Chororapithecus abyssinicus | |||||||||
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Classification | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Sous-règne | Eumetazoa | ||||||||
Super-embr. | Deuterostomia | ||||||||
Embranchement | Chordata | ||||||||
Sous-embr. | Vertebrata | ||||||||
Classe | Mammalia | ||||||||
Sous-classe | Theria | ||||||||
Infra-classe | Eutheria | ||||||||
Ordre | Primates | ||||||||
Sous-ordre | Haplorrhini | ||||||||
Infra-ordre | Simiiformes | ||||||||
— non-classé — | Catarrhini | ||||||||
Super-famille | Hominoidea | ||||||||
Famille | Hominidae | ||||||||
Genre | Chororapithecus | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
C. abyssinicus Suwa et al., 2007 | |||||||||
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Chororapithecus abyssinicus est un primate fossile qui a vécu durant le Miocène, il y a environ 10 à 10,5 millions d'années. Il est considéré comme la plus ancienne espèce connue de gorille. Son existence indique que le dernier ancêtre commun aux lignées des humains, des chimpanzés et des gorilles pourrait avoir vécu il y a plus de 10 ou 11 millions d'années, ce qui recule d'au moins deux millions d'années la date jusqu'à présent envisagée pour la divergence entre ces différents groupes.
Les seuls vestiges rapportés à ce jour à ce primate disparu consistent en neuf dents fossiles correspondant au moins à trois individus, mis au jour en 2007 dans la formation de Chorora qui s'étend au sud de la dépression de l'Afar en Éthiopie, à proximité de l'endroit où Lucy a été découverte en 1974. L'analyse de huit molaires (dont deux fragmentaires) et d'une canine montre que leur structure est en partie similaire à celle des gorilles actuels.
Les auteurs comparent la structure des dents à celles d'autres grands singes actuels ou disparus et concluent que ce nouveau taxon pourrait être une espèce de gorille se nourrissant essentiellement de plantes riches en fibre et qu'il pourrait s'agir d'un ancêtre direct des gorilles vivant actuellement en Afrique. Par ailleurs, l'idée selon laquelle les vestiges découverts correspondent à des anciens hominini n'a pas totalement été écartée.
Berhane Asfaw, chercheur au Rift Valley Research Service en Éthiopie et co-auteur de l'étude a déclaré « D'après ce fossile, il ressort que la divergence est beaucoup plus ancienne que ne l'avaient laissé penser les preuves moléculaires ». La calibration de l'horloge moléculaire, basée sur le taux moyen de fixation de mutations neutres chez les ancêtres des humains et des grands singes ayant vécu dans cet environnement durant les 10 derniers millions d'années, est en effet remise en question. La divergence entre humains et gorilles n'a pu se produire il y a 10 millions d'années que si les mutations sont survenues cinq fois moins vite qu'on le pensait jusqu'alors, ce qui implique que d'autres ancêtres communs avec les grands singes ont vécu plus longtemps qu'on le pensait.
Les précédents efforts en vue de la découverte d'ancêtres fossiles de grands singes en Afrique datant de 12 à 8 millions d'années sont restés infructueux. Certains auteurs se sont fondés sur cette absence apparente pour formuler l'hypothèse selon laquelle les grands singes étaient absents d'Afrique durant cette période, et qu'ils ont recolonisé l'Afrique depuis l'Asie, où les fossiles sont plus nombreux. Les estimations fondées sur l'horloge moléculaire permettaient d'envisager que les lignées des humains et des gorilles avaient divergé après 8 millions d'années, ce qui était en accord avec cette hypothèse faisant intervenir une radiation adaptative après qu'une seule espèce était entrée en Afrique et avait commencé à s'adapter à différents environnements.
Les fossiles connus jusqu'alors et les recherches antérieures indiquaient que la divergence évolutive entre les lignées des gorilles et des humains avait eu lieu il y a environ 8 millions d'années. Les nouveaux fossiles indiquent que cette divergence a pu se produire il y a 10,5 millions d'années. Un ancêtre commun entre les lignées des chimpanzés et des humains ne pourrait dater que de 4 à 7 millions d'années.