Château médiéval de Pouancé - Définition

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Description

Moineau du château médiéval

Implanté sur un surplomb schisteux naturel, dominant l'étang de Saint-Aubin à l'ouest et la rivière de la Verzée, protégé par une enceinte comprenant onze tours et percée de trois accès, le château fort se compose d'une basse et d'une haute cour, séparées par une douve sèche (utilisée comme dépotoir au XIXe siècle). L'accès à la haute-cour était gardé par un châtelet d'entrée avec une passerelle. Deux poternes percées dans le mur d'enceinte, une au nord (passage cavalier) et une au sud (passage charretier) débouchaient dans les douves sèches. On ignore le système de communication entre celles-ci et la haute-cour. Le logis seigneurial, dégagé lors des fouilles, est un vaste bâtiment rectangulaire d'environ 24 mètres sur 8 mètres, à un étage. Les traces d'ancrage des rampants du toit sont visibles sur la courtine. Sous le corps de logis, une salle souterraine entièrement aveugle, voûtée en berceau, est habituellement qualifiée de glacière : son sol est taillé dans le schiste et une rigole faisant le tour de la pièce permet de récupérer les eaux d'infiltration. Une tour Porche (XVe siècle) permet d'accéder à la basse-cour depuis la ville ; elle est percée de deux portes, une charretière et une piétonne (murée côté ville), couvertes par des voûtes en berceau brisé. Agrandie sur son côté nord au XVIIe siècle, cette tour Porche a perdu son aspect défensif ; les deux étages et l'étage de comble ont été alors transformés en logement. Un reste de tour est conservé chez un particulier à l'angle sud-est de la cour.

Panoramique intérieur du Château médiéval

Historique

Dès la fin du haut Moyen Âge, le site de Pouancé, situé aux confins des Marches de Bretagne et de l'Anjou, fut certainement fortifié afin de contrecarrer la place-forte bretonne de Châteaubriant. La première mention du château remonte à la période 1049-1060 dans le cartulaire de Carbay ; le comte d' Anjou y entretenait des hommes et un vicarius. Des fragments de sarcophages datables du haut Moyen Âge (découverts dans les murs de l'église de Saint-Aubin et de Grugé-l'Hôpital) prouvent l'existence de peuplements antérieurs à l'édification du château fort dans cette zone. De plus, dés 1066, le duc de Bretagne Conan II voulant s'emparer de l'Anjou, assiège Pouancé.

Vue en contre-plongée de la Grosse Tour (XIVe siècle) avec sa caponnière (XVe siècle) à gauche, et la tour de la Dame Blanche ( fin XIIe siècle) à droite.

Le château subit un second siège par l'armée bretonne de Jean IV de Bretagne en 1379, où la forteresse est prise par trahison. Pierre de Valois échange avec Bertrand Du Guesclin les terres de Pouancé et de La Guerche contre des terres en Normandie. Pouancé est alors sous contrôle du duc Jean IV qui rend la forteresse à Olivier du Guesclin en 1381. Celui-ci la lui vendra en 1390. Suite au mariage entre Jean Ier d'Alençon et Marie de Bretagne, celle-ci reçoit en dot les seigneuries de Pouancé et La Guerche, qui appartiendrons dès lors à la famille d'Alençon. Sous leur règne, Pouancé sera assiégé à deux reprises, en 1432 par Jean V de Bretagne, et une seconde fois en 1443 par les anglais du duc de Somerset.

En 1488, la place forte de Pouancé voit le rassemblement de près de 12000 hommes de l'armée royale commandée par La Trémoille, qui mettra le siège sur Châteaubriant, débutant ainsi une campagne militaire contre le duché de Bretagne qui aboutira à terme à son annexion au royaume de France.

Jusqu'au premier quart du XVIIe siècle, bien que délaissé d'un point de vue militaire et résidentiel, il trouve encore un usage administratif.

C'est probablement au XVIIIe siècle que les habitants de la ville décident de détruire le châtelet d'entrée, de combler les fossés, et de construire plusieurs maisons et ateliers à l'intérieur de la haute-cour, le long des courtines. S'en suit une longue période d'abandon et de dégradation. En 1915, une des tours, latour Criminelle, s'effondre, suivie de la Tour du Moulin en 1936.

Malgré les travaux de consolidation et de sauvegarde mises en place à partir de 1980, une partie de l'enceinte s'effondre de nouveau en 1982, puis en 1995.

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