Le château de Loisey était un château maintenant détruit qui était situé dans la commune de Loisey-Culey dans le département de la Meuse en France.
C’est dans le contrat de mariage liant Charles Antoine à Marie de Neuville établi en mars 1677 à Paris que l’on trouve la première mention du domaine : « la future aura son habitation au château de Loisey. Elle en jouira, ensemble basse-cour, colombier, jardin, fossés et pré clôturé ». C’est sommaire et peut-être seulement une clause de style en ce qui concerne la résidence. En effet, ni son père Louis Jules, ni lui-même qui ont supervisé la construction du bâtiment, n’ont laissé de témoignage écrit.
Marie Gabrielle Charlotte (fille de Charles Antoine) nous a légué elle, son portrait. Ce tableau était accroché dans un des salons du château, y résida t-elle ? Question sans réponse. On sait seulement qu’un service funèbre fut célébré en l’église de Loisey le 8 septembre 1705, pour le repos de son âme. On sait qu’elle est inhumée à Dunkerque.
C’est dans les lettres d’inféodation délivrées par le duc Léopold de Lorraine en 1705 que l’on trouve trace, de nouveau « du château comprenant cour, basse-cour avec parterre, jardin derrière et à côté et une plate-forme derrière le dit jardin et parterre ».
Au décès de Florent comte de Lomont en 1732, le titre de marquis du Châtelet et seigneur de Cirey, revient au fils aîné Florent Claude. C’est au second fils, Florent François, célibataire, qu’échoient la châtellerie de Pierrefitte et le château de Loisey. Les deux frères sont officiers. Le premier séjourne à Cirey lorsque cela lui est possible. Le second vient se reposer à Loisey. Florent François est lieutenant colonel lorsqu’en 1741, Dom Calmet publie une « Histoire de la Famille du Châtelet ». L’auteur écrit que « le château de Loisey sera trop important si on poursuit sa modification selon les plans prévus ».
On trouve trace de Florent François à Loisey en 1745, puis ensuite, régulièrement de 1764 à 1783, époque où il profitait de sa retraite. Il fut le seul membre de la famille du Châtelet à résider aussi longtemps au château : 20 ans. Le château et la châtellerie étaient administrés par un gérant (on disait administrateur). Avec le seigneur, il passait contrat pour une durée de 3, 6 ou 9 ans. J’ai trouvé trace de dix gérants entre 1705 et 1783. Leurs responsabilités et leurs pouvoirs se sont modifiés avec le temps.
Richier, admodiateur à partir de 1718, habite au château « il jouira des pavillons d’entrée qui donne sur la rue ». En 1724 il a comme domestiques Jean Douin et sa femme qui sont engagés comme jardiniers. « Ils seront logés à la chambre au-dessus (où il y a un four pour cuire le pain). Ils ne pourront ni vendre ni donner de choses provenant du jardin, sauf ce qu’ils récolteront sur les deux petits panneaux de terre, prés des latrines ; comme gages, ils percevront 45 livres tournois par an ». En septembre 1718, Richier a acheté 120 tonneaux neufs « propres à mettre le vin » à deux tonneliers de Seigneulles.
En 1729, Morvaux, bourgeois de Bar et son épouse « occuperont les appartements antérieurement habités par Richier ou bien dans l’appartement opposé au bâtiment du côté des écuries et contenant trois chambres. Il entretiendra le potager, les arbres fruitiers et partagera par moitié les fruits entre lui-même et le Seigneur lorsqu’il viendra ou bien avec Monsieur de Marne, en l’absence du seigneur ».
En 1737, l’admodiateur Jourdas signe un bail de neuf ans. « Il paiera au seigneur 10 000 livres par an (dont 1071 au titre des impôts dus au Roi). Il paiera les services funèbres célébrés pour les seigneurs défunts. En outre il versera au seigneur 70.000 livres en bonnes pièces d’argent à titre de pot de vin » « Il pourra, s’il le juge utile, loger dans l’appartement du bas du château. Il jouira de la première écurie du côté de la grande porte d’entrée ; du grenier pour y loger l’avoine ; du pavillon pour y loger le blé ».
En 1746 son successeur, Varambel, se voit imposer des restrictions s’il demeure au château : « Il devra se contenter de la chambre au coin dormant donnant sur la chambre nouvellement construite à côté du grand salon » On voit par là, que le château a été remanié.
En 1782 monsieur de Brye, négociant à Naives devant Bar, est le dernier administrateur : il signe son contrat le 25 décembre. Apparemment, il ne réside pas au château de Loisey.
Les contrats passés avec les gérants signalent parfois des réparations à effectuer, d’où quelques trop brefs détails. En 1730 on signale des cloches à melon, des arbustes d’ornementation (charmilles, buis), des arbres fruitiers : poiriers, pêchers, abricotiers, cognassiers. Les espaliers sont en mauvais état ; les charmilles n’ont pas été taillées depuis vingt ans ; les arbres sont galeux, moussus ; les palissades de clôture sont à remplacer. Au-delà du château, la tuilerie est à remettre en état ; le colombier (au-dessus de la fontaine du château) ne contient plus que trois pigeons et trois paires de pigeonneaux : il devrait y avoir 200 paires de pigeonneaux. En 1739, dans le pré Chevalier, la fontaine est maintenant couverte et fermée à clé. L’eau est amenée de la fontaine au château par des conduits en bois enterrés. Le cours d’eau de la fontaine passe au-dessus des conduits pour assurer leur conservation et pour l’arrosage des prés.
En 1773, on lit dans « la mémoire alphabétique du Barrois » : « Il y a à Loisey, un château bâti en 1660. Il a été extérieurement agrandi et embelli ; c’est un des plus beaux et des plus agréables de la province ».