Château de Normanville | |
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Période ou style | |
Début construction | 1737 |
Fin construction | 1742 |
Propriétaire initial | Jean Fiquet |
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Pays | France |
Région historique | Haute-Normandie |
Département | Seine-Maritime |
Commune | Normanville |
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Le château de Normanville est un ancien château français situé à Normanville en Seine-Maritime, construit à la fin du XVIIe siècle et aujourd’hui en ruines.
L’histoire du château commencerait à Tôtes, ville d’arrêt des Anglais débarqués de Dieppe et se rendant à Paris (c’est là-bas que se trouve l’Auberge du cygne). Un riche homme d’affaire anglais tombe malade à l’auberge « L’Écu d’Orléans ». Un valet d’écurie nommé Jean Fiquet le soigne avec un tel dévouement que l’Anglais lui lègue tous ses bagages et leur contenu s’il il vient à mourir. L’homme meurt au bout de quelques jours, et le valet hérite de ses effets. Les valises, remplies de bank-notes et de valeurs, font sa fortune.
À cette même époque, Charles-François de Pestel, dernier descendant direct des De Normanville est le seigneur du domaine de Normanville. L’homme, comme tous les seigneurs de cette époque, croule sous les charges imposées par Louis XIV et doit se résoudre à vendre la terre de ses ancêtres. Jean Fiquet, qui veut profiter de sa nouvelle situation en fait l’acquisition en 1735. La terre seigneuriale ennoblissant qui la possède, Jean Fiquet devient alors Seigneur et Marquis de Normanville.
Au moment du rachat des terres, l’ancien château, ou manoir de Normanville, tombe en ruines. Jean Fiquet décide de le raser et d’en faire construire un nouveau. La construction débute en 1737 et est complétée par deux annexes en 1742. Jean Fiquet meurt à Rouen le 11 juin 1775 en son hôtel de la place Saint-Ouen à l’âge de 82 ans. Son corps est rapatrié à Normanville et inhumé dans la crypte de la chapelle qu’il a fait bâtir. Sa femme, Marie-Thérèse-Marquet meurt le 15 décembre de la même année et son corps est déposé près de celui de son mari.
Existaient deux chapelles sur les terres du domaine de Normanville, dans la campagne, à distance du château : la chapelle Saint-Eloy, vers Bennetôt, et la chapelle Saint-Nicolas, au hameau de Beauquesne. Le dernier titulaire de ces chapelles fut l’abbé François De-La-Porte. Lorsqu’il arrive de Vîsmes (diocèse d’Amiens), il ne trouve que les ruines des chappelles, vraisemblablement détruites sur ordre de Charles-François de Pestel.
Jean Fiquet ordonne alors la construction, à proximité du château, d’une chapelle. L’union des deux chapelles est alors proclamée dans une conclusion de jugement du cardinal Saulx Tavannes. C’est l’abbé Feuillolay qui bénit la nouvelle chapelle. La date exacte a disparu, mais il semblerai que la bénédiction ait eu lieu dans les premiers jours de juin 1741.
À la demande de Jean Fiquet, c’est une chapelle « dont la couverture est faite d’ardoise et de plomb ». L’intérieur est orné de boiseries en chêne de Hollande, de menuiseries en arc-boutant. Une crypte est creusée sous toute la surface de la chapelle, pour permettre, plus tard, d’enterrer la famille dans un seul et même lieu.
Le chœur de la chapelle est agrémenté d’un triptyque avec en son milieu, un tableau représentant la crucifixion. De chaque côté de l’autel son peintes les armes du Seigneur Ecuyer Fiquet Marquis de Normanville. Derrière se trouve une sacristie et un bénitier est à l’entrée. Au-dessus de la sacristie Jean Fiquet fait aménager les appartements pour le prêtre en fonction, ce qui facilitera les offices.