : Tell Basta), chef-lieu de la déesse Bastet, située à l'est du delta du Nil. Bastet devint très populaire et importante au sein de la population, représentant alors la fertilité, la maternité, la protection et l'aspect bénévole (dans le sens étymologique, de bon vouloir) du soleil - de même que Sekhmet, elle était appelée l'Œil de Rê. Réunissant des milliers de croyants et autant de pèlerins, le culte du chat était responsable de l'arrivée annuelle d'une population immense dans les rues de Bubastis. Bubastis devint un autre nom de Bastet.
Près du centre de la cité, on pouvait voir le temple de Bastet. Ce temple était rabaissé par rapport au reste de la cité, pour éviter l'érosion de l'eau, mais a été surélevé par la suite pour éviter les inondations. Hérodote, qui visita Bubastis en -450, disait de ce temple que, s'il n'était pas aussi grand ou n'avait pas coûté autant que ceux des cités alentours, nul n'offrait plus de plaisir aux yeux. Hérodote décrit en détail le temple. Un canal, qui entoure le temple, donne à ce dernier une allure d'île déserte. Dans la cour se trouvait une allée d'arbres, menant vers l'entrée intérieure, qui exposait une statue massive de Bastet, ainsi qu'un nombre important de chats sacrés dont les prêtres s'occupaient grâce aux dons des pèlerins. Ces chats, très respectés, n'en restaient pas moins extrêmement nombreux, et un sacrifice périodique était organisé. Les chats sacrifiés, souvent des chatons, étaient ensuite bénis et momifiés, puis vendus comme reliques sacrées. Bubastis devint un centre de commerce, que ce soit dans la vente du bronze, des sculptures ou des amulettes à l'effigie du chat. Hérodote écrivit que le festival annuel en l'honneur de Bastet qui se tenait dans la cité était l'un des plus populaires, faisant se déplacer des croyants de toute l'Égypte.
Le mercantilisme et l'influence de Bubastis inspirèrent les auteurs de la mythologie judéo-chrétienne. Au VIe siècle av. J.-C., Ezéchiel écrivait :
« Les jeunes hommes d'Aven et de Pibeseth [Bubastis] tomberont par l'épée, et ces cités seront captives. »
— Ezekiel 30:17
Ezéchiel percevait par l'importance de Bubastis, à l'instar de la ville de Ninive, un paganisme et un péché qui vaudrait aux deux villes une punition.
Vers -525, l'Égypte était le principal Empire que la Perse n'avait pas encore conquise. Cambyse II, fils de Cyrus II, se fixa donc l'objectif de changer cet état de fait. Avec son armée, il parcourut 56 km à dos de chameau à travers le désert jusqu'à l'avant-poste égyptien de Pelesium. Ils attaquèrent l'armée égyptienne, qui n'osa pas riposter à la vue des boucliers perses, sur lesquels on pouvait voir un chat de bronze. Cependant, la cité fut défendue plus efficacement grâce aux renforts de l'armée égyptienne, qui mit en déroute les combattants perses.
Le culte de Bastet a été officiellement interdit par décret impérial, vers 390. Le chat en Égypte a donc vu un déclin progressif de son intérêt, bien que resté en tant qu'animal de compagnie, il n'était plus adoré dans les temples. À cause notamment des maladies, et de la peste en particulier, qu'il transmettait, le chat n'a plus, aujourd'hui, l'importance qu'il a eu en Égypte.