Château d'Amboise | |||
---|---|---|---|
| |||
| |||
Période ou style | Renaissance | ||
Type | Résidence royale | ||
Protection | Classé MH (1840) | ||
Site Internet | www.chateau-amboise.com/ | ||
| |||
Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région historique | Touraine | ||
Région | Centre | ||
Département | Indre-et-Loire | ||
Commune française | Amboise | ||
| |||
modifier |
Le château d'Amboise surplombe la Loire à Amboise dans le département d'Indre-et-Loire. Il fait partie des châteaux de la Loire.
Avant d'être rattaché à la couronne en 1434, le château appartenait, depuis plus de quatre siècles, à la puissante famille d'Amboise. Pendant la Renaissance, il sert de résidence à plusieurs rois de France.
Il a été en grande partie détruit après la Révolution.
Le château d'Amboise fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1840.
Le site d'Amboise, habité dès l'Antiquité, est une étape stratégique le long de la Loire. Un oppidum y est construit aux Chantelliers, sur un plateau entre la Loire et l'Amasse. En 504 Clovis, Roi des Francs, et Alaric, Roi des Wisigoths, se rencontrent sur l'Ile d'Or (Saint Jean). Peu après, Clovis bat les Wisigoths à Vouillé en 507. Ces derniers abandonnent la Loire et se replient vers le sud.
Quatre-cents ans plus tard, à l'époque des Invasions Normandes et en accord avec les Rois de France Charles le Chauve et Louis le Bègue, Adalard, Archevêque de Tours, dont la famille contrôle Amboise, confie la garde de la place à deux de ses parents: Ingelger, le mari d'Adelais qui est une nièce d'Adalard, et Sulpice Ier de Buzançais. Ingelger relève les fortifications de la ville. Aux abords de l'An Mil, Amboise est la place la mieux protégée de tout l'ouest de la France. Au début du XIIe siècle les seigneurs d'Amboise prennent le contrôle complet de la ville et de toutes ses forteresses. Louis d'Amboise, l'un des membres de la famille seigneuriale, participa en 1431 à un complot contre Louis de la Trémoille, favori de Charles VII. Démasqué, il est d'abord condamné à mort, avant d'être gracié. Son château en revanche, lui sera confisqué en 1434. Dès lors, Amboise entre dans le domaine royal. Rapidement, Amboise devient une véritable demeure royale, et Charles VIII en fait un véritable palais.
Le fils de Charles VII, Louis XI, fait élever son propre fils (le futur Charles VIII) à Amboise, pour des raisons de sécurité. Étant né en 1470 au château, le dauphin Charles apprécie Amboise et en fait sa demeure de prédilection. Il y est élevé sous la garde d'un seigneur de Touraine, Jean Bourré.
Charles VIII, y fit les premières constructions marquantes dès le début de son règne, et entreprend de profondes modifications de 1492 à sa mort en 1498:
Passionné par la culture italienne qu'il a découverte pendant les campagnes d'Italie, Charles VIII invite à Amboise de nombreux artistes italiens en 1495 (Dominique de Cortone et Fra Giocondo notamment) qui vont totalement transformer le château à la mode de la Renaissance. Il fait aussi appel à l'horticulteur Pacello da Mercogliano pour l'aménagement des jardins. Bien sûr, d'autres éléments seront supervisés par des artistes français. La construction fut supervisée par Raymond de Dezest, bailli d'Amboise, avec l'aide de trois architectes: Colin Biart, Guillaume Senault et Louis Armangeart assistés des maitres Jacques Sourdeau et Pierre Trinqueau. Plus de 250 maçons travaillaient en permanence sur ce chantier.
Charles VIII mourut à Amboise d'une hémorragie cérébrale en 1498 à l'âge de 27 ans, après avoir heurté de la tête un linteau de porte le 7 avril, se rendant au jeu de paume.
Louis XII, son successeur, y fait construire une seconde aile, perpendiculaire à l'aile Charles VIII, dans un style renaissance. Il cède le domaine à Louise de Savoie, qui y élève ses deux enfants, Marguerite de François d'Angoulême, lequel était pressenti pour succéder à Louis XII. Lorsque Louis XII décède en 1515 et que François Ier monte sur le trône, la cour va peu à peu se désintéresser du château d'Amboise. Bien que la construction continue, avec l'achèvement de la tour Heurtault et le réaménagement de l'aile Louis XII, le roi va préférer d'autres demeures comme les châteaux de Chambord, de Blois ou de Fontainebleau.
Il invita néanmoins Léonard de Vinci à séjourner à Amboise dans le Clos Lucé, situé près du château. Un souterrain, permettant la communication entre les deux sites, fut percé. Le grand peintre mourut en 1519 à Amboise et fut inhumé premièrement dans la collégiale Saint-Florentin puis secondairement dans la chapelle Saint-Hubert.
Henri II, son fils, continuera l'agrandissement de l'édifice en ordonnant la construction de nouveaux bâtiments sur la partie est. En 1560, sous le règne éphémère de François II, Le château fut le théâtre de la conjuration d'Amboise, prélude aux guerres de Religion.
À partir d'Henri III, les séjours royaux se firent plus rares, pour devenir quasi inexistants. Peu à peu, le château se transforme en prison de luxe pour les grands personnages de l'état. En 1626, César, duc de Vendôme et son frère Alexandre, grand-prieur de France, y sont internés pour avoir conspiré contre Richelieu. Le château passe ensuite entre les mains du frère du roi, Gaston d'Orléans. Celui-ci y effectue quelques démolitions dans les années 1660. Confisqué de nouveau par le roi, Amboise redevient une prison. Louis XIV y enfermera Nicolas Fouquet et le duc de Lauzun.
Propriété du duc de Choiseul au XVIIIe siècle, celui-ci l'abandonne vers 1760 au profit de Chanteloup à quelques kilomètres au sud d'Amboise. Le château passe ensuite entre les mains du duc de Penthièvre, avant d'être confisqué par la nation en 1792, en pleine révolution française.
Une grande partie du château fut démolie lors du premier Empire, lorsque Napoléon offre le château déjà en mauvais état à l'ex-consul Roger Ducos, lequel n'ayant pas les moyens de restaurer l'ensemble, préféra détruire les deux tiers du bâtiment (la collégiale Saint-Florentin et le logis des reines notamment) entre 1806 et 1810.
Louis-Philippe Ier hérita du château par le biais de sa mère. Il dégagea les anciens remparts en faisant détruire les maisons attenantes et redécora l'aile Louis XII. Il est de nouveau confisqué lors de la Révolution de 1848.
En 1848, à la suite d'un traité de reddition non respecté par les autorités françaises, l'émir Abd El-Kader et une centaine de compagnons y furent placés en captivité, avant d'être libérés par Napoléon III en 1852.
En 1873, le château repasse à la famille d'Orléans qui le transforme en maison d'accueil pour personnes âgées. Au tout début du XXe siècle, la restauration de l'édifice est entreprise par monsieur Ruprich-Robert et son fils. Aujourd'hui, le château est géré par la Fondation Saint-Louis.